Les chariots d'épicerie [reportage du 22 janiver 2004]
Voilà un article qu'à peu
près tout le monde prend à l'épicerie!
Savez-vous qui les fabrique, et comment? Suivez le guide...
Le
chariot d'épicerie au fil des ans...
Denis Trubiano, président de Cari-All, nous fait faire
un petit retour dans le temps: «Au début, le
chariot à épicerie était un assemblage
de deux paniers à main accrochés sur une voiturette
à quatre roues. Ensuite, on a vu arriver le panier
comme celui qu'on voit aujourd'hui, mais de plus petite capacité,
parce que les grandes surfaces n'existaient pas.»
Depuis
1969, la famille Trubiano est impliquée dans la fabrication
des chariots d'épicerie. Aujourd'hui, la compagnie
Cari-All détient le monopole de la fabrication de ces
chariots pour tout le Canada et une partie des États-Unis.
Avec plus de 800 employés, elle fabrique au Québec
et en Caroline du Nord près de 600 000 chariots
par année, soit 160 000 unités pour
le Canada et plus de 400 000 unités pour
les États-Unis.
L'usine
de Cari-All, située sur le boulevard Industriel, à
Montréal, est moderne, robotisée, et certains
procédés ont été directement empruntés
à l'industrie automobile, comme une peinture en poudre,
non polluante, à base de polyester et de téflon.
Les
paniers sont nettoyés à l'acide, trempés
dans le nickel pour ensuite prendre un bain de chrome dans
d'immenses bassins. Un chariot prend entre 45 et 70 minutes
à fabriquer et coûte entre 100 $ et 200 $.
Leur durée de vie: 5 ans s'il sont entreposés
à l'extérieur et jusqu'à 15 ans
s'ils font dodo au chaud.
M. Trubiano
nous énumère les types de chariots disponibles
aujourd'hui selon leur grandeur: «On voit de plus en
plus dans les magasins deux à trois modèles
de chariots d'épicerie. Un petit, qu'on appelle "express",
pour les gens qui sont pressés, qui sont seuls, ou
pour les gens âgés, par exemple, qui veulent
entrer dans le magasin et sortir très vite.»
«On
trouve aussi un chariot un peu plus gros, pour une commande
d'épicerie régulière. Sur ce panier régulier,
nous avons posé une tablette à l'arrière
pour utiliser l'espace qui était perdu auparavant.
Cela permet aux gens d'y poser une boîte de boissons
gazeuses. Celles-ci sont situées à la fin du
parcours. Nous avons augmenté la capacité pour
empêcher les gens de les mettre par-dessus leur panier.
Enfin, on trouve aussi aujourd'hui ce qu'on appelle "le
deux paniers", qui a été développé
il y a environ quatre ans.»
Le
chariot à deux paniers à été dessiné
pour s'adapter aux lois du marché: les commerçants
placent maintenant les produits à grande rentabilité,
comme les fruits et légumes, en début de parcours
dans le supermarché. Cela nous oblige à mettre
d'abord dans notre panier des produits fragiles qui, dans
les paniers conventionnels, risquaient d'être écrasés
plus tard par les boîtes de conserve, bouteilles et
autres objets lourds.
Les chariots sont donc mieux adaptés.
Sans oublier les enfants,
qui ont maintenant leurs propres chariots... et leurs propres
"limousines"!
Certaines chaînes, soucieuses d'augmenter leurs ventes
de crème glacée, voudraient pousser l'adaptation
du chariot un peu plus loin, nous dit M. Trubiano: «Elles
nous ont demandé comment ajouter une sorte de réfrigérateur
sur le panier. Nous sommes en train de développer un
sac qui pourrait être ajouté sur le chariot et
qui pourrait conserver la crème glacée de trois
à quatre heures environ.»
Sac
à isolation thermique à l'étude... Chariots
à multiples paniers déjà disponibles...
Mais toujours... la petite roue qui branle! «Il y a
une grande, grande amélioration là-dessus depuis
quelques années, affirme M. Trubiano. Ce ne sont pas
les clients qui brisent les chariots, ce sont ceux qui transportent
les chariots de l'extérieur à l'intérieur.
Il faut penser que dans un magasin achalandé, un chariot
parcourt de 10 000 à 15 000 kilomètres
par année. Après cinq ans, le chariot a parcouru
de 50 000 à 75 000 kilomètres!
C'est pour cela que si les roues n'ont pas été
changées après cinq ou sept ans, on va les voir
se promener de gauche à droite. En comparaison, après
40 000 kilomètres, une voiture a, la plupart
du temps, besoin de pneus neufs.» La compagnie fabrique
depuis peu ses propres roues de chariot, qu'elle estime plus
robustes.
Autre
nouveauté chez Cari-All: des chariots qui ne sont pas
en métal, mais plutôt en plastique. Il est plus
difficile à entretenir et son moulage empêcherait
les consommateurs de bien voir les produits dans le panier
des autres... On ne le retrouve donc presque pas dans les
épiceries. Il est souvent réservé aux
commerces de détail et autres centres de rénovation.
Des chariots plus sécuritaires
et plus logeables
La
nouvelle génération de chariots d'épicerie
est non seulement plus pratique; elle est aussi plus sécuritaire,
selon M. Trubiano: «Nous avons reculé les roues
arrières pour être capable de mettre beaucoup
de poids avant que le chariot lève. Même devant,
les roues ont été avancées pour que nous
soyons capables de monter dessus. On peut même grimper
sur certains chariots sans qu'ils ne basculent!»
Des chariots plus sécuritaires, mais surtout plus
logeables. Parce que, ne l'oublions pas, un panier trop petit
se remplit rapidement... et nous amène trop vite à
la caisse, ce qui est moins rentable pour les commerçants.
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