Un casse-tête quotidien
Mme Lebailly adore ses enfants et son jardin. Mme Fuentes
dirige ses affaires de son divan et contrairement à
sa chatte Suzie, Mme Lamarche ne craint pas les visiteurs.
Qu'ont en commun ces trois dames? Elles sont clientes du Santropol
roulant, plus précisément la Popote roulante.
Catherine Simard, 25 ans, chef cuisinière au
Santropol roulant, un organisme qui propose entre autres une
cuisine roulante, a développé tout un art :
servir 90 soupers à des personnes ayant chacune
leurs goûts et leurs caprices. Dans la cuisine, au service
à la clientèle et chez les livreurs, les jeunes
employés et bénévoles s'efforcent de
faire plaisir aux clients. Ils s'acharnent avec gentillesse
à apprivoiser les plus difficiles. Catherine et le
Santropol doivent plaire aux clients avec un budget dérisoire.
Un véritable casse-tête quotidien.
9 h : les préparatifs
Il faut composer avec les impératifs du jour, des ingrédients
qu'on n'a pas réussi à obtenir, par exemple.
Catherine propose une cuisine sans sel et sans poivre, mais
compense avec une multitude d'épices en petites quantités.
Les clients sont réticents aux épices moins
courantes comme le cumin et le cari, par exemple.
« C'est
difficile d'imposer des nouvelles choses aux personnes âgées,
dit Catherine Simard. Ils ont des habitudes depuis 60, 75 ans.
Je ne peux pas changer leur régime alimentaire du jour
au lendemain. »
Au Santropol, bien nourrir les gens exige de bien les connaître,
des plus timides aux plus colorés. C'est le travail
de Marc Bock, responsable du service à la clientèle.
Marc passe des heures au téléphone pour saisir
les particularités de chacun. Les menus sont planifiés
à l'avance, mais comportent suffisamment de flexibilité
pour répondre aux attentes de chacun.
Marc Bock, du Service à la clientèle, explique
l'essence de sa fonction : « Nos clients sont notre
raison d'être. Sans clients, si on ne leur fait pas
plaisir, on ne réussit pas. Il faut voir à l'aspect
financier, planifier les routes et s'assurer que nos clients
sont de bonne humeur. Les aînés ne veulent pas
téléphoner pour donner des commentaires négatifs.
Il faut aller vers eux et prendre le pouls. »
Malgré le manque d'argent, le Santropol s'efforce
de s'adapter aux demandes. Catherine Simard rappelle :
« Les gens paient 3,50 $ par repas, ce qui
couvre tout juste les frais. Je vais souvent fouiner au marché
Jean-Talon pour essayer d'avoir des choses moins cher, pour
pouvoir mettre plus d'argent ailleurs. Par exemple, du lait
de soya pour ceux qui ne prennent pas de lait. Je vais acheter
un sac de carottes un peu moins belles... »
16 h : Livraison express
Quand
tout est prêt, les as de la livraison entrent en jeu.
Tout le travail au Santropol est le fruit des efforts de bénévoles
qui cuisinent, participent aux campagnes de financement et
livrent la nourriture. Isabelle, une des livreuses, fait le
tour de ses clientes et, partout, elle est bien accueillie.
Un petit échange avec une, un bon mot pour l'autre.
Mme Fuentès, une des clientes, résume bien la
nécessité de ces petites attentions : « La
nourriture est meilleure quand on a une petite conversation
avant ». Mme Lamarche, une des clientes les plus
exigeantes quant aux contenus de ses repas, manifeste aussi
son attachement aux services de la Popote roulante :
« Quand Isabelle vient, mon coeur bat fort ».
Des
détails
La Popote
roulante du Santropol roulant est un programme
de développement des compétences
et de bénévolat pour les jeunes.
Il répond précisément aux
besoins de personnes en perte d'autonomie. En
collaboration avec les CLSC, les cégeps
et les universités, le service de repas
est offert 6 jours par semaine, 52 semaines
par année. Il favorise un échange
important et régulier entre les personnes
âgées et les jeunes.
|
|
Hyperlien
|
Santropol
roulant
Le site de l'organisme
Radio-Canada n'est aucunement
responsable du contenu des sites externes |
|
|
|