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Émission du mercredi 11 août 2004 à 20 h
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Le miel
[reportage du 4 décembre 2003]

Le miel, cet or délicieux élaboré par de grandes alchimistes, les abeilles, se décline en plusieurs variétés sur les tablettes de l'épicerie. Il est malheureusement, toutefois, de plus en plus cher.

Le miel provient de l'évaporation du nectar, le sucre naturel des fleurs. Les abeilles recueillent ce nectar au moment de la floraison. Pour fabriquer un pot de miel de 500 g, les abeilles auront parcouru l'équivalent de deux fois le tour de la Terre et butiné deux millions de fleurs. Le goût du miel dépend justement de la source de nectar.


Jean-Marc Labonté, de Capilano Labonté, nous donne plus d'information : « On reçoit beaucoup de questions, notamment par Internet, nous demandant comment on fait du miel de bleuet. On nous demande si on met de l'essence de bleuet. Bien non! Les abeilles sont tout simplement transportées dans les bleuetières du Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est comme ça qu'on peut dire qu'on récolte du miel de bleuet. Ce n'est jamais 100 % pur, mais c'est à prédominance de miel de bleuet. Même chose pour le miel de sarrazin. Dans la région de Louiseville, les gens sèment du sarrazin pour enrichir leur terrain. Ils ont besoin d'abeilles pour féconder les fleurs de sarrasin. Après la pollinisation, nous ramassons le miel. »


La fertilisation des cultures par les abeilles est devenue un sous-produit important pour cette industrie. En plus de vendre son miel, l'apiculteur loue ses ruches, ce qui lui assure deux sources de revenu. Trois quarts du miel canadien provient de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba, où on retrouve de grandes cultures céréalières et fruitières. Le Québec en produit à peine 5 %.


Une entreprise comme Miel Labonté, le principal emballeur de l'est du pays, doit donc en importer des Prairies, mais aussi d'Asie ou d'Argentine.

 

 

Josée Michaud, superviseure de production chez Capilano Labonté, nous explique les différentes étapes qui suivent l'importation : « Lorsque le miel arrive dans notre usine, quand nous n'avons pas de certificat d'analyse des fournisseurs de miel, nous les faisons analyser par des laboratoires externes. Ils analysent la pureté du miel ainsi que les résidus d'antibiotiques et de pesticides. À l'interne, nous analysons la couleur, le goût et l'humidité de nos miels. »


Le miel arrive sous forme solide dans ces barils. On le fait fondre lentement dans une chambre, juste assez chaude pour ne pas altérer ses propriétés lors de l'opération. Il est ensuite filtré et classé par catégories. On trouve le miel blanc, le doré, l'ambré et le foncé.

 

 

Les catégories de miel

Mme Michaud nous explique la différence entre les miels : « Le miel blanc (le premier à gauche), est plus doux au goût. Ceux qui aiment un miel doux devraient toujours choisir un miel pâle. Le deuxième à gauche est le miel doré. La différence entre les miels blanc et doré, c'est vraiment la couleur, pas nécessairement le goût. Plus on monte dans l'échelle des couleurs, plus le goût devient corsé. Le miel ambré est souvent plus utile dans les recettes alors que le miel foncé, de sarrasin ici, va plaire à ceux qui aiment les galettes de sarrasin, puisque c'est un goût vraiment corsé. »


Il existe plus de 300 sortes de miel en Amérique du Nord. Selon la couleur, mais aussi selon l'essence des fleurs butinées. Quelles que soient les variétés, le miel est toujours composé à 80 % de sucres, le fructose et le glucose, d'un peu d'eau, de vitamines et de minéraux.

 

« Le miel, c'est un produit 100 % pur, dit M. Labonté, très bon pour la santé, qui remplace le sucre à tous les égards. Les gens mettent une cuillérée de miel pour remplacer une cuillérée de sucre. Il ne faut jamais faire ça. Il faut mettre un quart de cuillérée de miel pour remplacer une cuillérée à thé de sucre parce que le miel est beaucoup plus riche que le sucre. »


Les qualités antiseptiques du miel

Des études et l'expérience ont prouvé que le peroxyde d'hydrogène que contient le miel agit sur les ulcères et les brûlures.

« Quand on se coupe un doigt, habituellement on met dessus du peroxyde, par exemple, raconte M. Labonté. Mettez juste du miel sur le bobo et vous allez voir qu'en quelques jours, il est guéri. Le miel est en lui-même un antiseptique. »


Comment doit-on conserver le miel? « Gardez votre miel au réfrigérateur, répond M. Labonté. Il se conservera des centaines d'années. Celui que vous utilisez à tous les jours, vous pouvez le garder dans votre armoire de cuisine, dans un contenant bien fermé. Toujours bien fermé, parce que le miel est un produit hydrofuge qui attire l'humidité. Si vous laissez le couvercle enlevé, il va attirer l'humidité. Il peut même fermenter. »

Il arrive toutefois que le miel se cristallise avec le temps. Sachez que, paradoxalement, c'est un signe de sa qualité.


Pourquoi le miel coûte-t-il plus cher qu'auparavant?

Depuis un an, ce plaisir sucré a un prix plutôt... salé! Il est deux fois plus cher sur les tablettes. C'est que, pendant longtemps, les emballeurs canadiens importaient du miel de Chine. Or, depuis un an, ce miel est interdit au Canada parce qu'on y a décelé des traces d'antibiotiques néfastes pour la santé humaine. Des entreprises comme Miel Labonté ont dû retirer certains produits des tablettes.


André Pettigrew, agronome pour le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec, explique l'état de la situation : « Quelque 40 % du miel produit au monde provient du miel chinois. Actuellement, il est banni autant au Canada qu'aux États-Unis. Tout dépendra des autorisations qui seront prises d'importer ou non du miel chinois à l'avenir. Mais tant que le miel chinois ne sera pas disponible pour des raisons sanitaires, je ne pense pas que le prix baissera. »


Miel Labonté ne pourra pas compter non plus sur la récolte québécoise. Plus de la moitié des ruches ont été décimées en 2003 par un redoutable petit vampire, le varroa, un parasite de l'abeille. Pour assurer ses réserves, l'entreprise de Victoriaville s'est associée récemment avec Capilano, un géant australien, ce qui fera passer sa production de deux à cinq millions de livres par année.


« Nous avons ainsi assuré nos approvisionnements, indique M. Labonté. Ça va aussi empêcher des augmentations de prix qui pourraient être très importantes dans le futur. Les réserves mondiales en miel ont en effet diminué de façon appréciable en raison du varroa qui a fait des ravages énormes dans le monde entier. »

L'entreprise importera donc du miel provenant de l'autre bout du globe. Mais tout compte fait, l'Australie, ce n'est pas si loin quand on compare aux 100 000 kilomètres parcourus par les abeilles pour donner un petit pot de miel de 500 g.!

 

 

Encore d'autres types de miels

Le miel pasteurisé est un miel qui a été chauffé et qui a un taux d'humidité plus élevé. C'est également un miel qui demeurera liquide plus longtemps.

Quant au miel crémeux, c'est un mélange de miel liquide et de miel qui a commencé à cristalliser.

 

« Nous sommes les abeilles de l'Univers.
Nous butinons éperdument le miel du visible pour l'accumuler dans la grande ruche d'or de l'invisible. »

- Rainer Maria Rilke


« La vie est une fleur.
L'amour en est le miel. »

- Victor Hugo

 



 Hyperliens

« Lutte intégrée en apiculture »
Reportage du 7 décembre 2003 de La Semaine verte sur le problème de la varroase

Réglementation canadienne sur le miel
Les aspects officiels de la production de miel : emballage, catégories de miel, etc.

La varroase des abeilles
Article écrit par deux agronomes sur le dépistage de la varroase et la lutte (entre autres écologique et biologique) contre le parasite. Site des projets d'agriculture écologique de l'Université McGill.

La varroase : autre point de vue scientifique
Article scientifique sur la varroase écrit par un vétérinaire du Laboratoire de pathologie animale du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec (document en format pdf).

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Vous pouvez revoir l'émission Place publique en compagnie de l'animatrice Madeleine Roy et de l'animateur Denis Gagné.

 

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