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Émission du mercredi 11 août 2004 à 20 h
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La canneberge
[reportage du 11 décembre 2003]

Les Amérindiens la nommaient atoca. D'autres l'appellent aujourd'hui airelle ou pomme des prés. Chez nous, c'est la canneberge.

La canneberge est une cousine du bleuet. Elle pousse à l'état naturel dans les tourbières. Cette plantation plutôt discrète devient flamboyante en octobre : les champs sont alors inondés pour faire flotter le fruit à la surface et en faciliter la récolte.

 

Au Québec, les canneberges sont surtout cultivées dans la région des Bois-Francs. On y trouve même la plus grande cannebergière au Canada, à Saint-Louis-de-Blanford.


« C'est un fruit nordique bien adapté au climat québécois. On le trouve à l'état sauvage dans le nord. C'est un fruit qui a énormément de qualités gustatives et même "santé", pourrait-on dire », affirme Marc Bieler, président de Canneberges Bieler.

 

Les Canadiens consomment six fois plus de canneberges qu'il y a 30 ans. La demande pour ce fruit est en hausse, entre autres parce que les gens lui attribuent des effets bénéfiques sur la santé. De nombreuses études confirment que certains acides contenus dans la canneberge, les phénols, peuvent effectivement prévenir les infections urinaires. Une autre recherche est en cours à l'Université Laval pour vérifier son efficacité à protéger des maladies du coeur et à réduire le taux de mauvais cholestérol.


Diane Chagnon, nutritionniste, nous explique ce que contient la canneberge : « Elle contient un peu de vitamine C, comme la majorité des fruits, et une certaine quantité de fibres alimentaires, si on la mange nature, bien entendu. Si on la prend en jus, on oublie ça, les fibres alimentaires ont été enlevées. Comme la majorité des fruits, elle est surtout constituée de glucides, des sucres, qu'on va retrouver sous forme de fructose, généralement. »


Le Canada est le deuxième producteur mondial de canneberges et fournit l'équivalent de 4500 gros camions. Quelque 80 % de la récolte est destinée à la fabrication de jus. Ces jus à base de canneberges sont de plus en plus variés sur les tablettes. Mais sont-ils tous aussi avantageux?


« Il est plus avantageux de prendre un vrai jus au lieu d'un cocktail dans lequel on a ajouté une bonne quantité de sucre, dit Mme Chagnon. Il n'en demeure pas moins que pour que le jus de canneberges soit buvable, on a ajouté une bonne concentration d'autres jus. Ça donne donc un jus souvent plus sucré que les jus de pomme, d'orange ou de raisin, par exemple. Si utilise des sachets de sucre pour comparer, dans un petit verre de jus de 175 ml, qui n'est pas très grand, ça contient peut-être cinq sachets de sucre par verre. Pour un cocktail, ajoutez un sachet. Ça vous donne une idée. Par contre, si vous prenez un jus de pomme, d'orange ou de raisin, là vous allez en enlever deux. On va tomber autour de 16 ou 17 g de sucre pour la même quantité de jus. »


L'engouement pour ce petit fruit a donné naissance au jus de canneberge blanche, légèrement moins acidulé que le rouge. Chez Atocas du Québec, principal fournisseur québécois pour Ocean Spray, la récolte commence en septembre.

 

Louis-Michel Larocque, président de Atocas du Québec, nous explique la différence entre les canneberges rouges et blanches : « Souvent, les gens me demandent ce qu'est la canneberge blanche. Je leur donne l'exemple des tomates. Les tomates sont vertes avant d'être rouges. C'est le même principe pour la canneberge. On récolte les canneberges avant qu'elles deviennent rouges et ça nous permet de faire un jus différent, le jus de canneberge blanche. »


La canneberge blanche produit un jus ayant les mêmes valeurs nutritives que la rouge. En plus, elle contient moins de sucre. Par contre, on ignore si son pouvoir antioxydant, associé à la couleur foncée des fruits, est aussi grand.

 

Longtemps confiné à la traditionnelle dinde du temps des fêtes, l'atoca trouve aujourd'hui de nouveaux débouchés. La canneberge séchée en est un exemple.


« C'est très populaire aux États-Unis, surtout en Californie, affirme M. Bieler. On sait que les Californiens sont souvent les précurseurs de ce qui se passe en alimentation en Amérique du Nord. Il se trouve que notre marché principal, ce n'est pas le Québec, ni l'Ontario, c'est la Californie. »

 

« L'avantage de la canneberge séchée sucrée, estime de son côté la nutritionniste Mme Chagnon, c'est la couleur. Ça permet d'en ajouter à différents endroits, d'en mettre dans les barres tendres, céréales, biscuits et gâteaux et ça se conserve plus longtemps aussi. D'un autre côté, il faut réaliser qu'on ajouté du sucre. En mangeant un tiers de tasse de canneberges sécheés sucrées, on prend l'équivalent de presque huit sachets de sucre. C'est beaucoup. »


« Les qualités nutritionnelles sont quand même là, même avec le sucre, croit M. Bieler. La quantité de sucre a été décidée à partir d'études de marché. Quand on a commencé à produire des canneberges séchées, on a sorti un produit qui était moins sucré que la concurrence. On a finalement dû remonter le taux de sucre au niveau du produit de la concurrence. »


En épicerie, le prix du jus et cocktail de canneberges varie entre 2,99 $ et 3,99 $, ce qui est comparable au jus d'orange. Cependant, c'est plus cher que le jus de pomme, et moins que le jus de raisin. Son prix ne risque pas de changer, car c'est un fruit qui coûte cher à produire, nous dit M. Bieler : « Il faut investir énormément pour bâtir ces bassins. On parle de 30 000 $ de l'acre. Quand on pense qu'un champ de maïs à Saint-Hyacinthe vaut peut-être 3000 $ de l'acre, 30 000 $ de l'acre, c'est beaucoup! »


On n'a certainement pas fini d'entendre parler de la canneberge. Des chercheurs travaillent même à mettre en valeur les résidus du fruit, qui en ce moment finissent aux poubelles.


Jean-François Sylvain, chercheur pour Canneberges Bieler, explique : « On voudrait utiliser le marc et les pépins de canneberge pour faire soit des huiles, soit des matières solides comme des farines ou des céréales. Les gens sont à la recherche de fibres. La fibre de canneberge a encore des résidus d'anthocyane à l'intérieur. On croit qu'il y a beaucoup de potentiel à utiliser cette substance. »

 

 



 Hyperliens

«  La canneberge biologique »
Reportage du 30 décembre 2001 de La Semaine verte sur les défis à relever pour cultiver une canneberge biologique.

Centre d'interprétation de la canneberge
Historique, recettes et visite du centre de Saint-Louis-de-Blandford.

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