« Une personne peut manger une chocolatine le matin parce que c’est la seule chose qui entre à ce moment-là. S’il y a des enjeux de santé comme du diabète, il faut alors trouver d’autres options », considère la diététiste-nutritionniste Marilou Morin-Laferrière.
Elle ne diabolise donc pas les céréales sucrées du déjeuner, mais croit plutôt que les gens devraient s’adapter selon leur routine. Et en général, la population connaît assez bien les bases souvent répétées pour bien commencer la journée : un mélange équilibré de protéines, de glucides et de lipides.
Si je mange des céréales par exemple, je sais que je vais devoir apporter plus de collations pour me soutenir au cours de la journée. On se force déjà à avoir une variété dans les dîners et les soupers. C’est normal que les déjeuners soient plus répétitifs
, soutient-elle.
Déjeuner avec une soupe, oui, oui!
Surprise : un restant de spaghetti, une pointe de pizza ou une soupe tonkinoise peuvent très bien servir de petit-déjeuner, au même titre que des rôties au beurre d’arachides. Cette façon de faire étonne bien la clientèle de la clinique Manger en harmonie de Marilou Morin-Laferrière. Mais il est plutôt temps de rebrasser les conventions à son avis.
« C’est comme si les gens n’avaient jamais envisagé cette possibilité. L’important est d’avoir des aliments qui nous soutiennent et qui donnent de l’énergie. Dans d’autres régions du monde, la population mange de la soupe pour déjeuner! C’est possible. »
Elle encourage donc les gens à essayer différents aliments pour observer les effets sur la satiété, la digestion et l’énergie. Puisqu’il n’existe pas de déjeuner parfait selon elle, chaque personne devrait écouter les signaux de son corps pour adopter des habitudes alimentaires qui conviennent à ses besoins.
Des protéines le matin
Si on a des protéines dans notre déjeuner, il va nous soutenir plus longtemps
, indique Marilou Morin-Laferrière. Au-delà des protéines, l’important reste de manger suffisamment. La nutritionniste note qu’une personne peut par exemple compenser un faible apport protéique le matin par une collation en avant-midi.
Le Guide alimentaire canadien(Nouvelle fenêtre) propose entre autres d’ajouter des tranches de pomme sur du pain grillé avec du beurre d’arachide, d’accompagner votre aliment à grains entiers et votre aliment protéiné d’un bol de fruits ou d’ajouter beaucoup de légumes à une frittata ou à un sandwich-déjeuner.
Pas faim? Pas grave!
Vous n’avez pas faim en vous réveillant ? Pas la peine de vous forcer à manger à ce moment-là. Mais attention! La nutritionniste ne conseille pas de sauter le déjeuner pour autant. Elle appelle plutôt la population à s’adapter en fonction de ses besoins et de sa réalité pour créer ses propres habitudes alimentaires matinales.
Il faut être conscient du temps et de l’énergie qu’on a à consacrer à notre déjeuner, conseille-t-elle. Si on n’a pas d’appétit, c’est correct d’attendre un peu avant de manger.
Par contre, la propriétaire de la clinique Manger en harmonie soutient que des conséquences peuvent résulter du délai entre le réveil et le premier repas. L’énergie, l’appétit et la digestion sont des facteurs qui risquent d’être influencés lorsque le déjeuner est retardé.
Celle qui travaille auprès d’une clientèle qui a une relation trouble avec la nourriture observe que certaines personnes doivent composer avec de la compulsion alimentaire en soirée lorsqu’elles ne mangent pas le matin. En raison de l’absence de déjeuner, l’apport énergétique est insuffisant, ce qui pousse ces gens à adopter des comportements alimentaires qu’ils préfèrent éviter.
« Les gens doivent vraiment s’observer. Comment réagit le corps au cours de la journée lorsqu’on déjeune ou non? Il n’y a pas de règle ultime. C’est spécifique à chaque personne. »
Selon une étude(Nouvelle fenêtre) réalisée à partir de données provenant de six pays dont le Canada, il existe des similitudes dans l’apport énergétique des déjeuners entre les différentes régions, mais une diversité considérable dans les choix alimentaires locaux et les contextes culturels a aussi été observée.
L’important est de manger régulièrement et suffisamment
explique Marilou Morin-Laferrière, diététiste-nutritionniste. Selon elle, le déjeuner, à lui seul, n’est pas gage de satiété et d’énergie tout au long de la journée.
