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Mardi 6 avril 2004 

          REPORTAGE

Liquidation Québec

Sommes-nous naïfs et crédules? Est-ce une grave erreur que de laisser un acompte à un commerçant pour l'achat d'un bien? Trois personnes de la région de Québec se posent encore ces questions aujourd'hui. Ils ont payé, on leur a fait des promesses, ils ont attendu, mais n'ont jamais rien reçu. Mais le pire dans leur histoire, c'est que le système de justice lui-même, d'une certaine façon, les laisse tomber. La loi leur donne raison, mais pour se faire rembourser les sommes versées, le mot d'ordre est…débrouillez-vous!

Journaliste et réalisateur : Maxime Poiré



En octobre 2003, une dame achète un sofa chez Liquidation Québec. Le meuble doit lui être livré. Elle donne 480$ d'acompte. Au printemps 2003, un autre client paie 1842$ pour une table et six chaises. En août 2003, un troisième client verse un acompte de 700$ pour un ensemble de chambre à coucher.

Ces trois consommateurs ont tous fait affaire avec Liquidation Québec et son président Michel Pelletier. La Facture les a rencontrés au Palais de Justice de Québec. Jusqu'à présent, aucun d'entre eux n'a reçu ce qu'il avait commandé.

Client #2 : « Au début, je lui ai quand même fait confiance, comme j'avais envie de cette table. À mon avis, c'est quand même un bon prix pour ce que c'est. (…) En fait, ça devait être livré un jeudi. Le jeudi, j'ai pris congé, je suis resté chez nous jusqu'à 8 heures. Je n'ai eu aucune nouvelle de lui. »

Client #3 : « Le 25 août, je leur ai téléphoné. Allez-vous livrer le mobilier à Montréal? Il m'a dit oui, oui, pas de problème. Il n'est pas encore à Québec, mais ils vont le livrer à Montréal. À midi, j'attendais le meuble, il ne l'a pas livré. Il m'a dit : " Ils ont fait une erreur, ils ont livré le meuble à Boucherville. "»

Cliente #1 : « Le 21 janvier, j'ai appelé, j'ai parlé à M. Michel Pelletier. Il m'a dit (…) que d'ici la fin du mois, il me confirmerait la date de livraison. Le 15 février, je n'ai jamais eu d'appel de lui et je ne l'ai pas rappelé parce que (…) quelque chose me disait, tu t'es fait avoir, tu ne l'auras pas, ton meuble. »

Le seul des trois à avoir eu quelque chose est le client #2.

Client #2 : « Après la quatrième fois ou la cinquième fois, un transporteur est venu, mais pas avec la bonne table. »

Pas la bonne table, sans rallonge, quatre chaises au lieu de six, voilà ce qu'on lui livre. La marchandise commandée n'arrive pas. Les trois clients en ont assez de voir les semaines passer sans que rien ne bouge.

Client #2 : « Après deux mois, je me suis un peu tanné, j'ai voulu avoir un remboursement. Là, il était d'accord. »

Client #3 : « Il m'a dit qu'il allait annuler le contrat. Mais qu'est-ce qu'on doit faire? Il m'a dit : " Rien. J'annule le contrat, tu vas avoir ton argent par la poste. Et finalement, ça va servir de reçu. "»

Ces trois clients ont demandé un remboursement à Liquidation Québec. Comme pour la livraison, Michel Pelletier leur explique qu'il n'y aura pas de problème, que le chèque s'en vient. Mais aucun n'a reçu de remboursement. Les trois clients lésés se plaignent à l'Office de la Protection du consommateur.

À l'Office de la protection du consommateur, on dénombre dix plaintes contre Liquidation Québec depuis deux ans. Seulement trois ont été réglées. Pour l'Office, le nombre et le type de plaintes reçues ne justifient pas pour l'instant une intervention plus musclée.

Rencontre avec le vendeur

Munis d'une caméra cachée, nous sommes allés chez Liquidation Québec à titre de consommateur. Nous avons rencontré Michel Pelletier et nous lui avons demandé s'il pouvait nous vendre des meubles de salon de la même marque que le meuble qu'il avait promis à la cliente #1. Il nous a déclaré qu'il avait l'habitude de faire affaire avec le fabricant de ce meuble.

Nous avons contacté le fabriquant en question. Au téléphone, il nous a juré qu'il ne faisait plus affaire avec Liquidation Québec depuis plusieurs mois. De plus, la compagnie a avisé M. Pelletier que son nom était rayé de sa liste de clients. Ceci signifie que Michel Pelletier ne pouvait pas nous vendre les meubles qu'il nous a offerts et que la cliente #1 n'aura jamais son sofa.

Cliente #1 : « À moins d'un miracle. J'ai perdu le fauteuil et l'argent. »

La Facture a fait une demande d'entrevue à Michel Pelletier, mais il n'y a jamais donné suite. Nous avons donc décidé d'aller le rencontrer.
À sa demande, nous lui avions même fait parvenir par écrit les noms des trois clients mécontents. Michel Pelletier nous avait alors confirmé au téléphone qu'il avait bien reçu le document. Mais une fois sur place, M. Pelletier ne se souvient plus de rien. Le ton monte.

Finalement, il nous expulse. Il vient nous rejoindre à l'extérieur. A-t-il finalement l'intention de nous accorder une entrevue? Surprise! Il tend la main et donne au reporter un baiser sur la joue!!! Étrange ou inquiétant?

Peu de recours pour les clients

Au Palais de Justice de Québec, lorsqu'on jette un coup d'œil au dossier de Michel Pelletier, on peut voir que depuis vingt ans, il a été reconnu coupable sous différents chefs d'accusations reliés à des activités criminelles. À de nombreuses reprises, il a utilisé la supercherie et le mensonge pour tromper les gens.

Le client #3 fait de cette histoire une question de principe. Il veut que justice soit rendue. C'est pourquoi il plaide aujourd'hui sa cause devant le juge de la Cour des petites créances. Michel Pelletier ne s'est pas présenté au procès.


Le client #2 s'est aussi rendu jusqu'à la Cour des petites créances et il a gagné. Comme dans la cause du client #3, Michel Pelletier était absent. Malgré sa victoire, ce client a choisi d'arrêter le combat et de ne pas payer pour les services d'un huissier.


Client #2 : « Après un an, j'ai assez dépensé d'argent et de temps. »

La cliente mécontente n'a pas non plus l'intention de pousser plus loin ses démarches : « Je pense que ce serait perdre de l'argent encore d'avantage. »

En conclusion

Le client #3 a lui aussi gagné sa cause à la Cour des petites créances. Dans le jugement que La Facture a obtenu au greffe de la Cour, le juge parle de multiples promesses et représentations ayant un caractère frauduleux. Le client en question a engagé un huissier pour récupérer son argent.

Maintenant, la police peut-elle faire quelque chose? S'il s'agit d'un cas isolé, pas vraiment. Mais si plusieurs citoyens portent plainte contre le même commerçant, la police peut enquêter sur une fraude potentielle.


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