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Mardi 9 mars 2004 

          REPORTAGE

De mauvaises surprises pour certains détenteurs de soucoupes Bell Express Vu

Personne n'a le droit de s'ériger en juge et partie. C'est pourtant de cette façon que Bell Express Vu, une entreprise de télévision par satellite, se comporte avec plusieurs de ses clients.

La compagnie, qui offre différents forfaits-télé, remet à ses clients une carte à puce. Cette carte détermine quel forfait sera décodé par le récepteur. Cependant, un commerce de fausses cartes à puce s'est développé et permet à des clients d'obtenir beaucoup plus que ce pour quoi ils ont payé.

Bell Express Vu a déclaré une guerre sans merci à ce piratage. Mais cette guerre se fait-elle sur le dos de clients honnêtes? Chose certaine, c'est Bell Express Vu qui fait les lois, juge, condamne et…punit!

Journaliste : Yvan Lamontagne
Réalisateur : Louis St-Pierre



Comme le font ses compétiteurs, Bell Express Vu déclare la guerre au vol de signaux. Son système antipiratage fonctionne par satellite, un peu comme la transmission des canaux choisis par le public.

Mais depuis que ce système antipiratage existe, plusieurs clients éprouvent des problèmes. « Ça désactive totalement le récepteur, raconte une consommatrice. Le récepteur est inutilisable et doit absolument être réparé. »

Le signal envoyé par Bell Express Vu repère automatiquement les récepteurs-décodeurs piratés et les met hors d'usage. Mais ce système peut-il faire d'innocentes victimes?

« J'ai un forfait à 56 dollars et quelques sous, le maxi combo. Pourquoi irais-je voler des signaux? », demande un client dont le système a été désactivé par Bell.

« Bell Express Vu est sûr à 100% que j'ai piraté le système, affirme un autre consommateur. Mais je suis sûr à 110% qu'il n'y a jamais rien eu d'introduit [dans le récepteur]. »

Les consommateurs rencontrés par La Facture habitent trois municipalités différentes et affirment ne pas avoir piraté le système. Ils ont en commun d'avoir choisi le même type de récepteur, le modèle 3100 et ont tous perdu leurs signaux de la même façon, désactivés par Bell.

Un consommateur achète son système en mai 2003. Huit mois plus tard, le système rend l'âme. « Je sais qu'il y a des cartes pirate qui se vendent. Tout le monde en parle. Mais je n'en veux pas dans la maison. J'ai un commerce et je ne veux pas perdre mon nom. »

Une autre cliente achète également un système en mai, mais ne peut l'utiliser que six mois : « J'ai rappelé Bell Express pour savoir ce qui arrivait. Ils m'ont dit que j'avais une carte à puce illégale. Pourtant, j'ai toujours eu leur carte dans mon récepteur. »

Une troisième cliente fait installer son système Bell Express Vu en décembre. Onze jours plus tard, le 1er janvier, son récepteur 3100 ne fonctionne plus : « Le technicien nous a dit que le code qu'on recevait signifiait qu'on captait des signaux pour lesquels on ne payait pas. »

La position de Bell Express Vu dans ce dossier? L'entreprise considère que son système a fait ses preuves et qu'il est infaillible. Le vice-président du marketing de la compagnie au Québec, Bernard Asselin : « Je peux vous dire que les contre-mesures qu'on envoie aujourd'hui sont entièrement fiables et efficaces. On ne prendrait pas le risque de toucher les clients payants. »

Bell Express Vu s'est doté d'une technologie si exclusive et pointue que les nombreux spécialistes contactés par La Facture se disent incapables d'évaluer l'état des récepteurs-décodeurs endommagés. Même les techniciens qui vendent le produit en perdent leur latin.

Bell Express Vu se donne donc le droit de désactiver un système sans préavis si elle a des motifs raisonnables de croire que le client reçoit de la programmation non-autorisée. Dans un tel cas, le récepteur devient inutilisable, doit être remplacé et la compagnie n'honore pas la garantie. Elle considère que la carte a été piratée et ne vérifie pas si c'est vraiment le cas avec le consommateur.

« On a eu des frais d'installation, des frais pour acheter l'équipement, se plaint un consommateur. Maintenant, ils nous demandent des frais pour réparer le récepteur qu'ils disent qu'on aurait trafiqué, alors que ce n'est pas le cas. »

À cela, M. Asselin de Bell Express Vu répond : « S'il y a des clients qui se sentent lésés, ils n'ont qu'à nous appeler. Ils ont le numéro de téléphone à portée de la main et on va se faire un plaisir de répondre à toutes leurs questions et de faire ouvrir une enquête pour chacun de ceux-là. »

Mais les consommateurs gardent un goût amer de l'expérience.

En conclusion

Bell Express Vu a offert trois mois d'abonnement gratuit à l'une des consommatrices interviewées par La Facture pour compenser l'achat de son nouveau récepteur-décodeur. Un peu étonnant puisque d'une part, on l'accuse de vol et d'autre part, on la compense.

Une autre plaignante a décidé de mettre fin à son abonnement.

Un troisième client se propose de déposer une plainte au CRTC.

Les trois récepteurs-décodeurs ont été envoyés en Ontario pour inspection. Une inspection évidemment contrôlée par… Bell Express Vu!