Vidéotron
: un an et demi d'attente pour faire corriger
une erreur de facturation
À la mi-janvier, un très grand
nombre d'abonnés au service du câble
de Vidéotron ont reçu un avis.
On y écrit, entre autres : « dans
le but d'offrir un excellent service à
la clientèle (
), nous augmenterons
de 69 cents par mois le tarif d'abonnement. »
Une dame et sa fille Odette, toutes deux
de la région de Québec, en
ont long à dire le service à
la clientèle de Vidéotron.
Le cas de madame était pourtant simple,
limpide même. Un remboursement de
mensualités versées en trop,
mais vous savez ce qu'on dit : pourquoi
faire simple quand on peut faire compliqué ?
Journaliste : Julie Miville-Dechêne
Réalisatricer : Claudine Blais
Sur les conseils
de ses enfants, madame déménage
dans un foyer supervisé. Ce déménagement
lui cause bien des soucis. Depuis un an,
elle reçoit des factures de Vidéotron,
toutes plus incompréhensibles les
unes que les autres. Sa fille prend le dossier
en main.
La fille : « J'ai téléphoné
une première fois, au mois de février
et j'ai eu à faire depuis ce temps
plus de 12 appels. Je parle à des
personnes différentes chaque fois.
Ils ne comprennent pas la facture, ils ne
comprennent pas ce qui se passe. »
Un déménagement
et des problèmes
Avant
son déménagement en octobre
2002, la cliente demande à Vidéotron
de débrancher le service, car le
service de câble est inclus dans le
loyer de la résidence où elle
emménage. Vidéotron faisait
des prélèvements automatiques
dans son compte et il faut un certain temps
à la dame avant de réaliser
que les retraits continuent.
En effet, quatre
mois après le déménagement,
Vidéotron prélève encore
26 $ par mois dans le compte de celle
qui n'est pourtant plus abonnée.
La fille de la cliente appelle le service
à la clientèle. On lui promet
de remédier à la situation.
Pourtant, Vidéotron continue de piger
dans le compte de la mère pendant
encore 2 mois. Enfin, la compagnie envoie,
non pas un remboursement, mais une note
de crédit de 158.39 $. La fille de
madame veut un remboursement en argent et
non une note de crédit. Elle rappelle
Vidéotron.
Elle n'arrive pas
à se faire comprendre et décide
de faire intervenir, Carole Baribeau, la
directrice de la résidence où
vit sa mère.
Carole Baribeau : « On a
téléphoné à
la ligne commerciale pour dire que le câble
était inclus dans l'appartement de
madame. »
Rien ne bouge. La résidence prend
la peine d'envoyer une lettre à Vidéotron.
Toujours rien. À bout de patience,
la fille se rend chez Vidéotron à
Québec. Peine perdue, elle n'arrive
même pas à entrer dans le bâtiment.
Une visite chez Vidéotron
Nous
avons accompagné la fille chez Vidéotron
à Québec le 21 janvier et
cette fois, miraculeusement, on lui ouvre
la petite porte de côté. On
lui dit cette fois que le chèque
est à la poste, mais un an de promesses
l'a rendue sceptique.
Pour démêler cet imbroglio,
nous avons demandé à visiter
le plus gros service à la clientèle
de Vidéotron situé à
Saint-Hubert, un service uniquement téléphonique
où aucun client ne peut pénétrer.
Jean-Paul Galarneau, directeur général
des communications chez Vidéotron,
ne s'explique pas ce qui s'est passé
pour cette cliente.
Jean-Paul Galarneau
: « Elle parlait à
différentes personnes du service
à la clientèle et chaque fois,
ça a dû remonter dans un autre
service pour vérification. C'est
là que c'est tombé entre deux
chaises chaque fois. C'est arrivé
comme ça, c'est malheureux. »
De plus, pendant
un an, elle n'a jamais pu parler à
un superviseur. Elle n'a pu obtenir le nom
d'une préposée qu'une seule
fois. Est-ce qu'une enquête a été
déclenchée, demande la journaliste
?
Jean-Paul
Galarneau : « La politique
dit que les superviseurs doivent parler
aux clients. Il faut qu'on parle à
nos clients. La difficulté, c'est
de retrouver à qui elle a parlé,
ce n'est pas toujours évident, si
ce n'est pas rentré à l'informatique,
je ne peux pas retrouver à qui elle
a parlé. Normalement, les préposés
donnent leur prénom. Là, on
entre dans un monde
Il y a le côté
syndical, il y a la préposée.
»
La procédure de Vidéotron
exige aussi que les préposés
remplissent un formulaire de plainte, quand
il y a un délai déraisonnable.
Nous avons demandé à la directrice
du service à la clientèle
si cela a été fait pour madame.
Michèle Magny,
directrice du service à la clientèle
: «Normalement, il y aurait dû
y avoir un formulaire de plainte. Il n'y
a pas de plainte remplie à ce numéro. »
Vidéotron n'a pas l'intention de
revoir ni sa procédure ni sa formation.
La mésaventure de cette cliente est
un cas isolé, nous dit-on.
Jean-Paul Galarneau
« Cette cliente n'a pas été
privilégiée comme des milliers
d'autres, on s'en excuse auprès d'elle. »
En conclusion
La cliente : « Je
n'ai plus le câble avec Vidéotron.
Je me contente de la télévision,
j'ai 5, 6 postes et ça fait mon affaire.
Je me suis acheté des oreilles de
lapin pour éclaircir mon image. »
Au lendemain de notre passage chez Vidéotron,
la cliente a enfin reçu son remboursement
de 158.39 $ et des excuses verbales de la
compagnie. Par la suite, Vidéotron
lui a fait parvenir les intérêts
de 8.53 $ ainsi que des excuses écrites.
En guise de dédommagement, Vidéotron
lui a offert un mois de câble gratuit
et un rebranchement.
Et vous savez quoi ? Cette
dame a décidé de garder ses
oreilles de lapin.
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