Zéro
impôt! Vous avez vu cette publicité
à la télé? Si c'était
vrai, ce serait comme gagner le gros lot.
À nous les voyages, les bons restos
ou ce cinéma maison qu'on rêve
de s'offrir! Zéro impôt, ça
fait rêver mais nous savons bien que
c'est impossible. Alors où est l'astuce?
Quelle est cette petite chose qu'on ne nous
dit pas, mais qui explique tout? Une équipe
de La Facture l'a trouvée.
Journaliste : François Dallaire
Réalisateur : Louis Faure
Trop beau pour être
vrai?
Ce message publicitaire
du groupe Option-retraite fait rêver :
Il
y a encore des gens qui donnent la moitié
de leur salaire en impôt. Incroyable!
Pourtant, Zéro impôt, c'est
possible quand on est bien conseillé.
Il y a tellement autre chose à
faire dans la vie!
Si
l'on en croit cette publicité, fini
les impôts, et à nous la belle
vie. Trop beau pour être vrai ?
La Facture a posé la question
à des étudiants de l'école
des Hautes études commerciales. Ils
n'y croient pas. Une étudiante : « Quand
j'ai vu ce message à la télévision,
je n'ai pas compris qu'on laisse un message
comme ça sur les ondes. »
Selon le site Internet
du groupe Option-retraite, il suffit d'utiliser
les droits de cotisation aux REER que vous
avez accumulés, et qui apparaissent
sur votre avis de cotisation du gouvernement
fédéral.
James
Drew, professeur, donne l'exemple d'un contribuable
qui pourrait atteindre l'objectif zéro
impôt : « S'il
a contribué tous les ans en donnant
uniquement 4000 $, alors qu'il avait
droit à 9000 $, on se retrouvera
avec une déduction inutilisée
de 5000 $. Après 10 ans, ça
fait 50 000 $ de déductions
inutilisées. [ ] On pourrait,
par exemple, emprunter ce montant et l'appliquer
contre notre revenu de l'année 2003.
Donc en 2003, ce contribuable paierait zéro
impôt. »
Un étudiant : « Mais
faut vraiment que tu aies de grosses liquidités
pour pouvoir faire ça, sinon c'est
impossible. »
Le professeur Drew
explique qu'une fois qu'on a utilisé
les cotisations, il est techniquement impossible
l'année suivante d'atteindre l'objectif
zéro impôt. Pourtant, le message
publicitaire laisse entendre que l'opération
zéro impôt, c'est pour toujours.
Zéro impôt,
pas pour toujours
Un autre extrait
de cette publicité :
Dire
qu'avant, je donnais 288 $ par
semaine de ma paye en impôts.[ ]
Aujourd'hui, je donne zéro impôt
et je met mon argent ailleurs.
Une étudiante : « Je
dirais que c'est un message incomplet.
On dit zéro impôt, mais
il faut compléter. [C'est ] peut-être
pour un an ou deux, mais pas pour la
vie. »
Le président fondateur du groupe
Option-Retraite, Richard Dorval, précise
le sens du message. Voici un extrait de
sa conversation avec le journaliste de La
Facture :
« On n'a jamais
dit "et pour toujours". Est-ce
que vous avez entendu ça?
- Vous ne le dites pas! Vous le suggérez. »
Radio-Canada, qui
diffuse cette publicité, a retiré
des ondes le message publicitaire pendant
trois jours. Le temps de permettre à
la compagnie d'apporter une précision.
A la fin du message, on peut maintenant
lire : « Consultez-nous
pour minimiser vos impôts ».
Le journaliste
demande à M. Dorval s'il reconnaît
que ce serait plus exact de dire « pour
minimiser vos impôts »
plutôt que d'offrir zéro
impôt (ce qui laisse croire que
c'est pour toujours). Sa réponse : « Oui,
mais vous savez, la publicité,
le rôle de la publicité,
c'est d'attirer l'attention, et zéro
impôt, ça fait le travail. »
Richard Dorval
Une étudiante
estime que si on ajoute au message l'expression
« Consultez-nous pour minimiser
vos impôts », ce serait
plus juste et plus honnête.
Un
autre étudiant : « C'est
plutôt un coup de marketing pour attirer
les clients et leur offrir d'autres services
dont ils ont moins besoin. »
Une étudiante : « Éventuellement,
ça peut conscientiser les gens aux
régimes de retraite, c'est quand
même pas mauvais ce message. C'est
sûr qu'il y a un avantage fiscal. »
En conclusion
Pour contribuer à
votre REER, vous avez d'ici la fin février.
En 2002, le montant que vous pouviez verser
dans votre REER correspondait à 18
% de votre revenu gagné jusqu'à
concurrence de 13 500 $. Ce plafond est
passé à 14 500 $ pour l'année
2003. Il atteindra 15 500 $ pour l'année
2004, 16 500 $ en 2005 et 18 000 $ en 2006.
En consultant votre avis de cotisation de
l'Agence des douanes et du revenu du Canada
(ADRC) vous connaîtrez le montant
auquel vous avez droit.