La
maison qu'ils viennent d'acheter est rongée
par la pourriture
Il
arrive que les gens fassent des folies,
des dépenses irréfléchies.
Ils le regrettent par la suite, ils perdent
quelques dizaines ou centaines de dollars
et ils passent à autre chose. Un
jeune couple de Laval a fait une grande
folie en achetant sans le savoir une maison
dont le toit coule. Mais lorsqu'on achète
une maison de 140 000 $, on n'a
pas droit à l'erreur.
Journaliste : Michel Senécal
Réalisateur : Louis St-Pierre
C'était
la maison de leurs rêves. Dans les
Laurentides, un cottage avec une vue superbe
sur le lac. Au printemps 2001, ils ont eu
le coup de foudre pour cette propriété.
Tout s'est passé très rapidement.
Ils ont pris la décision d'acheter
au moment de la visite. En quelques minutes.
On leur avait dit qu'une autre offre d'achat
allait être déposée.
Ils tenaient tellement à cette maison
qu'ils l'ont achetée sans négocier.
Ils l'ont payée comptant et en entier,
sans se donner la peine de la faire inspecter
au préalable. Mal leur en prit.
Une maison pourrie
Un après l'achat, rien ne va plus.
La maison de rêve se transforme en
véritable cauchemar. Des traces d'humidité
et de moisissures font leur apparition.
Une première inspection sommaire
de l'intérieur des murs laissent
présager le pire. Ils engagent des
professionnels du bâtiment pour des
analyses plus poussées. En mars 2002,
les spécialistes ont découvert
la présence de quatre types de moisissures
toxiques. La maison est déclarée
inhabitable. Le couple doit évacuer
les lieux.
Le coupable : le toit
Pour
avoir un aperçu des dommages, La
Facture a retenu les services de Claude
Latulipe, expert en bâtiment. Il ne
lui faudra que quelques instants pour rendre
son verdict : la toiture de mauvaise qualité
laisse infiltrer l'eau dans la maison. L'inspecteur
Latulipe est formel : le toit est la cause
de tous les problèmes d'infiltration
d'eau dans la maison, qui créent
toute cette pourriture.
Pourtant, le toit a été refait
il y a peine dix ans par l'entreprise A&B,
une compagnie peu scrupuleuse, qui a déjà
fait l'objet d'un reportage à La
Facture. En 1993, l'entrepreneur en
question était en règle. Il
avait émis une garantie de dix ans.
Or cette compagnie n'existe plus aujourd'hui.
Elle a disparu en 2001. La Facture
a joint le propriétaire de l'entreprise
au téléphone. Le couvreur
a promis de venir voir les dégâts.
Il n'est jamais venu. Selon Me François
Robillard, si la compagnie n'existe plus,
la question demeure académique et
« on perd son temps à
poursuivre une coquille vide ».
Des murs en décomposition
La
visite de l'inspecteur Latulipe se poursuit
et plus on descend, plus les nouvelles sont
mauvaises. Les murs sont pourris. L'eau
s'infiltre depuis très longtemps.
Claude Latulipe : « Déjà,
en partie, la structure du mur est pourrie.
Pour changer la pièce du bas, il
est nécessaire de refaire tout le
mur. » Et lorsque
l'inspecteur voit l'un des cadres de porte,
il n'en revient pas : « C'est
rare de voir ça. Dans des cas extrêmes.
La détérioration d'une porte,
j'ai pas souvent vu ça en 18 ans. »
La cuisine est aussi atteinte. Il y a infiltration
d'eau et moisissures. Même le béton
a commencé à pourrir.
Quoi faire?
Selon l'inspecteur, il faudrait au moins
investir 50 000 $ pour réparer
la maison. Le couple est hésitant
: « C'est une grosse
décision, aller jusqu'à emprunter
50 000 $ à la banque pour
réparer la maison. C'est difficile
à faire. »
La propriété a changé
de main en 1994, en 1999 et finalement en
2001. Déjà en 1994, le toit
coulait, comme les propriétaires
de l'époque l'ont confirmé
à La Facture. Selon l'inspecteur
Latulipe, il est impossible que les propriétaires
subséquents n'aient pas été
au courant.
Quels
sont les recours possibles pour le couple?
Me Robillard : « Ils
peuvent faire annuler la vente ou encore
diminuer le prix de vente. Si le vice est
important - ce qui semble être le
cas - on peut demander au tribunal une annulation
pure et simple de la vente. »
Selon l'avocat, la solution la plus simple
est de poursuivre directement les vendeurs.
Le couple se demande ce qu'il doit faire.
Réparer la maison - des coûts
estimés à 50 000 $
ou alors entamer des poursuites. Dans ce
dernier cas, les frais peuvent s'élever
à 30 000 dollars, selon leur
estimation.
En attendant, ils n'ont pas de domicile
et ils sont hébergés un peu
partout.
En conclusion
La Facture a tenté de joindre
le dernier vendeur de la maison. Il a refusé
de répondre aux questions. Le jeune
couple avait intenté une poursuite
contre le dernier vendeur pour ensuite abandonner
la partie.
Les jeunes s'en tirent quand même
assez bien, compte tenu des circonstances.
En août dernier, ils ont réussi
à vendre leur maison pour 110 000 $
à un acheteur qu'ils ont bien sûr
informé de l'état du bâtiment.
Mais ils perdent tout de même 30
000 $ alors que pour quelques centaines
de dollars, ils auraient pu faire inspecter
la maison dès le départ.
Hyperliens
« Achat
d'une maison: enquête sur les inspecteurs
en bâtiment »
Une enquête
exclusive de La Facture - 13 février
2001
« Un
couvreur qui disparaît avec ses dépôts »
Reportage diffusé
à La Facture -Émission
233 - 7 janvier 2003
Le
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Combattre
la moisissure- Guide pour les propriétaires-occupants
Société
canadienne d'hypothèque et de logement
Association
des inspecteurs en bâtiment du Québec
Association
des consommateurs pour la qualité
dans la construction
Le
répertoire de l'Association provinciale
des constructeurs d'habitations du Québec
Votre
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