Ils
se font installer une thermopompe et leur
vie devient un cauchemar
Un
jeune couple de Longueuil achète
une thermopompe. Il voulait une maison plus
fraîche l'été et mieux
ventilée l'hiver. Coût de l'investissement :
plus de 20 000 $. Mais la fameuse
thermopompe ne leur apporte que des déboires.
Elle a été mal installée.
Le client a bien tenté de demander
des comptes à la compagnie qui lui
a vendu et installé la machine infernale,
mais l'entrepreneur s'est volatilisé!
Quel recours a maintenant le couple?
Journaliste: Yvan Lamontagne
Réalisateur : Denis Paquet
En
décembre 2001, un couple de Longueuil
fait installer dans son triplex un système
de chauffage, de ventilation et d'air climatisé
incluant une thermopompe. Il fait affaire
avec Climatisation et Chauffage Bon-Air,
de Saint-Isidore, sur la Rive-Sud. L'entrepreneur
lui aurait promis une amélioration
appréciable de la qualité
de vie au foyer.
La saga de la thermopompe
L'entrepreneur
a pris six semaines pour installer le nouveau
système. Au premier jour de fonctionnement,
il y a eu un court-circuit. On voyait des
flammèches dans le panneau à
disjoncteurs. Le couple, paniqué,
communique aussitôt avec l'entrepreneur.
Celui-ci finit pas se déplacer après
trois appels téléphoniques.
Pour finalement se rendre compte qu'il n'y
a pas de place dans le panneau à
disjoncteurs pour la thermopompe. Alors,
pour éviter les courts-circuits,
le couple devra dorénavant choisir
entre l'utilisation de la thermopompe ou
le chauffage de la cuisine, de la salle
de bain et des deux chambres des enfants.
C'est l'un ou l'autre.
Le couple passe l'hiver à souffrir
du froid. Et en plus, l'eau coule du nouveau
système, les plafonds sont endommagés
et la moisissure apparaît dans le
grenier. Les propriétaires du triplex
communiquent de nouveau avec l'entrepreneur.
Ce dernier décide alors d'installer-
gratuitement - une deuxième thermopompe.
Mais cette mesure n'a absolument pas réglé
les problèmes déjà
existants, notamment la circulation des
odeurs dans toute la maison et l'humidité
dans le grenier.
« Durant
l'hiver, ça génère
beaucoup d'humidité, puis l'humidité
ne sort pas du grenier. Elle reste dans
le grenier. Ça cause des grosses
plaques noires sur les murs et de la moisissure. » -
Le propriétaire du triplex
La compagnie a disparu
Et le cauchemar continue.
L'hiver dernier, le compresseur de l'une
des thermopompes rend l'âme. Le couple
téléphone encore une fois
à Climatisation et Chauffage Bon-Air.
Mais cette fois, il n'y a pas de réponse.
La compagnie a fermé ses portes.
Et le propriétaire de l'entreprise
refuse de parler à l'équipe
de La Facture.
Une autre compagnie, Garantie Québec
1969 inc., a obtenu la liste des clients
de Climatisation et Chauffage Bon-Air. Cette
entreprise communique avec le couple de
Longueuil et offre de faire l'entretien
du système pour 90 $. Les propriétaires
du triplex sont furieux. Climatisation et
Chauffage Bon-Air offrait une garantie de
dix ans - pièces et main-d'uvre.
Cette garantie est partie en fumée.
Tout ce qui leur reste, c'est la Garantie
rénovation de l'Association provinciale
des constructeurs d'habitations du Québec
(APCHQ), qu'ils ont eu la prudence de prendre
avec leur prêt bancaire. Les clients
lésés peuvent utiliser cette
garantie lorsque l'entrepreneur ne respecte
pas ses obligations.
Les recours possibles
L'APCHQ
a donc envoyé une équipe inspecter
la maison du couple. Bruno Nantel, de de
l'APCHQ : « Les
équipements ne fonctionnent pas parfaitement.
C'est le premier élément.
Nous avons aussi constaté qu'il y
a des traces de condensation et qu'il y
a eu infiltration d'eau dans le plafond
du deuxième étage. »
Mais le couple n'est pas satisfait. L'APCHQ
veut bien s'occuper de tout, sauf du grenier.
Et selon le couple, la majeure partie des
dommages sont au grenier. Les propriétaires
ont donc refusé le rapport de l'APCHQ.
Devant ce refus, l'APCHQ ordonne une deuxième
expertise indépendante, dont les
conclusions confirment les craintes des
propriétaires. Leur système
est très mal installé, à
un point tel que les échangeurs d'air
dans le grenier doivent être déménagés
dans un endroit chauffé de la maison.
Ce
couple aura finalement déboursé
25 000 $ - intérêts
compris - pour un système qui ne
fonctionne déjà plus. Ils
devront le payer jusqu'en janvier 2013.
Leur créancier, la Banque Nationale,
continue de percevoir les paiements.
Selon l'avocat Pierre Bellavance, ces propriétaires
pourraient à la limite exiger que
la banque honore la garantie du marchand,
s'ils n'arrivent pas à s'entendre
avec l'APCHQ. Me Bellavance : « S'il
y a eu du financement et que le contrat
a été cédé à
une institution financière, on peut
toujours se retourner contre l'institution
financière. On peut dire à
cette institution qu'elle est redevable
de la garantie de l'installateur. »
Les propriétaires du triplex ont
communiqué sans grand succès
avec la Banque Nationale. Cette dernière
aurait dit qu'elle ne pouvait rien pour
eux. Mais le couple est prêt à
intenter un recours contre la Banque Nationale,
s'il le faut.
En conclusion
Il y a de bonnes nouvelles pour le couple
de Longueuil. L'APCHQ assume, via la Garantie
rénovation, toutes les réparations
nécessaires pour la maison et le
système de chauffage et climatisation.
La Banque Nationale accepte maintenant
d'assumer la garantie de dix ans sur les
pièces et la main-d'uvre qui
leur a été offerte par le
vendeur d'origine.
Hyperliens
« Économies
d'énergie : une promesse irréalisable »
Reportage de La Facture
sur les thermopompes de Climatisation
et Chauffage Bon-Air- Émission 227
La
Garantie rénovation de l'APCHQ
« Gare
aux rénovateurs malhonnêtes! »
Régie
du bâtiment du Québec
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