Il
découvre qu'il vient d'acheter
une voiture accidentée
Il
y a deux ans, un jeune Montréalais
s'est laissé tenter par une voiture
d'occasion : une Jetta 2000. Il fut
mis en confiance parce que le vendeur
était un gros concessionnaire reconnu
du centre-ville de Montréal, qui
lui garantissait que la voiture était
en bonne condition. Elle avait passé
le test en 112 points du programme de
certification Volkswagen. Aujourd'hui,
il se demande si ce n'est pas le programme
d'inspection lui-même qui devrait
être inspecté.
En
juillet 2001, un homme achète sa
Jetta au prix de 20 900 $ avant
les taxes. Cette voiture a l'air en parfait
état. Elle n'a qu'un an d'usage.
Mais quelques mois plus tard, le nouveau
propriétaire constate que l'aile
droite de son véhicule est un peu
décollée et que la porte
est un peu faussée. Pour en avoir
le cur net, le propriétaire
fait inspecter sa voiture par un carrossier.
Ce dernier a vu automatiquement qu'elle
avait été repeinte à
l'intérieur. Il s'agit, selon le
spécialiste, de signes évidents
d'accident. Le nouveau propriétaire
affirme qu'il n'en a jamais été
avisé lors de l'achat du véhicule.
Le
nouveau propriétaire se rend donc
chez le concessionnaire Centre-ville Volkswagen
pour tenter d'obtenir réparation.
Il espère obtenir près de
4000 $ en dédommagement. Mais
sa visite est loin de donner les résultats
escomptés. Le concessionnaire a
offert de réparer la porte et l'aile,
sans aucun dédommagement pour la
perte de valeur.
Avant
d'acheter son véhicule, l'acheteur
ne l'a pas fait inspecter parce qu'il
avait confiance dans le produit Volkswagen,
en son concessionnaire, et surtout confiance
dans le programme de certification des
voitures d'occasion VW, qui comprend notamment
112 points d'inspection. Le nouveau propriétaire
a aussi obtenu une garantie prolongée.
Le
véhicule est inspecté par
un indépendant
Pour
connaître l'étendue des dommages
causés à l'automobile, La
Facture l'a fait inspecter par un
carrossier indépendant recommandé
par l'Association pour la protection des
automobilistes. Nelson Poulin inspecte
le véhicule et découvre
que du travail de carrosserie a été
fait. Il constate également que
le travail n'a pas été fait
selon les règles de l'art. « [
]
ça a été mal protégé,
et prochainement, vous allez voir une
perforation. Regardez les charnières.
Ce n'est pas encore correct. Il y a quelque
chose de louche. [
] Volkswagen aurait
pu le voir. Il y a eu un manque lors de
la dernière inspection du véhicule.
Ça, c'est sûr et certain. »
La
Facture
a contacté le concessionnaire Centre-ville
Volkswagen pour obtenir plus d'informations
sur le programme d'inspection en 112 points.
Le directeur général de
Centre-ville Volkswagen : « Le
gros de l'inspection, c'est mécanique.
On regarde la voiture passer à
travers une série de points qui
sont axés sur la mécanique.
Je vais vous dire que nous non plus, on
n'a pas vu que cette voiture était
accidentée. »
.
Pour être
certifiée Volkswagen, l'auto ne
doit avoir subi aucun dommage au châssis
ou à la structure. Or, selon Nelson
Poulin, l'expert de La Facture :
« Le bas de caisse a
été sectionné en
deux et ressoudé. Il y a eu des
travaux faits sur la structure du véhicule. »
Le
directeur général de Centre-ville
Volkswagen a admis qu'il y avait eu une
erreur dans ce dossier. En fait, il y
a deux erreurs. La Jetta a été
achetée et réparée
par un concessionnaire Dodge Chrysler
à Dollard-des-Ormeaux, qui l'a
revendue à un grossiste lavallois
qui lui, l'a revendue aussitôt à
Centre-ville Volkswagen. La première
erreur est qu'aucun de ces marchands d'automobiles
n'a déclaré que ce véhicule
était accidenté. La deuxième
erreur, c'est que l'inspection a été
mal faite chez Centre-ville Volkswagen.
Le directeur de Volkswagen : « Si
on avait été conscients
dès le départ que la voiture
était accidentée, peut-être
qu'on ne l'aurait pas acheté ou,
dans le pire des cas, je ne l'aurais pas
achetée à ce prix-là...
ou alors enlevez-moi un autre 3000 $ ».
Faire
inspecter le véhicule avant l'achat
Au
Québec, les marchands d'automobiles
ne sont pas obligés de déclarer
si un véhicule est accidenté
ou non lors de la vente, d'où l'importance
pour le consommateur de le faire inspecter
avant l'achat. Un véhicule peut
être mécaniquement en bonne
santé, mais il peut avoir subi
des réparations majeures à
la carrosserie.
Le
nouveau propriétaire a maintenant
appris sa leçon. « Programme
de certification ou non, l'inspection
va être faite par un autre garagiste
pour avoir une deuxième opinion. »
Conclusion
Le
nouveau propriétaire a finalement
conclu une entente avec son concessionnaire,
qui s'engage à lui trouver une
autre Jetta 2000 en bonne condition, avec
un kilométrage équivalent.
Même si le commerçant n'a
pas l'obligation de déclarer que
le véhicule vendu est accidenté,
la Loi de la protection du consommateur
prévoit qu'aucun commerçant
ne peut passer sous silence un fait important.
Reste à voir si un « fait
important » est défini
de la même manière par le
client et par le commerçant.