Émission 156

Mardi 28 mars 2000


Des voleurs de guichet raffinés

Retirer de l'argent d'un guichet automatique peut paraître un geste bien ordinaire. Mais les voleurs ont développé des stratégies très raffinées : il ne leur suffit maintenant que de quelques secondes, pour s'emparer de votre NIP et de votre carte.



Le cas...

Une résidente de Longueuil a été victime de ces «voleurs raffinés». Des fraudeurs lui ont dérobé sa carte et ont réussi à retirer 1 000 $ avant qu'elle ne réalise que sa carte était disparue.

 

 

Pendant que madame faisait sa transaction, un suspect a regardé le NIP qu'elle composait. Puis, un deuxième suspect a échappé volontairement un billet de 20 $ au sol. Ce dernier a indiqué à madame qu'elle venait d'échapper le billet. Pendant que celle-ci s'est penchée pour le ramasser, l'autre suspect a pris sa carte et l'a remplacé par une autre carte.

Madame réclame le remboursement de la somme volée auprès de sa banque, mais la Banque de Montréal refuse tout remboursement.

L'institution financière doit-elle rembourser son client dans un tel cas?

Ce que La Facture a découvert...

· En refusant le remboursement, la banque contrevient au «Code de pratique canadien des services de cartes de débit» qui, depuis 1992, reconnaît au consommateur le droit d'être remboursé totalement en cas de vol de sa carte de guichet.

· L'article 3C du code indique clairement que dans un tel cas, le client n'est pas tenu responsable, s'il n'a pas été négligent.

· Les contrats de carte de guichet de six des huit grandes institutions financières au pays ne respectent pas le Code de pratique canadien des services de cartes de débit. Ces contrats rendent les clients responsables.

· Dans notre histoire, la banque refuse de respecter le code auquel elle prétend adhérer et exige de madame le remboursement des 1 000 $ volés : l'institution prétend que la cliente est responsable de sa carte jusqu'au moment où elle déclare le vol.

· Selon Me Édith Fortin, avocate experte en droit bancaire, «Le gouvernement devrait modifier sa façon de faire en devenant plus contraignant pour les banques».


 

Retenez ceci...

*Le Code de pratique canadien des services de cartes de débit n'a pas force de loi. Les institutions financières ne sont donc pas pénalisées si elles ne le respectent pas.

- Si une telle mésaventure vous arrive, la plupart des banques seront portées à vous suggérer de rembourser la somme perdue ou de la réclamer auprès de votre assureur : ne vous empressez pas de le faire! Si vous n'avez pas été négligent, vous n'êtes pas tenus de rembourser la somme volée.

- Dans un tel cas, deux recours sont possibles : déposer une plainte auprès de l'ombudsman général des banques ou entamer des poursuites devant les tribunaux.

- Vous pouvez aussi jetez un coup d'oeil au site WEB de l'avocate Édith Fortin, qui a participé à notre reportage. Vous y trouverez des arguments qui militent en votre faveur.

À la suite de notre enquête, la Banque de Montréal a décidé de ne pas réclamer l'argent de sa cliente sans toutefois reconnaître que celle-ci était dans son droit. À l'heure actuelle, seules la Banque Nationale et la CIBC respectent ouvertement le Code de pratique au sujet des cartes de débit.

 

Cliquez sur le bouton «Du nouveau!» ci-haut pour lire le suivi du présent reportage.

 

Journaliste : François Sanche
Réalisateur : Alain Abel

Pour en savoir plus...

Me Édith Fortin (avocate spécialisée en droit bancaire)
www3.sympatico.ca/fortine/

Le Protecteur du citoyen
www.ombuds.gouv.qc.ca
(514) 873-2032 (418) 643-2688 ou 1 800 361-5804 ou 1 800 463-5070

Code de pratique canadien des services de cartes de débit
www.cba.ca/fr/Publications/DebitCode/debitcode.htm
(514) 840-8747

Office de la protection du consommateur
www.opc.gouv.qc.ca
(514) 873-3701 (418) 643-8652 ou 1 888 672-2556

 

Achat d'un ordinateur: posez des questions si le jargon ne vous est pas familier!

 

Le cas...

Pour plusieurs consommateurs, le langage informatique c'est carrément du chinois. Alors comment magasiner un ordinateur? Ou du moins, comment s'assurer que ce que l'on achète correspond véritablement à nos besoins?

Un consommateur de Coteau-du-Lac a bel et bien constaté qu'il n'était pas un «pro» de l'informatique et à ses dépens. Intéressé à acheter un processeur «Pentium II», il s'est rendu chez un commerçant de la rue Saint-Laurent, à Montréal, qui affichait une publicité très attirante sur ce produit. Mais monsieur ne savait pas vraiment à quoi ressemblait ce type de processeur. Il a donc fait confiance au vendeur qui prétendait lui vendre un «Pentium II».

Mais voilà, il ne s'agissait pas d'un «Pentium II» mais d'un «Céléron», un processeur moins performant. Monsieur a donc demandé qu'on lui vende le «Pentium II» au prix affiché. Le gérant a refusé. Le consommateur a décidé de déposer une plainte à l'Office de la protection du consommateur.

 

Ce que La Facture a découvert..

Publicité en main et caméra cachée, l'équipe de La Facture s'est rendue chez le commerçant...

· À la demande d'un «Pentium II», le vendeur présente bel et bien un «Céléron». Or, ce n'est pas le mot «Céléron» qui apparaît dans la publicité mais bien le mot «Pentium II».

· Le gérant indique qu'il y a eu une erreur dans la conception de la publicité : on devrait lire le modèle «Pentium II - Céléron».

· Or, la compagnie Intel, qui fabrique les deux processeurs, nous a confirmé qu'il n'existe pas de modèle de processeur qui porte ces deux noms à la fois.

· Le commerçant a finalement accepté d'offrir à son client un «Pentium» au prix affiché et même plus performant, un «Pentium III»!

· L'Office de la protection du consommateur (OPC) qualifie cette publicité de «trompeuse et relativement grave».

Retenez ceci...

* La plupart des commerçants sont honnêtes et ne font pas de publicité trompeuse.

* Si vous ne vous y connaissez pas vraiment en informatique, pourquoi ne pas demander à un proche «plus expert» de vous accompagner lors de votre achat?

* Le processeur «Céléron» n'est pas un citron! Il demeure un très bon produit. Tout dépend de vos besoins : s'ils se limitent à un usage standard comme le traitement de texte ou le service Internet, vous serez amplement satisfait.

 

Journaliste : Michel Senécal
Réalisatrice : Martine Lanctôt

 

Pour en savoir plus...

Office de la protection du consommateur
www.opc.gouv.qc.ca
(514) 873-3701 (418) 643-8652 ou 1 888 672-2556

Intel
www.intel.fr/
1 800 628-8686

 

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