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Alexandre Carrier demeure un élément sous-estimé à la ligne bleue des Predators

Alexandre Carrier lors d'une mise au jeu.

Alexandre Carrier en a fini avec la LAH : il est maintenant établi à la ligne bleue des Predators.

Photo : Getty Images / Jared C. Tilton

VANCOUVER – Vous entrez en zone des Canucks de Vancouver et c’est bien difficile de ne pas remarquer le défenseur Nikita Zadorov. Un pan de mur intimidant toujours prêt à vous utiliser comme tampon pour imprimer dans la bande le logo sur votre chandail.

Vous entrez en zone des Predators de Nashville et Alexandre Carrier ne fait pas le même effet. L’arrière de 27 ans ne paie pas de mine du haut de ses 1,80 m (5 pi 11 po) et 79 kg (174 lb).

Et pourtant.

Le duo tout québécois qu’il forme avec Jérémy Lauzon remplit des missions cruciales pour l'entraîneur-chef Andrew Brunette. Lauzon le fait davantage à la manière de Zadorov, ayant donné plus de mises en échec que quiconque dans la Ligue nationale cette saison.

Carrier le fait de façon parfois plus chirurgicale – sa technique de bâton (Nouvelle fenêtre) pour harponner la rondelle ou pour bloquer des passes est excellente – mais aussi avec courage et abnégation.

Quand s’est terminée la première période du deuxième match de la série, mardi soir, les Canucks étaient parvenus à cadrer seulement quatre tirs au but. À lui seul, Carrier en avait bloqué cinq.

C’est déjà une série qui fait mal. Carrier s’était fait donner un répit au dernier match de la saison afin de soigner des bobos. Et après chacun des deux premiers matchs de la série, il a passé de longs moments à recevoir des traitements.

Ça ne l’a pas empêché d’afficher un large sourire coiffé de points de suture en guise de moustache lorsqu’il est venu à notre rencontre.

C'était un peu notre objectif après le premier match d’être un peu plus dédié, a expliqué Carrier. Évidemment, en troisième période, ça tournait pas mal dans notre zone, mais les gars se sont sacrifiés et ont bloqué beaucoup de lancers.

Brunette a parlé après la rencontre de se soumettre à la douleur, une idée qui n’avait pas suffisamment fait son chemin dans le premier match de la série. Or, se soumettre à la douleur fait partie de l’ADN de Carrier. Il ne bloque peut-être pas autant de lancers que le vétéran du Canadien David Savard, par exemple, mais personne n’en bloque autant que lui dans son équipe par tranches de 60 minutes de jeu.

Je me fous du gabarit si le joueur est combatif comme l’est Carrier. Il sacrifie son corps, il est mobile et c’est un jeune extrêmement compétitif. Si quelqu’un disait qu’il n’est pas bâti pour les séries, je serais totalement en désaccord. Il est fait sur mesure pour les séries.

Une citation de L'entraîneur-chef des Predators Andrew Brunette

On associe parfois à tort la valorisation des tirs bloqués à la vieille école. Or, non seulement est-ce une pratique qui continue d’être unanimement saluée dans les vestiaires de la LNH et les bureaux des entraîneurs à cause du prix qu’un joueur se montre à payer, mais les tirs bloqués peuvent également avoir un effet dissuasif sur l’attaque adverse.

Très tôt dans le match, devant la muraille de chandails jaunes qui pressaient les tireurs, les Canucks se sont mis à souvent viser les bâtons de leurs coéquipiers et d’espérer des changements de direction au lieu de diriger des tirs directement vers le filet. Ils le font souvent, mais le schéma défensif des Predators les a poussés à se tourner à satiété vers cette pratique.

Le joueur des Canucks tente un lancer de l'arrière du filet.

Alexandre Carrier aide son gardien à défendre son filet contre une attaque de Pius Suter.

Photo : usa today sports via reuters con / Bob Frid

On était très réticents à tirer au filet, surtout en première période, a remarqué l’entraîneur-chef des Canucks, Rick Tocchet. C’est une leçon à retenir pour ces gars-là. Il faut prendre ce qui nous est donné et ne pas tenter de forcer des jeux qui ne sont pas là.

Après deux périodes, Carrier était le joueur le plus utilisé des Predators et les Canucks n’avaient encore que 12 lancers au compteur. Le Québécois était entre autres la principale ressource en infériorité numérique où, malgré une chance en or ou deux, les Canucks ont été incapables d'en profiter dans un deuxième match d’affilée.

En vitrine pour un prochain contrat

Les Predators n’ont pas toujours eu l’air de cette équipe prête à jouer les trouble-fête dans les séries éliminatoires. Quelques semaines seulement avant la date limite des échanges, le directeur général Barry Trotz considérait la possibilité de céder son gardien vedette Juuse Saros, et aussi de se départir de Carrier, dont le contrat arrive à échéance à la fin de la saison.

Le fait qu’il ait été limité à 43 matchs l’an dernier en raison de blessures contribue à expliquer pourquoi Carrier a signé une entente d’à peine un an et d'une valeur de 2,5 millions de dollars avec les Predators. Cela dit, si le parcours éliminatoire des Predators devait se prolonger, il se pourrait bien que d’autres organisations en viennent à la même conclusion que Brunette et qu’en dépit d’un physique peu imposant, Carrier se révèle comme le genre d’arrière apte à aider une équipe à gagner dans les séries.

Il n’est pas nécessairement appelé à déplacer souvent la rondelle, mais il en est tout à fait capable. Il y a peut-être là un potentiel que d’autres équipes exploiteraient différemment. Mais pour le moment, les Predators sont heureux de compter sur lui et sur sa capacité à affronter les meilleurs éléments adverses.

Il y a deux ans, sous les ordres de John Hynes, Carrier avait parmi les minutes les plus difficiles de la LNH en matière de qualité de son opposition. Et même si son temps de jeu en saison n’a pas tout à fait été le même cette année sous les ordres de Brunette, Carrier semble être le défenseur des siens qui affronte la plus grande proportion de joueurs de premier plan, du moins si l’on se fie aux données de PuckIQ (Nouvelle fenêtre).

C’est certainement le cas depuis le début de la saison. Les attaquants qu’il a affrontés le plus souvent s’appellent Brock Boeser, J.T. Miller et Elias Pettersson. Ses indicateurs de possession de rondelle ne sont pas jolis, on s’en doute, mais parions que M. Miller et consorts échangeraient volontiers leurs ronflantes statistiques avancées contre quelques buts de plus.

Face à ce genre de compétition, Carrier est capable de garder l’adversaire en périphérie lorsqu’il s’est installé en zone offensive. On l’a bien vu en troisième période, mardi, quand les Canucks ont assiégé le territoire des Predators et qu’ils ont dominé la possession de la rondelle sans pouvoir en retirer quoi que ce soit.

Carrier est agenouillé pour bloquer un tir devant son gardien.

Alexandre Carrier en compagnie de Jeremy Lauzon et du gariden Juuse Saros

Photo : usa today sports via reuters con / Gary A. Vasquez

Carrier n'a pas volé sa deuxième étoile.

Tout au long de la deuxième moitié de la saison, je pense que ç’a été l’une de nos forces de rester calmes et de ne pas paniquer en troisième période, a souligné Carrier. On savait qu’ils allaient avoir des moments forts contre nous. C'était juste de garder son sang-froid, de protéger l'intérieur de l’enclave et de bloquer des lancers. Évidemment, on veut être meilleurs avec la rondelle, on veut avoir la rondelle le plus souvent possible, mais des périodes comme celle-là vont arriver.

Les gars ont fait un excellent travail pour sacrifier leur corps.

Et c’est entre autres parce que les joueurs cèdent autant leur corps à la science des séries que le premier tour éliminatoire est souvent le plus fascinant à regarder.

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