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Audrey Leduc, une sprinteuse qui progresse à toute vitesse

Pour l'athlète de 25 ans et son entraîneur, le record canadien au 100 m annonce d'autres succès à venir.

Une femme sourit en marchant.

Audrey Leduc a battu samedi le record canadien du 100 m, vieux de 36 ans.

Photo : Muad Issa

Audrey Leduc a vécu son week-end à la course, et pas seulement sur la piste.

Depuis son record canadien établi au 100 m samedi, en Louisiane, les demandes d’entrevues affluent. De plus, elle doit jongler entre entraînement et études en administration des affaires. D'ailleurs, au lendemain de son exploit, un examen l'attendait.

En fait, dimanche, j'avais un examen et un meeting avec l'équipe de relais pour les mondiaux. J'avais aussi une remise de projets cette journée-là… On est en fin de session! Le 30, je termine l'école, ça va alléger mon horaire.

Cet horaire chargé, c’est aussi la récompense d’une progression fulgurante.

En quelques semaines, la sprinteuse de 25 ans a abaissé les marques universitaire, québécoise et nationale au 100 m. Sa vitesse augmente et ses chronos s'abaissent. En deux courses cette saison, elle a retranché 40 centièmes à son meilleur temps d'il y a un an.

Prochaine étape, une marque mondiale?

Le record du monde, ce ne sera pas ça, mon prochain objectif, lance-t-elle en rigolant. Mais de continuer à améliorer mon temps, même d’un centième, ça l'est. Rendu là, l'objectif, c’est de se maintenir. Je veux être constante avec mes chronos à l'approche des JO.

C'est pourquoi à la course de Bâton Rouge, le record canadien de 10,96 s venait deuxième.

Audrey Leduc en train de sprinter.

Audrey Leduc se permet maintenant de rêver aux Jeux olympiques de 2024. (Photo d'archives)

Photo : Rouge et Or de l'Université Laval

J’ai pas réalisé tout de suite que je venais d’établir le record canadien, j’étais surtout contente du fait que j’avais atteint le standard olympique [11,07 s]. C’était déjà super comme sensation. Puis après mon entraîneur m’a dit : "Hey, c‘est tu le record canadien?" Wow! J’avais pas réalisé sur le coup.

De faire ce temps à ma deuxième course de la saison, c'est excitant, ça m'emballe pour la suite.

Une citation de Audrey Leduc

Avec le standard en poche, les Jeux de Paris sont une formalité. Il ne lui reste qu’à prouver sa forme aux essais canadiens, du 26 au 30 juin, à Montréal. La mission sera de montrer que je suis en forme, pas de blessure, que tout va bien.

Ce sera aussi l’occasion de courir à la maison.

Une montée en puissance

Originaire de Gatineau, affiliée au Rouge et Or de l’Université Laval, c’est au Centre de haute performance d'Athlétisme Canada, basé à Montréal, qu’elle s'entraîne sous l'œil averti de Fabrice Akué, spécialiste des sprints. Pour lui, Audrey Leduc est en progression fulgurante, mais constante.

J’avoue que ça surprend de la voir battre un record aussi rapidement. Mais ce qu'elle a fait samedi, c’est la suite logique de ce que je vois régulièrement à l'entraînement, qu’elle a su mettre en place en situation de compétition. C’est très satisfaisant en tant qu’entraîneur.

Son record, c’est en misant sur ses forces qu’elle l’a établi, et décortiquer sa course de samedi est annonciateur d’autres succès à venir.

Le 100 m, c’est une course tactique. Il ne faut pas nécessairement être premier à 20 ou 30 m, il faut plutôt mettre en place des éléments techniques pour pouvoir bénéficier de ses forces, indique Fabrice Akué.

Audrey, sa force, c'est entre 40 et 80 m, ce qu’on appelle la vitesse max. Il y a encore des choses à travailler avec son départ, mais elle a su se positionner pour atteindre au bon moment sa vitesse max. On le voit dans la vidéo, elle rattrape carrément les filles devant elle.

En fin de course, ses jambes allaient tellement rapidement qu’elle a manqué un peu de timing. Mais elle n'était pas loin de rattraper la première [l'Américaine Aleia Hobbs, 10,88 s]. C’est partie remise.

Une citation de Fabrice Akué, entraîneur d'Audrey Leduc

La revanche pourrait vite arriver.

Samedi prochain, Audrey Leduc s’alignera aux côtés des meilleures du monde au 200 m du LSU Invitational, à Bâton Rouge, avec la chance d’acquérir de l’expérience en compétition. Suivront les Championnats du monde de relais, aux Bahamas, début mai.

J'essaie de jongler avec un bon volume de courses, et assez de journées de repos pour bien performer. C'est sûr que c'est motivant quand on performe bien. Le relais 4 x 100 m canadien chez les hommes est super bon, mais on a le potentiel d’amener les femmes au même niveau. Ce qui serait vraiment le fun à faire, dit la sprinteuse.

Après, au mois de mai, j'aurai trois semaines d'entraînement à Montréal pour bien me préparer à tout ce qui s’en vient. On avait un plan pour juin, mais ça se peut qu'il change, que je reçoive des invitations pour de nouvelles compétitions plus relevées. Courir sous les 11 secondes, ça offre des opportunités.

Une dernière ligne droite

Pour bien performer, il faudra qu'elle reste concentrée, estime Fabrice Akué.

Il y a beaucoup de distractions présentement, avec son record, mais elle doit continuer d'être Audrey Leduc, l'étudiante qui prend soin d’elle, qui s’investit dans son entraînement. Elle doit garder sa routine intacte et continuer de prendre de l’expérience face à une compétition de classe mondiale. C’est comme ça qu’elle pourra se présenter pleinement en possession de ses moyens aux Jeux olympiques.

Parce qu’à Paris et au-delà, elle peut viser encore plus haut.

Sa progression montre qu’elle n’a pas vraiment de limite. Avec Audrey, tout est possible. Elle est encore jeune comme sprinteuse. Et vers 27-28 ans, elle va être beaucoup plus mature physiquement et en termes d'expérience. On va prendre les compétitions une ronde à la fois, mais se rendre en finale, pourquoi pas?

L’approche d’y aller un pas à la fois fonctionne en piste comme au quotidien pour la sprinteuse. La Gatinoise reconnaît toutefois qu'en 2024, sa vie change aussi vite qu’une course à pleine vitesse.

Ma vie est en train de changer, mais c'est de l'attention positive. Ma coéquipière d'entraînement disait aujourd'hui que c’est un mouvement, l'athlétisme au Québec, et que là, on prouve au monde qu’on est capables d’avoir des sprinteurs d’ici. On a du potentiel au Québec, faut juste l'exploiter. C’est le fun d'être un peu la première à le faire, d’ouvrir la voie pour les prochains.

Avant d'inspirer les autres, elle se souvient du but qui l'a poussé à se dépasser.

Mon rêve, ça a toujours été d’aller aux Jeux olympiques. J’y suis plus près que jamais. Avec Paris, c’est plein d'opportunités qui vont se présenter, ce sera à moi de les saisir au bon moment, conclut-elle.

Audrey Leduc amorce donc une nouvelle ligne droite. Considérant le sport qu’elle pratique, ça devrait bien aller.

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