Né un 24 juin « dans un quartier pauvre qui est devenu riche », soit le Plateau-Mont-Royal, à Montréal, Jean-Pierre Ferland est un des grands de la chanson francophone. Franco Nuovo retrace la carrière de ce chanteur en sa compagnie.
Enfant, Jean-Pierre Ferland « apprend mal à l’école » et la culture est peu présente à la maison. Il s’achète une guitare, suit des cours et compose rapidement sa première chanson.
En 1954, il devient commis à Radio-Canada, où les annonceurs Pierre Paquette et Jean Mathieu l’encouragent à développer ses chansons. Vers 1959, Jean-Pierre Ferland côtoie Clémence DesRochers, Raymond Lévesque, Jacques Blanchet, Claude Léveillée, Hervé Brousseau et André Gagnon. Le groupe Les Bozos voit alors le jour et ouvre une boîte à chansons à Montréal.
Quelques années plus tard, Jean-Pierre Ferland vole de ses propres ailes. En 1967, il est au sommet de la gloire à Paris grâce, entre autres, à la pièce Feuille de gui.
En 1970, Jaune paraît. Lors de la production de cet album, André Perry, propriétaire du Studio à Morin-Heights, dans les Laurentides, propose d’embaucher des musiciens américains, dont le contrebassiste et bassiste Tony Levin (Peter Gabriel, King Crimson). L’influence des Beatles et de Simon and Garfunkel rend l’écriture de Jean-Pierre Ferland « plus moderne, plus chouette, plus pop ». Depuis, Jaune est devenu une référence de la musique pop québécoise.
À 86 ans, Jean-Pierre Ferland « sait qu’il a un talent quelque part, secret » qu’il « n’a pas travaillé pour rien » et qu’il « n’a pas écrit des chansons inutilement, au contraire ». Après trois « retraites », il revient toujours sur disque ou sur scène, dont récemment avec l’album Je n’veux pas dormir ce soir. « Je suis parti de très loin et puis, parfois, je n’arrive pas à saisir la vérité de ce qui m’arrive. […] J’aime chanter. J’aime avoir du succès », dit-il.