•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Début du contenu

L’affaire Léo Piquette, déclenchée par une question posée en français

Léo Piquette parle à une personne devant lui.
Léo Piquette en 2020PHOTO : Radio-Canada
Publié le 15 mai 2024

En 1987, le député néo-démocrate Léo Piquette a posé une question en français à l'Assemblée législative de l'Alberta, mais le président de la Chambre lui a demandé de la formuler en anglais. Valérie Lapointe-Gagnon, professeure d'histoire au Campus Saint-Jean de l'Université d'Alberta, rappelle comment cet événement a pris des proportions nationales.

Léo Piquette vient d’une famille de pionniers franco-albertains. Il fait ses études en enseignement au Collège Saint-Jean en français. « C’est là qu’il va découvrir sa passion pour l’histoire des francophones, une histoire qui a été effacée en raison d’années d’assimilation », affirme Valérie Lapointe-Gagnon.

L’affaire Léo Piquette a lieu alors que les négociations constitutionnelles pour l’accord du lac Meech battent leur plein. Elle est l’aboutissement d’une situation qui perdure depuis la Commission royale d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme de 1963 (commission Laurendeau-Dunton).

L’article 23 de la Charte des droits et des libertés découle de cette commission. Elle donne « des droits aux francophones de l’ensemble du pays, [dont] le droit à l’éducation ». Cependant, l’Alberta a de la difficulté à appliquer cet article.

Le 7 avril 1987, Léo Piquette pose des questions en français à la ministre de l’Éducation de l’Alberta de l’époque. « Il a à peine le temps de dire cinq ou six mots que déjà, on l’interrompt », rappelle Valérie Lapointe-Gagnon.

Léo Piquette veut ainsi forcer le gouvernement conservateur de Don Getty à prendre position sur les politiques linguistiques. Les réactions de certains anglophones sont virulentes. L’affaire prend des proportions nationales. Léo Piquette est harcelé par beaucoup de personnes.

Le premier ministre du Canada Brian Mulroney intervient le 25 juin 1987. « Mulroney évite de s’engager dans les affaires provinciales, mais il va réitérer sur d’autres tribunes un certain appui à Léo Piquette », rappelle Valérie Lapointe-Gagnon.

La professeure explique comment, après sa résolution, cette affaire a mobilisé les francophones de l’Alberta, et elle énumère ses effets durables.

Recommandé pour vous

Consultez notre Politique de confidentialité. (Nouvelle fenêtre)
Ces contenus pourraient vous intéresser