La «paix des braves» remise en question
Prenez note que cet article publié en 2005 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Dans une entrevue à Radio-Canada, le nouveau chef des Cris, Matthew Mukash, se dit déterminé à sauver la rivière Rupert où un mégabarrage doit être construit, comme le prévoit l'entente signée avec Québec.
Dans une entrevue exclusive accordée à Radio-Canada, le nouveau chef des Cris du Québec, Matthew Mukash, remet en question la construction d'un mégabarrage sur la rivière Rupert, prévue dans la « paix des braves » signée avec Québec en 2002.
L'aménagement du nouveau complexe hydroélectrique implique le détournement de la rivière Rupert vers le nord. Matthew Mukash, qui s'était à l'époque vigoureusement opposé à la signature de l'entente, déplore le fait que le courant de la Rupert soit réduit de 90 %.
« Encore cette semaine, j'ai vu des gens pleurer à l'idée de perdre la rivière où ils ont toujours pêché », affirme le chef des Cris qui se dit déterminé à sauver la rivière d'ici la fin de son mandat, en 2009.
Matthew Mukash, qui a été élu la semaine dernière, désire éviter la confrontation avec les autorités québécoises et le recours aux tribunaux. Il entend plutôt convaincre le gouvernement et Hydro-Québec de se tourner vers l'énergie éolienne.
Une entente historique
La « paix des braves » a été signée en 2001 par le premier ministre de l'époque, Bernard Landry, et l'ex-grand chef des Cris, Ted Moses. L'entente porte sur le développement des ressources du Nord québécois.
Elle prévoit que les communautés cries soient associées à l'aménagement du complexe Eastmain-Rupert, mais porte aussi sur une variété d'aspects du développement du Nord, comme l'établissement d'un régime forestier adapté et la gestion de la faune locale.
En vertu de cette entente, Québec doit verser aux Cris 4,5 milliards de dollars au cours des 50 prochaines années. En retour, les Cris se sont engagés à abandonner toute poursuite contre le gouvernement du Québec.