Au jour 2 du campement à UBC, l’Université note des conduites contraires à ses règlements
À l'Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver, un campement a été érigé le 29 avril 2024 en soutien au mouvement propalestinien.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms/CBC
Kiosque de nourriture, toilettes mobiles, barricades autour du campement et instauration d’un code de conduite pacifique : au jour 2 de la mobilisation sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) à Vancouver, les étudiants comptent tout mettre en œuvre pour pouvoir rester, mais l'établissement note déjà des conduites qui vont à l'encontre de ses règlements.
Alors que le ton durcit à l’Université McGill de Montréal et ailleurs aux États-Unis, notamment à l'Université Columbia à New York, d'où est parti le mouvement propalestinien sur les campus, l’atmosphère est pour l’instant relativement tranquille à Vancouver.
L'établissement rapporte néanmoins des entraves à ses règlements.
Au Canada, après Montréal, des étudiants de Vancouver se joignent au mouvement propalestinien (campement de UBC, le 29 avril 2024).
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms/CBC
Dans une déclaration transmise par écrit mardi après-midi, l'Université rapporte notamment le vol de matériel issu de chantiers de construction situés à proximité - tel que des clôtures et des barrières - ainsi que le vol de fournitures sur le campus. L'administration rapporte aussi le retrait et vol possible d'un drapeau canadien qui était accroché à un mât.
En plus de rapporter des dommages mineurs causés à certains de ses bâtiments et installations, l'administration dit s'inquiéter du fait que des membres de la communauté universitaire n'ont plus accès au terrain de sport où a été érigé le campement lundi.
Toutes ces actions sont contraires aux politiques de notre université
, indique le porte-parole de UBC Matthew Ramsey.
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Selon l'institution, plusieurs manifestants du campement ne sont également pas membres de l'Université.
Dans la mesure où une conduite inappropriée viole une ou plusieurs politiques de l’université, les individus peuvent être soumis à nos processus disciplinaires ou à d’autres mesures appropriées,
écrit-il.
Tout au long de l'année, l'université n'a cessé de renforcer la nécessité d'un débat pacifique et respectueux en ces temps très difficiles, un principe qui doit être respecté par tous
, ajoute Matthew Ramsey.
10 règles d'or à respecter
Les manifestants présents à l'UBC demandent la fin du génocide à Gaza
, un désengagement de l’université envers les compagnies qui soutiennent Israël et un boycottage des universités israéliennes.
Pour éviter toute sanction institutionnelle ou intervention de la police, les étudiants tiennent par ailleurs à montrer qu'ils n'ont aucune intention de troubler la sécurité sur le campus.
C’est un endroit sans haine, sans discrimination. Il n’y a pas de place pour l’antisémitisme, la xénophobie ou l’islamophobie ou autre forme de discrimination
, a déclaré Nisha Khan, étudiante et porte-parole du campement à UBC.
Les manifestants ont à coeur de pouvoir maintenir leur campement aussi longtemps qu'il le faudra (30 avril 2024).
Photo : Radio-Canada / Alexandre Lepoutre
Mardi, un code de conduite était affiché à l’entrée du campement, avec 10 règles d’or à respecter, incluant le principe de tolérance zéro envers la discrimination et l’importance de préserver la sécurité de tout un chacun.
Si des personnes du campement ne respectent pas notre code de conduite, nous leur demanderons de quitter
, explique Nisha Khan.
Un campement qui prend de l'ampleur
Dans la nuit de lundi à mardi, une cinquantaine d’étudiants ont dormi au campement nouvellement érigé et de nouveaux manifestants se sont joints au mouvement mardi.
Depuis le début de la semaine, l'Université de la Colombie-Britannique dit surveiller la situation et être en contact avec la Gendarmerie royale du Canada (GRC), responsable de la sécurité sur le campus.
Mardi, des manifestants ont également déclaré avoir remarqué une forte présence policière autour du campement.
Comme dans d'autres campements, les organisateurs du mouvement à UBC ont dit qu'ils resteraient sur place jusqu’à ce que l'Université réponde à leurs demandes.
Photo : Radio-Canada / Ben Nelms/CBC
La province suit aussi la situation de près. Les universités ont toujours été un lieu de liberté d'expression
, a rappelé mardi la ministre provinciale de l'Éducation postsecondaire, Lisa Beare. Elles ont toujours été un lieu où les gens peuvent protester, partager et débattre de leurs opinions. Mais les campus doivent aussi être un lieu sans danger.
À ses yeux, il est d'une importance cruciale que les étudiants juifs, les enseignants et le personnel juifs se sentent tous en sécurité sur le campus, où il n'y a aucune tolérance pour la haine.
Avec des informations de Dominique Lévesque et d'Alexandre Lepoutre