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Une injonction provisoire contre le campement propalestinien à McGill déposée mardi

Des étudiants dans le campement de l'Université McGill, entourés de banderoles.

L'Université McGill affirme que le camp installé par des militants étudiants propalestiniens sur son campus montréalais viole les politiques de l'établissement, mais aussi la loi.

Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi

Radio-Canada

Une injonction provisoire contre le campement de McGill sera déposée mardi à 14 h au palais de justice de Montréal.

L'objectif est que la cour ordonne le démantèlement du campement. L'avocat au dossier, Neil Oberman, a confirmé l'information.

L’injonction visera diverses personnes qui manifestent actuellement sur le campus, selon l’avocat à l'origine de la démarche.

Me Oberman affirme représenter deux étudiants dans cette injonction. Il n'a pas dévoilé leur identité, qui sera connue une fois l'injonction déposée. L'Université McGill sera nommée comme partie intéressée.

L'université juge que le camp installé par des militants étudiants propalestiniens sur son campus montréalais viole les politiques de l'établissement, mais aussi la loi.

Proche-Orient, l’éternel conflit

Consulter le dossier complet

Un panache de fumée s'élève à la suite d'une frappe aérienne israélienne, dans la ville de Gaza, le samedi 7 octobre 2023.

Près d'une trentaine de tentes ont été dressées au cours de la fin de semaine sur le campus du centre-ville de McGill, avec un flux constant de visiteurs s'arrêtant pour déposer des dons et des fournitures.

McGill a affirmé lundi dans un communiqué que le nombre de personnes qui ont dressé des tentes sur le campus a triplé depuis samedi. L'université soutient aussi que la plupart de ces manifestants, si ce n'est la majorité, ne sont pas membres de la communauté de McGill.

L'Université McGill n'a eu de cesse de soutenir le droit à sa communauté universitaire de se prévaloir de sa liberté d'expression et de réunion pacifique, dans les limites prévues par ses politiques et par la loi, indique le communiqué. Il est indéniable que ces campements contreviennent tant à la liberté de faire entendre sa voix qu'à celle de se réunir de manière pacifique.

Dans un autre communiqué partagé plus tard lundi, l'Université McGill a affirmé qu'à la suite de l'échec des discussions avec les personnes dans le campement, elle a pu constater une rhétorique et des comportements antisémites épouvantables de la part de certains membres du campement.

Un militant assis à une table de pique-nique au milieu d'une marée de tentes.

Le campement propalestinien sur le campus de l'Université McGill à Montréal, le 29 avril 2024

Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi

Nous ne pouvons pas tolérer cela et nous ne le ferons pas, indique-t-elle.

En conséquence, nous sommes passés aux étapes suivantes régies par nos procédures opérationnelles sur les manifestations, les protestations et les occupations, qui comprennent des efforts de désescalade avant de passer à des étapes qui impliquent l'assistance de la police.

Une citation de Communiqué de l'Université McGill

Si la situation évolue au-delà des protocoles de l'université, nous aurons le devoir de demander l'aide de la police afin de protéger la santé et la sécurité de toutes les personnes présentes sur le site, conclut-elle dans son communiqué.

Poursuivre indéfiniment

Lundi matin, l'organisation étudiante Solidarité pour les droits humains palestiniens et d'autres organismes de McGill et de Concordia lançaient un appel aux étudiants et aux sympathisants pour un rassemblement d'urgence sur les lieux du campement improvisé, à la suite de rapports faisant état d'une intervention policière imminente.

Quelques heures plus tard, ces groupes affirmaient dans un communiqué que face à la pression publique, la menace de répression policière envers le campement de McGill pour la Palestine s'est éloignée.

À l'heure actuelle, une intervention policière n'est plus considérée comme imminente, indiquait-on. Les étudiants réitèrent leur intention de poursuivre le campement indéfiniment, jusqu'à ce que McGill et Concordia se désinvestissent de toutes les entreprises qui profitent du génocide et cessent d'être complices de l'apartheid israélien.

Un agent de sécurité observe le campement.

Une trentaine de tentes ont été érigées sur le campus montréalais de l'Université McGill afin de protester contre l'opération militaire de l'armée israélienne dans la bande de Gaza.

Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi

La classe politique réagit

La ministre de l'Enseignement supérieur, Pascale Déry, avait soutenu dimanche après-midi qu'elle était très préoccupée par les campements non autorisés par l'Université McGill, avec qui le gouvernement est en étroite communication.

C'est à l'université de prendre les décisions qui s'imposent pour assurer la sécurité des étudiants alors que s'amorce la semaine d'examens, a écrit la ministre Déry sur les réseaux sociaux.

Le député libéral Anthony Housefather a aussi réagi au campement, lui qui s’est parfois montré à l’écart de son parti concernant la situation au Proche-Orient.

On voit ce qu'il se passe aux États-Unis, et c'est vraiment déchirant de voir ça dans ma ville natale. Ça ne devrait pas exister. C'est bien de faire des manifestations paisibles. C'est bien de demander des cessez-le-feu. Mais quand vous avez des mots haineux demandant à des Juifs de retourner en Pologne, [...] c'est un peu ridicule.

Une citation de Anthony Housefather, député fédéral de Mont-Royal

Le ministre fédéral Marc Miller a aussi réagi lundi. Le député de la circonscription Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs, où se trouve l'Université McGill, ne souhaite pas dicter quoi que ce soit à McGill ou aux policiers. Je vais être très clair en disant qu'on respecte le droit des gens de protester ou de manifester, sans cautionner la violence ou les propos haineux.

Des propos similaires ont été partagés par le ministre fédéral François-Philippe Champagne. Il faut respecter la liberté d'expression, mais en même temps il faut s'assurer que les étudiants puissent accéder aux cours.

Le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, croit aussi que le droit de manifester doit être préservé, mais admet avoir des inquiétudes qu'il y a une menace pour les étudiants juifs, notamment au regard de propos antisémites qui auraient été tenus.

Son chef adjoint, le député Alexandre Boulerice, espère toutefois que tout se déroulera pacifiquement. Je pense que l'utilisation de la force, de la violence ou de la répression ne serait pas une bonne idée en ce moment. Je pense [qu'il faut] un dialogue avec les étudiants, et une compréhension de la situation aussi : pourquoi ils font ça? Ils ne font pas ça pour rien, ils ne font pas ça pour le plaisir.

Vaste mouvement

Ce campement à Montréal fait suite à une vague de manifestations similaires observées depuis quelques jours sur les campus américains et liées à la guerre entre Israël et le Hamas.

Lundi, l'Université Columbia, considérée comme l'épicentre du mouvement, a servi un avertissement aux étudiants, les exhortant à quitter leur campement, sous menace d'être suspendus en attendant une enquête.

La même journée, l'Université d'Ottawa a prévenu ses étudiants que l'utilisation temporaire d'un espace universitaire est un privilège et non un droit.

Bien que les manifestations pacifiques soient autorisées dans certains espaces publics du campus, conformément à nos politiques et règlements, les campements et les occupations ne sont pas tolérés, précise le vice-recteur associé aux affaires étudiantes, Éric Bercier, dans un message à la communauté de l'Université d'Ottawa sur la liberté d'expression.

Outre l'Université McGill, l’Université de Colombie-Britannique (UBC), dans Metro Vancouver, a vu un campement s'ériger sur son campus.

Avec les informations de La Presse canadienne, de Valérie Gamache, de Louis Blouin, de Jenn Yoon (CBC News) et d'Amélie Desmarais

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