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Une stratégie pour aider les Inuit du Nunavik à s’adapter aux changements climatiques

Des pêcheurs de moules

La Société Makivvik, un organisme voué à la défense des intérêts des Inuit du Nunavik, a lancé mercredi une stratégie d’adaptation aux changements climatiques qui cible des solutions à court, à moyen et à long terme. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Matisse Harvey

La Société Makivvik, qui veille à la défense des intérêts des Inuit du Nunavik, cherche à mieux outiller la région pour que ses habitants s’adaptent aux changements climatiques. L’organe politique a lancé une stratégie qui cerne des pistes de solution à mettre en place à court, moyen et long terme.

La stratégie (Nouvelle fenêtre) (en anglais), rendue publique mercredi lors de l'Assemblée générale annuelle de la Société, établit des priorités axées sur l’autodétermination, la protection des infrastructures, l’offre de services essentiels ainsi que la santé et la sécurité.

Nous constatons qu’il y a de nombreux secteurs pour lesquels nous ne sommes pas du tout préparés, affirme Adamie Delisle-Alaku, vice-président directeur et responsable du Département de l'environnement, de la faune et de la recherche à la Société Makivvik.

Portrait d'Adamie devant une carte du territoire.

«Nous devons nous assurer que nous avons des infrastructures adéquates pour répondre à nos besoins», affirme Adamie Delisle-Alaku, vice-président directeur et responsable du Département de l'environnement, de la faune et de la recherche à la Société Makivvik. (Photo d'archives).

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Selon Adamie Delisle-Alaku, la stratégie vise à mieux se préparer aux nouvelles réalités climatiques dans la région, dont les feux de forêt estivaux et les vagues de chaleur, qui accroissent la vulnérabilité des Inuit à l'égard de leur environnement.

Le Nunavik subit sans relâche les contrecoups du réchauffement climatique, qui s’est manifesté dans l’Arctique à un rythme près de quatre fois plus rapide que dans le reste du monde sur une période de 40 ans.

L’été 2023 y a d’ailleurs été le plus chaud jamais enregistré, selon un rapport de l’Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) paru en décembre.

Un peu plus tôt, au mois d’avril 2023, les thermomètres sont montés en flèche à Kuujjuaq, jusqu’à atteindre un record de température de 16 °C, alors que la moyenne maximale de cette période de l’année est de -1,6 °C.

Nos étés sont de plus en plus chauds, à tel point que des besoins en air climatisé ont été soulevés, affirme Adamie Delisle-Alaku.

Une femme et un enfant circulent en quad dans la rue à Kuujjuaq.

Au mois d’avril 2023, Kuujjuaq a été frappée par un épisode de chaleur inhabituel pour cette période de l’année. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Félix Lebel

Ultimement, il estime que la stratégie sert de référence pour justifier des demandes de financement auprès des gouvernements provincial et fédéral.

Nous avons besoin d’infrastructures pour garantir que, si nous faisons face à un scénario d’urgence, [...] nous disposerons des outils et des équipements appropriés pour aider nos communautés à s’adapter aux défis des changements climatiques, dit-il.

Plus d’une centaine de mesures sont identifiées à court et à moyen terme. Parmi elles : l’amélioration du drainage des eaux pour mieux prévenir les répercussions de l’érosion et des dégâts de la fonte des neiges sur les routes et les bâtiments, ou encore l’accès à des informations et des alertes météorologiques à jour et spécifiques au Nunavik dans les communautés ainsi que sur le territoire.

À plus long terme, la Société Makivvik veut notamment maintenir l’accès à de la nourriture traditionnelle saine, préserver l’héritage culturel du Nunavik et s’assurer que les déplacements sur le territoire sont sécuritaires.

Nous subissons les contrecoups du début du gel plus tardif et du dégel précoce. Nous aurons probablement besoin de construire des ponts pour que les motoneiges et les véhicules tout-terrain puissent accéder à certains secteurs.

Une citation de Adamie Delisle-Alaku, Société Makivvik
À la jonction de la baie d'Hudson et de la Grande Rivière de la Baleine cohabitent deux communautés autochtones au sein d'un même village. Les Cris de Whapmagoostui et les Inuits de Kuujjuarapik vivent côte à côte dans cette région nordique (mars 2018).

La communauté de Kuujjuarapik, dans le sud du Nunavik. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Matisse Harvey

Pour élaborer sa stratégie, la Société Makivvik s’est basée sur les travaux de cinq groupes de travail et sur des commentaires recueillis de 2019 à 2023 lors d’ateliers et d’une tournée communautaire.

Selon Adamie Delisle-Alaku, la mise en œuvre des cibles établies passe notamment par la collaboration avec les partenaires régionaux de la Société, dont l’Administration régionale Kativik (ARK) et l’Office municipal d’habitation Kativik.

Nous espérons que tous les organismes du Nunavik, ainsi que les municipalités et leurs dirigeants dans les communautés, se serviront de cette stratégie pour s’informer des actions d'adaptation à prendre, de sorte à créer un dialogue, une sensibilisation et des actions liées aux changements climatiques, affirme la présidente de l’ARK, Hilda Snowball.

Elle ajoute que l’une des prochaines étapes sera d’aider les collectivités à obtenir le financement nécessaire pour mettre en place des mesures d’adaptation.

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