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Des gangs armés prennent d’assaut la Bibliothèque nationale d’Haïti

Un homme fuit dans un nuage de fumée dans une rue déserte.

À Port-au-Prince, un homme court pour se mettre à l'abri au moment où la police antiémeute tire des gaz lacrymogènes afin de chasser les vendeurs de rue des alentours du Champ de Mars, mercredi, à proximité du palais présidentiel.

Photo : Associated Press / Odelyn Joseph

Agence France-Presse

Des gangs armés, qui contrôlent déjà une grande partie de Port-au-Prince, la capitale d'Haïti, ont pris d'assaut mercredi la Bibliothèque nationale, a fait savoir à l'AFP son directeur, une nouvelle illustration de la spirale de violences dans ce pays des Caraïbes.

On m'a rapporté que les malfrats sont en train d'emporter les meubles de l'institution. Ils ont également saccagé le générateur du bâtiment. J'ai alerté la police pour une intervention rapide, a déclaré Dangelo Néard.

Nous avons des documents rares, vieux de plus de 200 ans, ayant une importance patrimoniale, qui risquent d'être incendiés ou dégradés par les bandits, a ajouté le directeur de la bibliothèque de Port-au-Prince.

Après quelques jours de calme relatif, les gangs ont repris lundi leurs assauts dans plusieurs quartiers de la capitale.

La semaine dernière, ils avaient attaqué et pillé les locaux de l'École nationale des arts et de l'École normale supérieure, deux universités situées elles aussi dans la capitale.

L'UNESCO condamne fermement les actes de vandalisme perpétrés à l'École nationale des arts (ENARTS) et l'incendie criminel de l'École normale supérieure (ENS) et d'autres institutions éducatives et culturelles d'Haïti, a déclaré mercredi l'UNESCO (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) dans un communiqué.

Trois établissements de santé ont également été pillés par des gangs armés, les 26 et 27 mars, a fait savoir le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) dans un communiqué distinct.

Le pays est ravagé depuis des décennies par la pauvreté, les catastrophes naturelles, l'instabilité politique et la violence des gangs.

Depuis fin février, les puissants gangs haïtiens se sont associés pour attaquer les postes de police, les prisons, l'aéroport et le port maritime pour pousser à la sortie le premier ministre Ariel Henry. Ce dernier a annoncé le 11 mars qu'il démissionnerait pour laisser la place à un conseil de transition.

Un conseil qui se fait encore attendre

Plus de trois semaines plus tard, la formation du conseil n'a toujours pas été finalisée, en raison de désaccords entre les partis politiques et les autres parties prenantes qui doivent nommer le prochain premier ministre et de doutes sur la légalité même d'un tel organe.

D'ici une semaine, on aura un premier ministre choisi, a promis à l'AFP Leslie Voltaire, membre du conseil. Les conseillers tentent de s'entendre pour le désigner.

Le problème du temps, c'est qu'on a passé deux ans et demi avec Ariel Henry qui n'a rien fait, et maintenant en deux semaines on veut que l'on fasse beaucoup de choses.

Une citation de Leslie Voltaire, membre du conseil

Selon lui, il y avait une tête qui n'avait pas de volonté politique pour combattre l'insécurité, pour combattre la misère du peuple, pour permettre que fonctionnent les aéroports, les ports, etc. et qui a laissé la situation se pourrir.

On avait mis la charrue avant les bœufs.

Leslie Voltaire chante la main sur le cœur à Pétionville le 15 octobre 2010.

Leslie Voltaire lors d'un rassemblement politique le 15 octobre 2015, alors qu'il était candidat à la présidentielle.

Photo : Reuters / Allison Shelley

Les violences qui ravagent Port-au-Prince ont contraint plus de 53 000 personnes à fuir la capitale entre le 8 et le 27 mars, en majorité à cause des gangs.

Une situation « cataclysmique » a alerté l'ONU, avec 1554 tués au cours des trois premiers mois de 2024, déplorant que les frontières poreuses facilitent l'approvisionnement des gangs en armes et munitions.

La population fait face à une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres produits de base.

La semaine dernière, dix pharmacies de la capitale ont été pillées, ce qui rend encore plus difficile l'accès aux médicaments, a précisé l'OCHA.

Alors que les affrontements entre la police et les gangs se poursuivent, la police du pays a déclaré mardi dans un communiqué publié sur X être déterminée et engagée pour faire rétablir l'ordre et la paix.

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