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Haïti est en proie à une situation « cataclysmique », alerte l’ONU

Une vingtaine de personnes se tiennent debout et des animaux errent dans une rue d'une banlieue d'Haïti, après une attaque violente.

Haïti est en proie à un regain de violences depuis le début du mois de mars. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Ralph Tedy Erol

Agence France-Presse

La situation en Haïti est « cataclysmique », avec 1554 tués au cours des trois premiers mois de 2024, a alerté jeudi l'ONU, déplorant que les « frontières poreuses » facilitent l'approvisionnement des gangs en armes et munitions.

Il est choquant de constater qu'en dépit de l'horreur de la situation sur le terrain, les armes continuent d'affluer. J'appelle à une mise en œuvre plus efficace de l'embargo sur les armes, déclare le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Volker Türk, dans la présentation d'un nouveau rapport.

Des facteurs structurels et conjoncturaux ont conduit Haïti à une situation cataclysmique, caractérisée par une profonde instabilité politique et des institutions extrêmement fragiles.

Une citation de extrait du rapport de l'ONU

Le reportage de notre envoyé spécial Jean-François Bélanger

Haïti, qui vivait déjà une profonde crise politique et sécuritaire, est en proie à un regain de violences depuis le début du mois, lorsque plusieurs gangs ont uni leurs forces pour attaquer des lieux stratégiques de Port-au-Prince, disant vouloir renverser le premier ministre Ariel Henry.

Très contesté, ce dernier n'a pas pu regagner son pays après un déplacement au Kenya au début du mois. Il a accepté de démissionner le 11 mars, et le futur conseil présidentiel haïtien, qui doit prendre les rênes du pays, s'est engagé mercredi à restaurer « l'ordre public et démocratique ».

Selon l'ONU, la corruption, l'impunité et la mauvaise gouvernance, aggravées par les niveaux croissants de violence des gangs, ont érodé l’État de droit et conduit les institutions de l'État [...] au bord de l'effondrement.

Jimmy « Barbecue » Cherizier et trois hommes cagoulés et portant des gilets pare-balles et des fusils prennent la pose devant les journalistes.

L'ancien officier de police Jimmy « Barbecue » Cherizier, chef de l'alliance du gang « G9 », est entouré de membres du gang après une conférence de presse à Port-au-Prince. (Photo d'archives)

Photo : Reuters / Ralph Tedy Erol

Le nombre de personnes tuées et blessées par la violence des gangs a augmenté de manière significative en 2023 : 4451 tués et 1668 blessés, indique le rapport.

Le nombre de victimes était en forte hausse au cours des trois premiers mois de 2024, avec 1554 tués et 826 blessés, du 1er janvier au 22 mars.

Puissance de feu supérieure

Le Haut-Commissariat note qu'en dépit de l'embargo sur les armes, le trafic illicite d'armes et de munitions à travers des frontières poreuses a fourni une chaîne d'approvisionnement fiable aux gangs, de sorte qu'ils disposent souvent d'une puissance de feu supérieure à celle de la police nationale haïtienne.

Il réitère la nécessité de déployer d'urgence une mission multinationale de soutien à la sécurité pour aider la police nationale à mettre fin à la violence et à rétablir l'État de droit.

Mais M. Türk souligne qu'il est essentiel que la mission intègre effectivement les droits humains dans la conduite de ses opérations.

Selon le rapport, les gangs continuent d'utiliser la violence sexuelle pour brutaliser, punir et contrôler la population. Mais les violences sexuelles sont très peu signalées et restent le plus souvent impunies.

Les gangs continuent aussi de recruter des enfants et d'abuser d'eux – garçons et filles, dont certains ont été tués alors qu'ils tentaient de quitter les rangs de ces groupes.

Parallèlement à l'intensification de la violence des gangs et à l'incapacité de la police à la contrer, des brigades d'autodéfense ont continué à apparaître et à se faire justice elles-mêmes, selon le rapport.

Au moins 528 cas de lynchage (510 hommes et 18 femmes) ont été signalés en 2023, et 59 autres en 2024. Si certains meurtres semblaient spontanés, d'autres auraient été encouragés, soutenus ou facilités par des policiers et des membres de gangs appartenant à la coalition de gangs connue sous le nom de G9 et à ses alliés, selon le rapport.

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