Les
faits
Ces quatre femmes d'origine vietnamienne avaient en commun de vouloir
refaire leur toiture. Heureuses d'avoir déniché un entrepreneur
bon marché, elles confient à celui-ci d'importantes
sommes d'argent en guise de dépôt.
«Je lui ai donné 7 500$ en 2 chèques.
Le premier 1 500$, et le deuxième 6 000$, en
cash.»
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«Moi,
14 000$
»
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«J'ai donné un chèque de
1 500$ et ma sur, un chèque de 1 000$.»
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Chez deux de ces
femmes, l'entrepreneur a débuté les travaux de toiture
mais sans jamais les compléter. Quant aux deux autres, il n'a
jamais commencé les travaux. Dans tous les cas, les dames ont
payé leur dépôt en argent comptant ou par chèque
avec la mention «cash». Pour toutes sortes de raisons,
le couvreur ne se présente plus chez ces dames qui ne cessent
de l'appeler. Il remet toujours ses rendez-vous à plus tard.
Une situation qui dure depuis cinq mois déjà
La
Facture enquête
Nous
avons demandé à Jean-Guy Léger, un spécialiste
en toiture, de vérifier si les travaux du toit de l'une
des dames ont été faits correctement. D'abord, il fait
une première inspection visuelle des lieux; puis, il effectue
une coupe dans les membranes du toit. Le spécialiste conclut
que le travail est loin d'être parfait : «Si le drain
bouche, l'eau peut refouler à l'intérieur des plafonds
et causer des dégâts majeurs.»
Pour une xième fois, la dame appelle l'entrepreneur et lui
demande de compléter les travaux. Encore une fois, il promet
un rendez-vous. Encore une fois, il brille par son absence.
Une
compagnie qui a plusieurs adresses
La Facture
a voulu en savoir plus sur la compagnie pour laquelle le couvreur
prétend travailler :
- A été radiée au mois de
mai 2000;
-
Pourtant, comme en témoigne une annonce dans les pages
jaunes, le siège de la compagnie semble être
bien établi : elle a une adresse, dans le quartier
Vimont, à Laval. Rendus sur place, nous constatons
qu'il ne s'agit en fait que d'un bloc d'appartements. Bref,
rien à voir avec l'annonce. À l'intérieur
de la bâtisse, personne n'a d'ailleurs entendu parler
de cette compagnie;
-
La compagnie déclare plusieurs adresses mais elles
sont toutes fausses ou inexactes;
-
En téléphonant au numéro de la compagnie
indiqué dans les pages jaunes, nous obtenons
une autre adresse. Bien caché au fond d'une cour, nous
découvrons finalement le vrai siège social de
la compagnie. Un voisin nous informe que l'homme que nous
cherchons est absent;
-
Puis, La Facture découvre le nom du propriétaire
de cette compagnie radiée. Celui-ci serait aussi derrière
une autre compagnie radiée depuis 2001. Nous tentons
de le joindre. Il ne retourne pas nos appels;
Curieusement,
ces compagnies s'annoncent dans les pages jaunes même
si elles n'existent
plus légalement et qu'elles ne possèdent
aucun permis de la Régie du bâtiment du
Québec.
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-
Afin démêler toute cette confusion, nous décidons
de prendre contact avec le couvreur: encore une fois, celui-ci
promet un rendez-vous. Encore une fois, il brille par son
absence
La Facture l'a finalement retracé:
mais celui-ci refuse de nous accorder une entrevue.
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Un
couvreur au lourd passé
*
Au total, le couvreur a reçu 23,500 dollars des quatre
femmes de notre histoire.
* Et ces dames ne sont pas les seules à courir après
celui-ci :
- Il est poursuivi aux petites créances par
d'autres consommateurs mécontents;
- Il a aussi été reconnu coupable en septembre
2001 d'avoir fraudé 20,000$ à des banques.
Résultat : 14 mois de prison avec sursis à condition
de rembourser ses victimes. Des victimes qui attendent encore
;
- Il opère sans aucun permis d'entrepreneur. La
Régie du bâtiment du Québec l'a poursuivi
en 2001;
- Enfin, la Commission de la construction du Québec
le poursuit actuellement pour plusieurs infractions;
- Il ne possède aucune carte de compétence.
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En
conclusion
Les
quatre femmes ont déposé des requêtes contre le
couvreur à la Cour des petites créances. Avant
de donner un contrat ou de l'argent à un entrepreneur, prenez
soin de vérifier s'il possède un numéro d'enregistrement
à la Régie du bâtiment du Québec
et contrevérifiez auprès de la Régie : c'est
votre droit. Vérifiez aussi s'il a une adresse. Enfin, il est
toujours imprudent de laisser un trop gros dépôt sur
un travail à venir. Surtout, ne faites pas de chèque
de type «au comptant» ou «cash».
Hyperliens
Formulaire
de plainte de la Régie du bâtiment du Québec
(Format PDF)
Cour
des petites créances