«98
à 99 % de mes clients sont tout le temps satisfaits.
On ne peut pas dire 100%, il y a tout le temps le 1%
On
a fait ce client-là à temps... Allez-les voir,
cognez à leur porte, allez voir le travail qu'a fait
(notre compagnie)»
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Un entrepreneur
en aménagement paysager qui semble bien convaincant. Pourtant,
des clients insatisfaits, il en existe. Un couple en a long à
dire sur leur mauvaise expérience vécue l'été
dernier : «On a pas pu profiter de notre été.
On a un beau patio en arrière et on en a jamais profité.»
Excédés d'attendre la venue de l'entrepreneur, les propriétaires
n'ont d'autres choix que d'entamer eux-mêmes les travaux qu'ils
ont pourtant donné à contrat.
Les faits...
Satisfaits
d'un premier contrat exécuté par cet entrepreneur (qui
consistait à faire les bordures, le pavé uni et l'asphalte
en avant), le couple décide d'en signer un deuxième
avec lui, mais cette fois, pour la pose du gazon et d'une haie de
cèdres. Le couple est très confiant, d'autant plus que
la compagnie est très active dans leur nouveau quartier.
Les
travaux, totalisant 3,400 dollars, devaient être faits 10 jours
après la signature du contrat. Mais la pluie a joué
un mauvais tour aux clients, empêchant l'exécution des
travaux dans les délais convenus. Après deux semaines
de pluie, le soleil est enfin de retour. Malgré cela, les travaux
ne débutent toujours pas : «On s'est fait promettre
la semaine prochaine, dans une semaine, demain, en fin de semaine.
C'était tout le temps comme ça. Puis, pas de nouvelles,
on rappelle, pas de nouvelles. Depuis ce temps là, c'est le
silence.»
Pourquoi la compagnie n'a pas exécuté les travaux en
juin comme promis? Son président refuse de nous répondre.
Son frère et associé est devenu malgré lui, le
porte-parole de la compagnie. Il nous dit ne pas comprendre ce qui
est arrivé avec ce contrat.
Sans nouvelle, sans retour d'appel
Le
couple a pourtant tenté à maintes reprises de joindre
le représentant de la compagnie, soit celui qui leur a fait
signer le contrat et qui a encaissé le dépôt de
700 dollars. L'équipe de La Facture a même tenté
de le rencontrer, mais il a refusé. Quant au porte-parole de
l'entreprise, il prétend que le contrat ne s'est jamais rendu
au bureau de la compagnie : «Peut-être, (qu'il) l'avait
et qu'il l'a mal placé, à une autre place. Ça
peut arriver.»
Plus de deux mois
après la signature du contrat, la compagnie ne répond
plus aux appels répétés du couple. Madame décide
donc d'envoyer une mise en demeure, et signifie qu'elle donne 10 jours
à la compagnie pour exécuter les travaux faute de quoi,
elle entamera des procédures pour récupérer son
dépôt.
Non
seulement le contrat du couple a-t-il disparu, mais la compagnie
affirme n'avoir jamais reçu leur mise en demeure. Pourtant,
ce document était enregistré. De plus, une vérification
au bureau de poste démontre que l'enveloppe a bel et
bien été ramassée.
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Puis,
des problèmes d'interprétation
Et
comme si ce n'était pas assez, les clauses du contrat sont
interprétées différemment par les parties, notamment
pour la haie de cèdres : le couple prétend que la compagnie
les a envoyés choisir 156 plants chez un commerçant,
alors que le porte-parole de l'entreprise dit n'avoir ni réservé
ni commandé de cèdres pour ses clients
Pourtant,
cette commande figure bien dans le contrat. Malgré cela, le
porte-parole nie encore une fois.
La
Régie du bâtiment peut-elle ici intervenir?
Face
à une situation conflictuelle dans le domaine de l'aménagement
paysager, la Régie du bâtiment du Québec
ne peut rien faire, car ces travaux ne sont pas assujettis à
la loi de la Régie : «Lorsqu'on fait affaire avec
une entreprise pour ce genre de travaux, ce qu'on recommande aux consommateurs,
c'est de bien s'assurer d'avoir un contrat en bonne et due forme»,
affirme André Dussault, porte-parole.
Un contrat avec d'importantes lacunes
Avocate
chez Option consommateurs, Stéphanie Poulin estime que
le contrat signé par le couple peut porter à confusion
parce que les tâches de l'entrepreneur sont mal définies.
Autre élément important : la date d'exécution
des travaux n'apparaît nulle part : «C'est essentiel,
parce que c'est un des éléments clé du contrat
et c'est à partir de ce moment-là qu'on peut déterminer
si oui ou non le commerçant est en défaut»,
précise Mme Poulin.
Quant aux propriétaires, ils admettent que la confiance qu'ils
avaient envers l'entreprise a joué pour beaucoup dans la signature
de leur contrat : «Ils avaient déjà fait beaucoup
de contrats avec plein de voisins alentour, les travaux allaient très
bien partout où l'on circulait (
) Ça s'est fait
dans le stationnement chez nous ici, vite. Aujourd'hui, on s'assoirait
dans la cuisine pour le faire.»
Et la Loi sur la protection du consommateur?
Malgré
les imprécisions du contrat, la Loi sur la protection du
consommateur protège le couple de notre histoire, explique
maître Poulin : «(Ils) ont le droit de demander le
remboursement du dépôt justement parce que le commerçant
est en défaut d'exécuter ses obligations et qu'il a,
même une fois sommé par la mise en demeure de l'exécuter,
toujours refusé ou négligé de le faire.»
«La
prochaine fois, je ne donnerai pas de dépôt. Si
les gens ne viennent pas faire les travaux, on les fera nous-mêmes,
mais c'est sûr que ce sera payable sur livraison des travaux,
pas avant.»
- La cliente.
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En
conclusion
Depuis
l'an 2000, 39 signalements dont 13 plaintes officielles ont été
enregistrés au dossier de cette compagnie à l'Office
de la protection du consommateur. De plus, une autre cliente nous
a contactés pour se plaindre du fait qu'elle a versé
un dépôt de deux mille dollars en mai 2002 et que les
travaux n'ont pas été faits. Quant au couple de notre
histoire, la compagnie a consenti à rembourser leur dépôt
de 700 dollars.