Les faits...
Un architecte montréalais, pour qui automobile et travail vont
de pair, avait une relation sans histoire jusqu'en février
2002
Ce jour-là,
sur la route, alors qu'il se dirigeait chez son client, il se fait
arrêter pour excès de vitesse. La police lui demande
ses papiers d'immatriculation puis
l'informe que son véhicule
doit être remorqué! Pourquoi? À sa grande surprise,
monsieur apprend que son certificat d'immatriculation est expiré
depuis
près d'un an!
Onze
mois sans avoir payé les frais du certificat d'immatriculation,
onze mois à circuler illégalement sur les routes
du Québec...
Pourtant, monsieur croyait être en règle avec la
Société d'assurance automobile du Québec
(SAAQ)...
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Un
avis transmis à une mauvaise adresse
En fait,
tout remonte au mois d'avril 2000, au moment où monsieur loue
une auto à long terme, au nom de sa compagnie
* Sur le contrat de location, les informations sont claires,
et son adresse personnelle est bien inscrite.
* Malgré cela, la SAAQ, presqu'un an plus tard, expédie
l'avis de paiement du certificat d'immatriculation adressé
au nom de la compagnie mais
à l'ancienne résidence
de Monsieur.
* Postés par erreur à deux reprises, les avis
ont été retournés à chaque fois
à l'expéditeur
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«Y'a quelque chose qui ne va pas, ça fait quatre ans
qu'on est déménagé (
) J'ai fait tous mes
devoirs, j'ai fait mes changements d'adresse, comme professionnel,
j'ai toujours vérifié que j'étais en règle.
J'ai fait ce que j'avais à faire
», affirme
l'architecte.
Que s'est-il passé à la SAAQ?
Il
s'agirait ici d'un cafouillage informatique. La SAAQ puise
l'information sur les compagnies chez l'Inspecteur général
des institutions financières. Elle aurait enregistré
dans ses données l'adresse de la compagnie avant le changement
d'adresse de 98. Et elle n'aurait tout simplement pas fait de mise
à jour. Mais la SAAQ refuse de nous accorder une entrevue à
ce sujet.
Immatriculations non renouvelées : qui est responsable?
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Selon
Me Marc Bellemare, l'homme de notre histoire n'a
absolument rien à se reprocher : «N'importe
quel citoyen raisonnable aurait agi de la même façon
dans les circonstances. Je pense que ce n'est pas au citoyen
à supporter les conséquences de cette erreur-là.»
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Autre
son de cloche, à l'Association pour la protection
des automobilistes (APA), où l'on ne donne qu'en
partie raison à l'architecte : «Au départ,
il y a une obligation dans la loi qui est stricte, un détenteur
d'immatriculation doit le tenir avec lui et doit l'avoir
en vigueur. Mais, c'est évident, on a pas fait grand
chose pendant 11 mois pour retracer ce véhicule ou
retracer l'individu.», - estime George Iny, président
de l'APA.
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À ce sujet,
monsieur admet qu'il n'a pas pensé à acquitter les frais
du certificat d'immatriculation au moment venu : «On ne pense
jamais à ça. Trouvez-moi trois personnes qui vérifient
systématiquement leurs comptes qui doivent arriver à
telle date. Y'en a tellement!»
Monsieur
réclame de la SAAQ près de 900 dollars en frais
de remorquage et en perte de revenus, faute de véhicule.
Outre ce montant, il devait payer une amende de 400 dollars
pour avoir tardé à régler ses frais de
certificat d'immatriculation. Il a contesté cette amende
en cour et il a obtenu gain de cause. !
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L'envoi des avis : la SAAQ a-t-elle une obligation légale?
La
SAAQ refuse d'indemniser monsieur en totalité. Pour elle, l'envoi
des avis de paiement des certificats d'immatriculation aux propriétaires
de véhicules est un service offert par la Société,
qui n'implique aucune obligation légale.
«C'est une forme d'arrogance et c'est un discours qu'on tient
souvent à la SAAQ. On vous a envoyé le document., vous
ne l'avez pas reçu, c'est votre problème et on a l'impression
que c'est toujours le citoyen qui va supporter la totalité
des obligations (
) C'est comme si la SAAQ n'avait jamais tort
dans quoi que ce soit.», estime Me Bellemare.
«C'est sûr que là, instinctivement, à
tous les mois de mars, une petite lumière va s'allumer
Mais là, si je suis obligé de faire ça pour tout
ce que j'ai à vérifier, ça va devenir lourd mes
affaires!», affirme l'homme de notre histoire.
En conclusion
Le
relationniste de la SAAQ, nous assure que la Société
a enquêté sur l'erreur d'envoi connu dans le dossier
de cet architecte, que le problème a été identifié,
et résolu, de sorte que cela ne peut plus se reproduire. Quant
à monsieur, il a accepté une offre de la SAAQ qu'il
juge plus ou moins satisfaisante. Il estime qu'il a perdu suffisamment
d'énergie dans ce dossier, c'est pourquoi il n'a pas voulu
poursuivre la SAAQ devant la cour des petites créances