Les faits...
Sur les recommandations de son professeur, madame désire acheter
une marque particulière, soit «Technics». Décidée
à avoir cette marque, madame appelle chez un premier magasin,
où elle apprend que la marque est disponible. Elle décide
donc de s'y rendre, et trouve effectivement ce qu'elle cherche : un
piano électronique de marque «Technics.» Elle
l'achète sans hésiter, heureuse de s'offrir enfin un piano
tout neuf. Le prix : 3,795.00 $avant taxes.
Mais.. Madame
a beau savoir jouer du piano, un piano électronique c'est bien
différent! Au bout de huit mois, elle n'arrive toujours pas à
tirer partie des possibilités techniques de l'instrument : elle
décide donc de prendre un cours. Elle appelle au hasard chez
Nantel Music, chez qui on vend aussi des produits «Technics».
Alors qu'elle
indique au commerçant qu'elle possède un piano neuf
de marque «Technics», celui-ci lui dit que c'est
impossible
Le piano ne peut être neuf s'il n'a pas été
acheté chez lui, car il est le seul distributeur exclusif des
pianos de marque «Technics» pour la grande région
de Montréal
Le
propriétaire vérifie le numéro de série
du piano, indiqué sur la facture de la cliente, afin
de retracer son origine : le piano a bel et bien été
vendu la première fois par ce commerçant, en décembre
2000
Madame est sous le choc! Son beau piano neuf n'est pas neuf
du tout et a d'abord appartenu
à un citoyen de
Laval.
La retraite de madame commence décidément
sur une fausse note
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D'occasion,
et trop cher
Frustrée, madame décide de se rendre chez celui qui
lui a vendu le piano d'occasion. Munie d'une enregistreuse qu'elle
met dans son sac à main, elle enregistre sa conversation avec
le commerçant. Le vendeur ne démord pas : il soutient
qu'il y a huit mois, il lui a bel et bien vendu un piano neuf. Il
refuse de la rembourser. Le jeu se complique
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Ce
que le vendeur ne lui a évidemment pas dit, c'est
qu'un piano d'occasion de ce modèle se vend normalement
sur le marché environ 1,000 $ de moins que ce qu'elle
a payé :
«Selon l'état de l'appareil, selon l'usure
du meuble, etc. Donc, on pourrait facilement déprécier,
ce serait en bas de 3000 $
» affirme Martin
Nantel, de chez Nantel Music.
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Décidée
à se débarrasser de son piano, madame poursuit ses démarches.
Elle entre alors en contact avec le vice-président du commerce,
à qui elle réclame le remboursement complet de son piano.
L'homme d'affaires
lui fixe alors un rendez-vous pour le surlendemain. Madame s'y rend,
avec la ferme intention de ne pas abdiquer, convaincue de son droit
d'être remboursée. Droit que lui reconnaît d'ailleurs
l'avocat Jean-Pierre Fafard, spécialisé en consommation
:
«Vous
avez omis de me donner une information importante à l'effet
que le piano était usagé, et la personne, selon les
informations que j'ai, croyait qu'elle achetait un piano neuf. Donc
dans ce sens-là, elle payait un juste prix pour un piano neuf.
Si c'est un piano usagé, c'est un prix moindre.»
Mauvais présage : la rencontre avec le vice-président
du commerce n'a duré que quelques minutes
Le commerçant
refuse de rembourser madame : il lui propose plutôt d'échanger
son piano contre une autre, mais de marque différente. Ce que
madame refuse, évidemment.
Qu'est-ce
qui prévaut : la facture ou les propos du vendeur?
La
Facture décide d'aller rencontrer à son tour le
vice-président. Il accepte de nous parler, mais sans la présence
de la caméra. Grosso modo, il soutient qu'un an après
la vente, l'offre qu'il fait à madame est très raisonnable.
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Par ailleurs, il ajoute, que le
mot «used» , qui veut dire d'occasion,
est inscrit sur le coupon de caisse. Une inscription que
madame n'avait pas remarquée au moment de
l'achat.
«C'est
rare qu'on décortique une petite facture de caisse
enregistreuse. Moi j'ai juste regardé le montant
à payer qui était un bon montant, j'ai fait
mon chèque
» - affirme madame.
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Malgré
ce qui est écrit sur le coupon de caisse, le vendeur lui, que
nous avons rejoint au téléphone, prétend toujours
que le piano était neuf
Alors,
ce qui prévaut, c'est ce que le vendeur lui a dit, ou la facture
? «C'est un ensemble de preuves à l'effet que, à
savoir s'il était usagé ou neuf. Alors un ensemble de
preuves, ça peut être les représentations du vendeur
lors de l'achat, ça peut être la facture, les représentations
du vendeur après la vente, s'il continue à prétendre
que la marchandise était neuve. Madame a raison de croire qu'elle
avait acheté un piano neuf», affirme Me Fafard.
En
conclusion
Le
dossier se règlera peut-être au tribunal des petites créances.
Le commerçant veut rembourser madame, mais sans les taxes qui,
sur un montant de 3795 dollars, s'élèvent à près
de 570 dollars. Madame, elle, veut tout récupérer. C'est
un bémol dans une histoire qui aurait pu se terminer dans l'harmonie.