Émission 212

Le mardi 29 janvier 2002


L'eau de son puits de surface est contaminée par de l'essence


Dans la municipalité de Saint-Albert-de-Warwick, près de Victoriaville, chaque famille possède un puits parce que la municipalité n'offre pas de service d'aqueduc.


Un puits de discorde

Depuis deux ans, une famille de Saint-Albert est en conflit avec son voisin et une compagnie d'assurance à cause d'un puits.

Tout commence en août 1999, quand la famille constate que l'eau du robinet a un drôle de goût : le puits est contaminé par de l'essence.

Ce que confirme Urgence-Environnement, qui condamne le puits.


La cause de la contamination

Tout de suite, les soupçons se portent sur le commerce voisin de la famille, une station-service.

Le ministère de l'Environnement découvre alors une grande quantité d'essence dans le sol de la station-service.

Gilles Gaudette, du ministère, explique : «L'essence se trouve à une distance de six ou sept mètres.»

Il ajoute que ça correspond à l'emplacement des anciennes pompes et des anciens réservoirs d'essence de la station-service.

Mais il y a plus grave : l'essence flotte sur la nappe phréatique, ce qui pourrait expliquer qu'on en retrouve dans le puits de surface contaminé, selon Gilles Gaudette.


Le garagiste rejette toute responsabilité

Le ministère de l'Environnement a contacté le propriétaire de la station-service : il a nié être responsable de la contamination du puits. Et il continue de nier. Selon lui, n'importe qui a pu mettre de l'essence dans le puits contaminé.

Il va jusqu'à refuser de décontaminer son terrain, comme le lui ordonne le ministère de l'Environnement, et c'est ce dernier qui doit débourser plus de 30 000 $ pour le faire.

Mais le ministère lui enverra la facture.

Le propriétaire du puits contaminé a aussi un facture à envoyer au garagiste : 7662, 41 $ pour le creusage d'un puits artésien, auxquels s'ajoutent des frais afférents.


Et pourtant... il décontamine

Le propriétaire de la station-service ne croit pas que la source de la contamination vienne du sol de sa station-service.

Et pourtant, il en extrait plusieurs litres d'essence chaque jour.

Car, malgré les travaux effectués par le ministère de l'Environnement, il reste encore 600 litres d'essence dans le sol.

Mais, pour le ministère, ce que fait le propriétaire de la station-service ne sert pas à grand-chose.

Gilles Gaudette explique : «Si on voulait faire un travail parfait dans ce dossier-là, il faudrait enlever l'essence en phase libre et, ensuite, décontaminer les sols.»

En attendant, le propriétaire du puits contaminé est inquiet.

Décontaminer son terrain coûterait
256  000 $, soit quatre fois la valeur de sa maison.


La compagnie d'assurance refuse de payer

C'est pourquoi il s'est tourné vers la compagnie qui assure le propriétaire de la station-service.

La compagnie d'assurance refuse de payer quoi que ce soit parce que le propriétaire de la station-service n'a pas respecté une clause de son contrat.

Selon son porte-parole, il n'a pas déclaré le sinistre dans un délai de 120 heures.

L'assuré, de son côté, prétend qu'il l'a fait dans les 48 heures.


La loi protège le propriétaire du puits

Pendant ce temps, le propriétaire du puits se demande qui va payer pour les dommages qu'il a subis.

L'article 2502 du Code civil protège les tierces parties, comme le propriétaire du puits.

Même si l'assuré a déclaré le sinistre trop tard, il peut être dédommagé, selon Jean-Guy Bergeron, spécialiste en droit des assurances explique .

Mais la compagnie d'assurance estime que cet article ne s'applique pas parce qu'elle juge que le garagiste n'est plus assuré, le délai de 120 heures n'ayant pas été respecté.

Pour maître Bergeron, cette interprétation est contraire à la loi. «Ce serait permettre à l'assureur de faire indirectement ce que la loi ne lui permet pas de faire directement,» précise-t-il.


Une tentative de règlement

Finalement, la compagnie d'assurance a proposé de déménager la maison dont le puits est contaminé sur un autre terrain.

Cette solution ne plaît pas à ses propriétaires qui apprécient le fait d'habiter aux abords de la rivière Nicolet
.


Hyperliens pertinents

Ministère de l'Environnement du Québec

Expérience sur la contamination de l'eau
Expérience conçue pour faire prendre conscience aux écoliers de l'importance de l'eau.

Groundwater Basics
Site de The Groundwater Foundation.

Dispositif de traitement de l'eau

 




A-t-elle acheté ou loué
son système de chauffage?


En juin 2000, une femme fait une offre d'achat sur une maison en construction à moitié terminée, dans un développement immobilier de Gatineau, en Outaouais.

Elle demande à l'entrepreneur de lui installer une fournaise et un chauffe-eau alimentés au gaz. Prix de la maison : 120 595 $.



La mauvaise surprise

La femme prend possession de sa nouvelle maison un mois plus tard.

En septembre, quand elle reçoit sa première facture de gaz, une mauvaise surprise l'attend: elle n'est pas propriétaire de la fournaise ni du chauffe-eau, comme elle le croyait, mais elle les loue.

La femme soutient que l'entrepreneur ne lui a jamais dit que les deux appareils seraient en location.

L'entrepreneur, de son côté, soutient qu'elle avise toujours le client.

Ce n'est pas tout. Outre la facture, l'envoi comprend un contrat de location pour la fournaise.

La compagnie de gaz lui demande de le signer parce que, dit-elle, le document original, qui porte sa signature, n'a pas été rempli correctement.

La propriétaire affirme qu'elle n'a jamais signé ce premier contrat.

Elle découvre aussi qu'il l'engage à effectuer 179 versements mensuels de 45,95 $, pour un montant total de 8 271 $.

Et cela, seulement pour la location de la fournaise, dont le prix d'achat est 2300 $.

Selon toute évidence, quelqu'un a imité la signature de la propriétaire.


Les explications de l'entrepreneur

Le contrat de location de la fournaise porte la date du 30 juin.

L'entrepreneur explique que, le temps pressant, elle avait besoin de la signature de la propriétaire pour deux documents, dont le contrat de location.

Elle a obtenu au téléphone, soutient-elle, l'autorisation de la propriétaire de signer les documents à sa place.

Finalement, sa secrétaire a signé les documents.

La propriétaire reconnaît avoir autorisé l'entrepreneur à signer un document en son nom.

Mais, elle précise que ce document est la garantie de maison neuve.

Elle nie avoir autorisé l'entrepreneur à signer un contrat de location de fournaise.


La reponsabilité de la propriétaire

Le fait de n'avoir pas signé elle-même le contrat de location dégage-t-il la propriétaire de la maison de toute responsabilité à l'égard de la compagnie de gaz?

Pour maître Alain Mongeau, il appartiendra au juge d'en décider : «Malheureusement (la propriétaire) va se trouver dans une situation de faiblesse au niveau de sa crédibilité puisqu'elle admet avoir autorisé la signature, pour elle, d'un autre document.»

Donc, une certaine ambiguïté entoure le contrat de location de la fournaise.


Que disait l'offre d'achat?

Mais qu'en est-il de l'offre d'achat?

En règle générale, les appareils en location doivent être précisés dans l'offre d'achat.


Dans ce cas-ci, le contrat indique que tous les éléments standards, incluant la fournaise et le chauffe-eau, sont mentionnés dans un document joint en annexe au contrat.

Cette annexe est un dépliant publicitaire sur les caractéristiques des maisons construites par l'entrepreneur.

Ce qu'elle confirme, elle-même, ajoutant qu'aucune copie du dépliant n'est annexée à l'offre d'achat ni à l'acte de vente.


L'annexe a-t-elle été remise à la future propriétaire?

Quand estime-t-elle avoir donné à la propriétaire le dépliant indiquant que la fournaise et le chauffe-eau étaient en location?

L'entrepreneur répond que le document est disponible sur des tables dans les maisons modèles et qu'il a été remis au moment de la signature de l'offre d'achat.

Mais la propriétaire nie avoir reçu le dépliant au moment de la signature.

Maître Alain Mongeau : «Si, pour l'entrepreneur, le document est un dépliant que l'on ramasse lorsqu'on visite la maison modèle, mais qu'on ne joint pas (à l'offre d'achat) lors de la signature, je ne pense pas que l'entrepreneur ait raison.»

Tout n'est pas aussi simple, car il ajoute :«D'un autre côté, on ne peut pas dire que l'acheteur a été prudent en ne demandant pas à le voir lors de la signature.»

Le litige, qui a duré plus d'un an, s'est conclu par une entente à l'amiable.

L'entrepreneur a accepté de libérer sa cliente de ses engagements envers la compagnie de gaz.

Elle lui a même remboursé les frais de location. Autrement dit, l'entrepreneur a reconnu l'ambiguïté de son contrat et sa cliente est reconnue comme propriétaire de son système de chauffage.

Ce litige l'a d'ailleurs incitée à changer son mode de fonctionnement. Dorénavant, elle inscrit dans le contrat que la fournaise et le chauffe-eau sont en location.

Alors, si votre contrat fait référence à des documents en annexe, assurez-vous qu'ils soient bien annexés.

 

Hyperlien pertinent

Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec

 


 

 

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