Émission 200

Le mardi 23 octobre 2001


Acheter un chien de race pure sans certificat: à vos risques et périls...


Une famille de Drummondville qui rêvait de posséder un chien de race pure décide d'acheter un berger anglais dans une animalerie de Longueuil. Mais quelques mois plus tard, la famille réalise que son chien ne ressemble pas tout à fait à un berger anglais.

 

La famille de Drummondville a déboursé 500 $ pour acheter son chien. Au moment de payer la facture, le père de famille veut s'assurer qu'il s'agit bien d'un chien de race pure et interroge à plusieurs reprises le vendeur de l'animalerie. Affirmatif, ce dernier lui propose même d'ajouter la mention «pure race» sur la facture.

Un faux berger anglais

Quelques mois plus tard, le chien est examiné par un vétérinaire pour un contrôle de routine. C'est à ce moment-là qu'on annonce à la famille que son chien n'est pas un berger anglais de race pure. Furieux, le couple retourne voir le vendeur de l'animalerie, qui finit par admettre que le chien n'est effectivement pas un berger anglais de race pure.

Pour en avoir le cœur net, La Facture accompagne la famille et son chien chez un éleveur professionnel de bergers anglais. Dès le premier coup d'œil, l'éleveur est en mesure de confirmer que le chien n'est bel et bien pas un berger anglais de race pure.

 

Le couple décide alors de réclamer auprès de l'animalerie de Longueuil les 500 $ qu'il a déboursés pour l'achat de ce faux berger anglais. L'animalerie se montre disposée à divers arrangements mais refuse de rembourser la totalité de la somme. Le vendeur de l'animalerie qui avait à l'époque inscrit la mention «pure race» sur la facture prétend qu'il a ajouté cette mention à la demande du client.

Selon le Club canin canadien, inscrire la mention pure race sur une facture ne garantit absolument rien. «Ce qui garantit que c'est un chien de pure race, c'est le certificat du club. (…) un certificat qui est accompagné d'un pedigree. Ces deux documents, avec un reçu, garantissent que le chien est de pure race.»

Les tests d'ADN sont concluants

La Facture s'est rendue à la ferme qui a vendu le chien à l'animalerie de Longueuil. Le propriétaire de la ferme assure que le père et la mère du chien sont des bergers anglais.

La mère a effectivement l'apparence d'un berger anglais.

Pour vérifier son lien de parenté avec le chien de la famille de Drummondville, des échantillons de poil des deux animaux sont soumis à un laboratoire spécialisé en tests d'ADN. Les résultats sont formels: la mère berger anglais est bien la mère du chien de la famille de Drummondville.

Quant au père du chien, il est décédé accidentellement l'hiver dernier. Il ne sera donc jamais plus possible de vérifier si l'animal était un berger anglais de race pure.

Le couple de Drummondville veut maintenant poursuivre l'animalerie de Longueuil à la cour des petites créances. Pour le moment, le problème n'est toujours pas résolu et rien n'indique qu'il y aura entente entre les parties.

Pour être certains que l'animal que vous achetez est de race pure, exigez des documents prouvant son origine. Ces documents sont fournis par diverses associations canines à travers le pays. Normalement, les frais d'enregistrement de l'animal sont inclus dans le prix d'achat. Méfiez-vous donc des personnes qui vous disent que l'enregistrement d'un chien coûte cher.

Dans notre reportage, nous affirmions que l'acheteur d'un chien de race pure peut exiger, au moment de l'achat, les certificats d'enregistrement. Or, en vertu de la Loi sur la généalogie des animaux, tout éleveur qui vend un chien considéré de race pure doit fournir le certificat au nouveau propriétaire au cours des six mois suivant la date de la vente, et non pas au moment de la vente, comme on le disait dans le reportage.

 

Hyperliens pertinents

Le Berger anglais ou Bobtail

Les éleveurs québécois

Club canin canadien (CCC)

ChiensDeRace.com




Un accidenté de la route est reconnu invalide par la RRQ mais pas par la SAAQ



Un homme de Sorel qui a été victime d'un grave accident de voiture est reconnu comme étant invalide par la Régie des rentes du Québec (RRQ), mais pas par la Société de l'assurance automobile du Québec (SAAQ). Cette différence de statut a des conséquences importantes sur les indemnités qui lui sont versées.

L'accident de voiture a eu lieu le 27 avril 1992 et l'homme n'a pas repris conscience avant le 16 juin. Entre ces deux dates, il a subi plusieurs opérations. Ses blessures sont graves et multiples: fracture de la hanche, désalignement du fémur, fracture du genou, traumatisme au poumon, fracture des côtes…

Les indemnités de la SAAQ

Les rapports médicaux indiquent qu'il ne pourra jamais plus occuper l'emploi qu'il détenait auparavant. L'homme était livreur de colis pour des compagnies de courrier. La SAAQ lui verse donc des indemnités de 968 $ par mois, non imposables, ce qui correspond à 90 % de son salaire brut en 1992.

En janvier 1999, la SAAQ demande à l'homme de se présenter dans un centre de réadaptation de Montréal afin d'évaluer ses chances de recommencer à travailler. On conclut que l'homme peut travailler 20 heures par semaine à la condition qu'il ne travaille pas plus de deux journées consécutives de cinq heures chacune.

S'appuyant sur cette conclusion, la SAAQ lui désigne un emploi de valet de parking. L'homme de 54 ans décide de contester cette décision. «Je ne peux pas travailler comme livreur parce que je ne peux pas embarquer d'une auto 40 fois et, pourtant, c'est ce qu'ils m'avaient suggéré», s'indigne l'homme. Il gagne sa cause.

On lui suggère alors de travailler dans le domaine du télémarketing, même si les emplois de ce type sont plutôt rares à Sorel… Un an plus tard, la SAAQ décide de couper ses indemnités mensuelles à 436 $. L'homme porte sa cause devant le tribunal administratif du Québec.


La RRQ reconnaît son invalidité

L'homme décide alors de déposer une demande de rente d'invalidité auprès de la RRQ. La SAAQ transmet son dossier médical à la RRQ. Un an plus tard, sa demande à la RRQ est acceptée. Ses indemnités passent de 436 $ à 690 $ par mois.

Mais comment se fait-il que la RRQ le reconnaisse comme étant invalide mais pas la SAAQ et ce, sur la base d'un même dossier médical ? «Moi, je trouve ça d'une incohérence totale. Comment la main gauche te dit quelque chose et la main droite te dit le contraire ?», se demande l'homme.

Au moment de l'enquête, la SAAQ refuse d'accorder une entrevue à La Facture parce que la cause de l'homme est toujours en appel devant le tribunal administratif du Québec. Quant à la RRQ, elle reconnaît que la législation régissant les deux organismes est tout simplement différente.

«On pourrait peut-être considérer que cette personne-là peut travailler 15 ou 20 heures par semaine mais ça ne change rien à sa déclaration d'invalidité selon les termes de notre propre loi. Ce qu'on dit, c'est qu'elle ne peut occuper d'emploi à temps plein, ce qui est différent de la SAAQ», explique un représentant de la RRQ.

Le tribunal administratif a finalement rejeté la requête de l'homme. Le tribunal confirme que la SAAQ et la RRQ n'ont pas la même définition de l'invalidité. Le tribunal confirme aussi que l'homme peut être forcé d'accepter le poste de téléphoniste en marketing dans la grande région administrative de Montréal, même s'il habite Sorel.

Hyperliens pertinents

Régie des rentes du Québec

Société de l'assurance automobile du Québec


 

 

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