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Émission
191 |
Mardi
17 avril 2001
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Un programme de
création d'emplois
mais... un emploi perdu !
Le
cas...
Une
dame travaille depuis trois ans comme agente de sécurité
dans un édifice de Laval. Son
employeur, une entreprise de surveillance de Thetford Mines,
a des contrats
un peu partout au Québec.
Le
16 février dernier, madame apprenait qu'elle perdait
son emploi pour être remplacée par un autre agent.
Pourtant, son patron la considère comme une très
bonne employée...
C'est
en allant porter les clés à son remplaçant
que madame a compris la raison de son congédiement
:
le nouvel agent embauché a reçu une subvention
salariale du gouvernement...
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Ce que
La Facture a découvert...
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Nous
avons vérifié et effectivement, le remplaçant
de madame, un mésadapté social, a reçu
une subvention salariale pour l'aider à réintégrer
le marché du travail. L'aide
financière représente en fait plus de la moitié
du salaire d'un agent de sécurité pendant six
mois.
«Je
trouve ça injuste, ce n'est pas normal du tout.
C'est bon de créer des emplois pour ces gens-là,
mais qu'ils n'enlèvent pas des emplois aux gens, c'est
pas logique,
c'est un non-sens».
·
Comble de
l'ironie, c'est Emploi-Québec qui a accordé
la subvention : «Ce n'est pas l'objectif, le but visé
par Emploi-Québec», nous affirme Colette Duval,
directrice des communications, chez Emploi-Québec.
·
Pour
comprendre ce cafouillage, il faut savoir que la subvention
d'Emploi-Québec a été versée en
fait à un centre de travail adapté. C'est ce
centre qui, a titre de sous-traitant pour l'entreprise de
sécurité, a embauché le remplaçant
de madame.
·
Le
directeur du centre devait s'assurer que la subvention n'entraînerait
pas la perte d'un emploi. Or, il ne l'a pas fait.
Emploi-Québec est pourtant très clair
là-dessus :
«Il
y a une annexe à chaque contrat d'entente qui
stipule clairement qu'il
ne doit pas y avoir de substitution d'emploi régulier
et ça, c'est très clair. C'est même
une des premières informations que l'on transmet
à nos clients pour éviter ce genre de
situation», indique Mme Duval.
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Ce
que La Facture a découvert et que madame ignorait,
c'est que son propre salaire a également été
subventionné mais cette fois, par une coopérative
de travailleurs de la région de l'Amiante. Selon Bernard
Laflamme, coordonnateur à cette coopérative,
cette subvention est justifiée car : «L'employeur
a son siège social dans la région de l'Amiante».
·
Toujours pour réduire ses coûts de main-d'oeuvre,
l'employeur a également fait signer de fausses déclarations
à ses employés. Ils ont déclaré
avoir reçu une formation de 16 heures, alors qu'il
n'en est rien.
L'employeur essaie-t-il de se soustraire à la
Loi sur la formation de la main d'oeuvre?
«C'est
ce qu'une éventuelle vérification plus
poussée pourrait démontrer, mais vous
comprendrez que toutes ces informations étant
confidentielles, on ne peut vous donner beaucoup de
détails dans le cadre d'une émission de
télévision».
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Surprise : un mois après son
congédiement, madame a regagné son poste. Emploi-Québec
a retiré sa subvention.
Retenez ceci...
Même
si Emploi-Québec a retiré l'aide financière au centre de travail
adapté, la personne handicapée bénéficiaire de la subvention
a retrouvé un autre emploi au sein de la même compagnie.
Quant aux relations entre Emploi-Québec et le centre de travail
adapté, le ministère estime que certaines règles devront
être précisées avant de signer de nouvelles ententes.
Journaliste
:
|
François
Dallaire |
Réalisateur
: |
Luc
Charbonneau |
Pour en savoir plus...
Loi
favorisant le développement de la formation de la main-d'œuvre
(Site d'Emploi-Québec)
1 800 334-6728
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Victime d'un incendie?
Attention aux contrats vite faits!
Être victime
d'un incendie, c'est dramatique.
Une fois le travail des pompiers complété, c'est vous
qui êtes responsable de vos biens et de ce qui reste de votre
maison. Vous êtes énervé, déstabilisé, mais devez malgré tout
prendre plusieurs décisions sur-le-champ.
Si vous agissez trop vite, vous pourriez cependant le regretter.
Voici ce qui est arrivé à un propriétaire de Montréal lorsqu'un
incendie s'est déclaré dans le logement d'un de ses locataires.
Le cas...
Alors qu'il avait momentanément quitté son logement pour aller
à l'épicerie, un locataire a toute une mauvaise surprise à
son retour : son logement est en feu…
L'incendie n'est pas encore maîtrisé que le locataire est
sollicité par un inconnu, qui prétend être un spécialiste
en sinistre. Sans hésiter, le locataire lui fournit
rapidement le numéro de téléphone du propriétaire.
Le
Le spécialiste en sinistre appelle le propriétaire pour l'aviser
de l'incendie. De plus, il lui indique qu'il a barricadé temporairement
la bâtisse par mesure de sécurité. Pourtant, aucune entente
entre le propriétaire et le spécialiste n'a encore été conclue.
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Ce
que La Facture a découvert...
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Si le spécialiste en sinistre est arrivé si
rapidement sur les lieux, c'est qu'il surveille, comme plusieurs
autres spécialistes, les communications radio du service
des incendies. Le but : être le premier sur les lieux du sinistre.
Or, ces «barricadeurs» n'ont aucune collaboration
des pompiers :
«Jamais on va donner l'autorisation ou le
mandat à des experts en sinistre privés de prendre charge
du bâtiment. Dans le cas ou il n'y a aucune personne
responsable sur les lieux pour assurer la sauvegarde
du bâtiment, à ce moment là, à la Ville de Montréal,
le protocole est de faire barricader par les travaux
publics et de facturer le propriétaire»,
Michel Viau, chef aux opérations, Ville de Montréal.
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· Dans ce cas-ci,
comme l'entreprise spécialisée en sinistre avait
déjà fait le travail, le propriétaire a signé le contrat.
Mais
le spécialiste en sinistre visait autre chose...
«Il
disait qu'il s'offrait comme étant quelqu'un qui défendait
mes intérêts face à ma compagnie d'assurances
pour faire l'estimation, négocier le coût des travaux
et assumer la coordination des travaux»
Le propriétaire a confiance aux qualités professionnelles
de l'expert, qui se présente comme un ancien agent
d'assurances. Le
propriétaire exige cependant une condition : les travaux
de rénovation doivent être faits en collaboration
avec «Rénove Ravive», la compagnie de rénovation
de son frère. Ce que le spécialiste en sinistre
accepte.
·
Toutefois, avant de débuter les travaux, on doit d'abord s'entendre
avec la compagnie d'assurances. Le propriétaire donne ce mandat
à l'entreprise spécialisée en sinistre. Le spécialiste
et la compagnie d'assurances fixent ensemble un estimé
des travaux à 20 000 $.
La compagnie d'assurances, Allstate, émet un premier chèque
de
12 300 $. Le spécialiste en sinistre encaisse le chèque.
Il remet ensuite un chèque de 2 500 $ à la compagnie
de rénovation «Rénove Ravive» pour les
travaux liés à la cuisine.
L'expert
embauche d'autres sous-traitants pour le mur et la toiture.
Mais un jour, alors que les travaux ne sont pas
complétés, ces sous-traitants quittent
définitivement les lieux...
Autre
mauvaise nouvelle : le chèque de 2 500
$ émis par la compagnie en sinistre à
«Rénove Ravive» est sans provision...
«Rénove Ravive» doit donc compléter
seule les travaux de rénovation parce que le spécialiste
en sinistre est disparu... avec l'argent...
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Qui
est à la tête de cette entreprise spécialisée
en sinistre?
Au
fichier de l'Inspecteur général des institutions financières,
on retrouve les noms de deux administrateurs, dont celui du
spécialiste en sinistre de notre histoire. L'équipe
de La Facture a retracé celui-ci à
Montréal.
Mais de toute évidence, celui-ci n'a pas apprécié
notre visite... Il nous a rapidement référé
à son avocat. La Facture a tenté à
maintes reprises de joindre celui-ci, mais sans succès.
Qui
régit la pratique des SPÉCIALISTES en sinistre au Québec?
Au Québec, il semble qu'il n'y a personne, selon la Chambre
de l'assurance de dommages : «Quand vous me parlez du
terme spécialiste en sinistre pour moi, c'est vide de sens
et ça ne veut rien dire d'autre qu'un entrepreneur ou un contracteur
qui s'est spécialisé dans les travaux après sinistres, indique
Me Carole Chauvin, syndic, Chambre de l'assurance de dommages.
De
plus, ajoute Me Chauvin, «Lorsqu'un expert certifié
est reconnu par la Chambre de l'assurance de dommages, il
existe un règlement qui empêche l'occupation de certaines
fonctions, dont entre autres, celle de réparateur ou entrepreneur
en construction pour empêcher une situation de conflit d'intérêt
bien évidente».
«Quand
un feu vient d'arriver, c'est pas évident,
tu commences par quoi? On a pas ça alors en tête
la procédure et ce qu'il faut faire»
***
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Retenez ceci...
Si
vous êtes victime d'un incendie, contactez immédiatement votre
assureur. Il pourra s'occuper de faire barricader et vous
enverra son expert en sinistre.
Si vous désirez une deuxième évaluation, vous pouvez alors
la demander à un entrepreneur en construction.
Quant aux travaux de rénovation, ce n'est pas l'affaire de
l'expert en sinistre. À chacun son métier.
Journaliste
:
|
Nancy
Desjardins |
Réalisatrice
: |
France
Dauphin |
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Pour en savoir plus…
Chambre
de l'assurance de dommages
Bureau
des services financiers (BSF)
(Pour déposer une plainte ou pour vérifier
si un
expert en sinistre a le droit d'exercer cette activité
au Québec, c'est-à-dire s'il a un certificat
du BSF)
Québec
Métro : (418) 525-0027
Ailleurs au Québec : 1 877 525-4811
1-800-361-7288
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