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Émission
190 |
Mardi
10 avril 2001
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Location de voiture :
deux rapports d'inspection différents...
Louer
ou acheter une voiture ? La location est devenue
très populaire chez les automobilistes.
L'an dernier, sur l'ensemble des voitures vendues
au Québec, près de la moitié (45 %) étaient des
contrats de location.
Mais,
qui dit location, dit inspection lors de la remise
du véhicule. Un résident de Lasalle, qui avait
loué une voiture et la croyait en parfait état
lorsqu'il l'a remise, a eu toute une surprise
lors de l'inspection de celle-ci…
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Le
cas...
Un consommateur loue une voiture pour quatre ans chez un concessionnaire,
en septembre 1996. Le bail est conclu avec la compagnie qui finance
la location.
Le client remet le véhicule au concessionnaire quatre ans plus tard,
en septembre 2000. Le concessionnaie
procède alors à l'inspection du véhicule et conclut
que la voiture est en parfait état. Le client signe ce rapport d'inspection.
Deux
semaines plus tard, la compagnie de financement mandate un évaluateur
indépendant pour effectuer une deuxième inspection. Mais
une mauvaise surprise attend le client... Selon ce deuxième rapport,
la voiture est loin d'être en parfait état : le pare-brise a
une fissure de 30 pouces...
La facture : 489 $. Le client est pourtant convaincu que le pare-brise
était intact lorsqu'il a rapporté le véhicule.
Il décide d'appeler la compagnie de financement pour obtenir des explications.
On lui apprend alors que la première inspection, faite par le concessionnaire,
n'est pas valide. Monsieur ne comprend pas : il est pourtant écrit
dans son contrat que : «Le locateur se servira d'un rapport
sur l'état d'un véhicule usagé et que le locataire
convient d'obtenir, de remplir correctement et de signer pareil rapport».
Ce qui a été fait.
Ce
que La Facture a découvert...
Joint
au téléphone, le concessionnaire nous confirme que le
premier rapport d'inspection n'est pas officiel. Il nous
apprend qu'il
n'a d'ailleurs jamais été mandaté par la compagnie de
financement pour effectuer cette inspection :
«C'est
une inspection qu'on fait pour se protéger et protéger
le client quand il remet son véhicule (…) pour s'assurer
que lorsqu'il le remet, il est en bonne condition».
Quant
à l'inspection faite par la compagnie de financement,
elle est bel et bien prévue au contrat de location
conclu avec le client .
Mais
comment savoir quel rapport d'inspection fait foi ?
La
première inspection signée par le client est valable,
estime Marc Migneault, avocat : «Le client avait
le droit de se fier à ce document et croire que ces gens
représentaient la compagnie de financement parce qu'entre
autres, il y avait un en-tête de la compagnie de financement
sur le document».
Mais selon cet avocat, le problème est ailleurs : «On
a des rapports d'inspections complètement contradictoires
(...) Dans un cas, on n'a rien, et dans l'autre, 489 $.
Ce n'est pas logique qu'il y ait autant d'écart entre
les deux (...) Le problème, c'est que le rapport qui présente
des dommages est arrivé une semaine plus tard. Je ne vois
pas comment on peut privilégier
le deuxième au détriment du premier qui, lui, a été fait
de façon contemporaine».
Le
client ne peut être tenu responsable de ce qui est peut-être
survenu après la première inspection, ajoute Me Migneault
: «Il faudrait démontrer que c'est arrivé avant
la remise du véhicule. Ce qui arrive après, ça ne le regarde
plus. Il n'est plus locataire, donc il n'a plus de droits
ni d'obligations sur ce véhicule-là».
Mais que s'est-il passé entre la première
et la seconde inspection ?
Seule certitude : pendant ces 12 jours, le véhicule de
monsieur est demeuré dans la cour du concessionnaire.
«Dans
les faits, on a une preuve que ces dommages n'y étaient
pas au départ», affirme Me Migneault.
Pour
élucider ce mystère, nous sommes allés voir l'évaluateur
indépendant. Il nous a renvoyés
à la compagnie de financement qui n'a jamais retourné
nos appels...
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La
conclusion...
Convaincu de son bon droit, notre consommateur a demandé une
dernière fois à la compagnie de financement d'annuler la facture de
489 $. Mais contre toute attente, c'est du concessionnaire qu'est
venue la solution :
«30
pouces! On aurait dû la voir. Si on a marqué «OK»,
c'est qu'il n'y en avait pas. Est-ce possible que cela ait été fait
dans notre cour sans qu'on n'en ait eu connaissance ? C'est possible»,
affirme le concessionnaire.
Le
concessionnaire a finalement accepté de payer les 489 $ à
la compagnie de financement.
Retenez
ceci...
· Si
le concessionnaire a accepté de payer les 489 $, c'est sans doute
parce qu'entre les deux inspections, il était garant du véhicule,
c'est-à-dire qu'il s'engageait à en prendre soin jusqu'à ce
que la compagnie de location récupère la voiture.
·
Lorsque vous remettez votre voiture à la fin du bail de location,
l'Association des concessionnaires automobiles du Québec conseille
que vous exigiez sur place une inspection complète et détaillée du
véhicule. Vous contresignez l'inspection
et gardez copie du document. Une fois la voiture entre les mains du
concessionnaire, vous n'en êtes plus responsable .
Journaliste
: |
Cécile
Durring |
Réalisatrice
: |
Mireille
Ledoux
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Pour
en savoir plus...
Corporation
des concessionnaires automobiles du Québec (CCAQ)
(514) 523-2991
Qu'est-ce
qu'un poulet de grain?
Avec la crise de la vache folle, la fièvre aphteuse,
les organismes génétiquement modifiés, les épidémies,
on se préoccupe de plus en plus de la qualité de ce
que l'on mange. Depuis quelques années, on n'a cessé
de nous répéter que le poulet de grain était meilleur
que le poulet régulier. Meilleur au goût, meilleur pour
la santé. Alors nous avons voulu savoir de quoi il retourne.
Le
poulet de grain est-il vraiment supérieur? Est-il mieux
alimenté, mieux préparé?
En octobre dernier, nous diffusions les résultats de
cette enquête que nous vous représentons ce soir. D'abord,
nous avions voulu savoir s'il y avait une différence
de goût entre le poulet de grain et le poulet régulier.
Notre équipe a donc organisé une dégustation.
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Le
cas...
L'équipe
de La Facture a décidé d'effectuer une enquête, en collaboration
avec l'école de cuisine du Centre Calixa-Lavallée, à Montréal. Sept
consommateurs devaient goûter puis comparer le poulet de grain et
le poulet régulier. Il s'agissait d'essais «à l'aveugle»
: les dégustateurs ne savaient donc jamais quel type de poulet leur
était servi. Nous avons constaté que les consommateurs ne voyaient
pas de différence de goût marquée entre le poulet de grain et le
poulet régulier refroidi à l'air.
Mais
qu'est-ce qui différencie le poulet de grain du poulet régulier?
Ce
que La Facture a découvert...
·
Tant le poulet de grain que le poulet
régulier sont nourris d'environ 80 % de grains.
·
C'est justement le dernier 20 % de leur alimentation
qui fait la différence. Contrairement au poulet
régulier, le poulet de grain doit répondre à des
critères bien précis, en vertu d'un standard proposé
par le gouvernement du Québec en 1993 :
-
Le poulet de grain ne doit recevoir aucun antibiotique
qui favorise la croissance;
-
Le poulet de grain ne doit manger aucune matière
grasse d'origine animale.
·
Sur sept poulets que nous avons achetés, un seul
avait une alimentation conforme à celle d'un vrai
poulet de grain (composée de maïs-grain et de tourteau
de soya donc, sans farine animale). Mais encore,
l'éleveur concerné ne respecte pas complètement
le standard proposé par le gouvernement, puisqu'il
administre des antibiotiques à ses poulets.
·
L'application du standard ne semble être ni appliquée
par les éleveurs, ni contrôlée par le gouvernement.
«L'inspection sur les critères d'élevage,
les façons d'élever et de nourrir, n'existe pas.
On ne peut donc rien garantir», affirme le
Dr Robert Gauthier, spécialiste en alimentation
de la volaille. Ce qui fait que l'appellation "poulet
de grain" s'est répandue sans aucun contrôle.
·
Le
poulet régulier a mauvaise réputation. Plusieurs
bouchers nous ont affirmé que le poulet régulier
est nourri aux hormones, aux matières grasses et
aux stéroïdes.
·
«Le
consommateur est mal informé», ajoute le docteur
Gauthier. «Les hormones chez la volaille,
ça n'existe pas. Les hormones font peur. C'est non
seulement un mythe, c'est une fausseté qui est véhiculée»,
ajoute-t-il.
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Retenez ceci...
*
«Il n'y a aucune façon de vérifier si le poulet que vous achetez
est un vrai poulet de grain. Il faut se fier à la bonne foi de ceux
qui élèvent ces poulets», indique le docteur Gauthier.
*
Plusieurs compagnies qui vendent des poulets
réguliers, utilisent
l'expression «Poulet nourri aux grains» ou simplement
le mot «grain» dans le choix du nom de leur marque,
pour rendre leur poulet plus attrayant. Or, ces étiquettes ne garantissent
pas nécessairement qu'il s'agit d'un «poulet de grain»!
Puisque plusieurs éleveurs n'appliquent pas le standard qui a été
proposé par le gouvernement en 1993.
* Il
y a depuis quelques temps sur le marché un poulet certifié biologique.
C'est-à-dire qu'il est contrôlé à toutes les étapes de sa production.
Pour l'instant, un seul producteur au Québec offre un poulet
bio. D'autres sont en phase d'accréditation. Mais les coûts sont
très élevés pour les producteurs. Il ne faut donc pas vous étonner
si le véritable poulet certifié biologique coûte plus cher.
Journaliste
: |
François
Sanche |
Réalisatrice
: |
Martine
Lanctôt
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Pour
en savoir plus…
Ministère
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation
1-888-222-MAPA ( 6272 )
Office
de la protection du consommateur
(514) 873-3701 (418) 643-8652 ou 1 888 672-2556
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