Un cours intensif qui n'en finit plus Le cas... Quatorze étudiants s'inscrivent à un cours d'infographie en cinéma-télévision dans un collège privé de Montréal, à l'automne 99. Le cours est reconnu par le ministère de l'Éducation. Le coût : 9 800 $ pour huit mois. Les critères d'admission imposés par le ministère de l'Éducation sont les suivants : avoir un diplôme d'études collégiales dans une discipline artistique, ou posséder une formation en art ou encore, une expérience de travail équivalente. Le programme exige donc des compétences artistiques. Quelques étudiants ne répondent pas à ces critères et sont tout de même acceptés. Les cours débutent à l'automne comme prévu. Mais le groupe d'étudiants est vite insatisfait de l'enseignement obtenu : ils se plaignent de la qualité de l'enseignement, des professeurs souvent absents et du manque d'équipement. Afin de remédier à la situation, le collège embauche de nouveaux professeurs. Mais les étudiants demeurent insatisfaits de l'enseignement offert. La fin de la formation approche. Les étudiants estiment qu'ils n'ont pas reçu toutes les heures de cours prévues et craignent de ne pas pouvoir terminer leur «démo», un document audio-visuel indispensable pour compléter le cour et surtout, trouver du travail. Le groupe décide de porter plainte au ministère de l'Éducation. Entre-temps, le groupe entame des négociations avec la direction. Deux semaines plus tard, une entente est finalement conclue : l'école garantit que les heures de cours prévues seront données et que les étudiants seront encadrés pour terminer leur «démo». Mais un seul étudiant réussit à le terminer pour la fin du programme. La direction accepte alors de prolonger l'accès à l'école pendant huit semaines pour permettre aux étudiants de finir leur travail. Mais plusieurs d'entre eux sont au bout du rouleau et abandonnent. Trois étudiants décident de poursuivre et passent l'été à l'école, mais aucun ne réussit à compléter le fameux «démo». Ce que La Facture a découvert...
· En vertu de la Loi sur l'enseignement privé, s'il est prouvé que les étudiants ont été lésés parce que le programme n'était pas rodé, les étudiants ont des recours : «La loi parle de ces étudiants comme des clients. Ce sont des établissements privés qui ont un permis, le client passe un contrat, alors si les services ne sont pas rendus, le client est toujours en droit de demander que son contrat soit respecté et d'être remboursé s'il ne l'est pas», indique Jean-Yves Marquis, du ministère de l'Éducation. · La loi prévoit aussi des recours en cas de non-respect des critères d'admission. L'élève peut demander l'annulation de son contrat et dans certains cas, un remboursement. La conclusion... Le ministère de l'Éducation ne peut rien faire pour les étudiants. S'ils ne réussissent pas à s'entendre avec le collège, ils devront prendre des recours légaux. C'est ce que trois étudiants ont choisi de faire. Ils réclament 25 000 $ chacun en remboursement et en dommage pour la perte d'une année de travail.
Pour en savoir plus... Loi
sur l'enseignement privé
Terrain vendu sans droit acquis Le cas... Un homme désire acheter un terrain à la campagne afin d'y construire une résidence. Il s'agit d'un terrain situé dans une zone agricole. Pour y construire une maison, le terrain doit donc jouir d'un droit acquis.
Ce que La Facture a découvert... · Dans le passé, le chalet construit sur ce terrain a été incendié. Pour conserver son droit acquis, le vendeur aurait dû construire un autre chalet dans les douze mois, ce qu'il n'a pas fait. Son droit acquis s'est donc éteint. Ce que le vendeur ignorait. · Le notaire de l'acheteur s'est fié aux parties pour rédiger l'acte de vente. Les parties auraient mentionné qu'une remise était utilisée à des fins résidentielles. Si cela avait été le cas, le terrain bénéficierait toujours d'un droit acquis. Mais la remise n'a jamais servi à des fins résidentielles. «Moi je ne peux pas aller vérifier la validité de ces faits-là», indique le notaire. · L'agent immobilier nous a mentionné s'être fié au vendeur pour affirmer que le terrain avait un droit acquis. Or, pour vérifier l'existence du droit acquis, l'agent immobilier doit faire parvenir un formulaire à la Commission de protection du territoire agricole du Québec, qui répond par écrit. Cette réponse est une pièce maîtresse selon François Pigeon, syndic de l'Association des courtiers et agents immobiliers du Québec (ACAIQ) : «Si le vendeur a déclaré avoir un droit acquis, l'agent a l'obligation de vérifier cette déclaration et d'aller chercher le document avant de la véhiculer à un acheteur». Mais ni l'agent immobilier, ni le courtier n'ont trace de ce document. «S'il n'a pas ça, il a mal fait son travail, il n'a pas fait la vérification qu'il aurait dû faire», ajoute M. Pigeon.
La conclusion... Ce que l'acheteur aurait dû avoir devant les yeux, c'est la réponse de la Commission de protection du territoire agricole qui aurait confirmé l'existence de son droit. C'est à l'agent immobilier qu'il revenait de trouver cette information avant de mettre en vente cette propriété. L'Association des courtiers et agents immobiliers du Québec a ouvert une enquête. Mais, même si l'agent est blâmé, ça ne rendra pas son argent à monsieur qui devra s'entendre avec le vendeur du terrain s'il veut éviter de régler le litige devant la justice. Journaliste
: Michel Senécal Pour en savoir plus... Commission
de protection du territoire agricole du Québec Association
des courtiers et agents immobiliers du Québec (ACAIQ) Chambre
des notaires du Québec |
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