Quand une grossesse provoque un congédiement… Le cas... Une dame qui est ouvrière dans la construction apprend qu'elle est enceinte. Dans un chantier qui l'amène à travailler en hauteur et à soulever des poids importants, elle craint que ces conditions de travail ne soient risquées pour sa grossesse : elle décide donc de consulter son médecin. Celui-ci lui émet le rapport suivant : interdiction de monter à plus de 1,8 mètre dans les hauteurs et de lever une charge de plus de 10 kilos. Le médecin lui suggère également de réclamer une évaluation de son travail auprès de la CSST et auprès d'un médecin du CLSC local. Puisque la nature de son emploi l'empêche de continuer de travailler, madame fait une demande de retrait préventif auprès de la CSST. Pour ce faire, elle réclame d'abord un relevé d'emploi à son employeur. Celui-ci lui envoit le document sur lequel il inscrit «manque de travail» et «retour non prévu», ce qui équivaut à un congédiement. Ces deux déclarations la rendent également inadmissible aux indemnités de retrait préventif. La travailleuse ne comprend pas : elle s'attendait à recevoir un relevé portant les mentions code «F» (pour grossesse) et «date de rappel non connue». Elle est d'ailleurs persuadée que l'entreprise a encore du travail à lui offrir. Considérant
avoir été congédiée illégalement par son employeur, elle décide
de porter plainte à la CSST et à la Commission des normes du travail
du Québec. En attendant, elle n'a droit ni à l'assurance-emploi,
car elle doit attendre le verdict de la CSST, ni à l'assistance
sociale, puisqu'elle a un conjoint.
· Selon Claude Le Corre, avocat spécialisé en relations de travail, madame est en droit d'obtenir un retrait préventif : «Le premier devoir d'un employeur n'est pas nécessairement de donner congé à son employé, mais plutôt de le replacer à un endroit où il n'y a pas de risque pour sa santé. Mais dans le domaine de l'industrie de la construction, ce n'est pas évident : pour madame, la solution est le retrait avec indemnisation». ·
Les renseignements fournis par l'employeur sur le relevé
d'emploi et «ses déclarations intempestives», laissent
entrevoir «une présomption
de congédiement déguisé, estime Retenez ceci... Madame peut désormais attendre en paix la naissance de son enfant : l'employeur lui a versé les heures non payées. De son côté, la CSST a révisé son cas et lui a accordé trois mois d'indemnités pour son retrait préventif. Quant à l'assurance-emploi, sa demande de congé de maternité est à l'étude. Finalement, elle pourra se prévaloir de son droit de rappel lorsqu'elle sera en mesure de reprendre son travail à la fin de son congé si, bien entendu, l'employeur a toujours du travail à offrir. Journaliste
: Michel Senécal Pour en savoir plus... Sur le
retrait préventif de la CSST : · Consultez le site Internet de la CSST à l'adresse suivante : www.csst.qc.ca/ Pour toute demande de prestations d'assurance-emploi, vous pouvez: · Écrire ou visiter le bureau de Développement des Ressources humaines du Canada (DRHC) de votre région. Vous trouverez les adresses des bureaux régionaux sous la rubrique «Gouvernement du Canada» de votre annuaire téléphonique; ·
Consulter
le site Internet de Développement des Ressources humaines
du Canada (DRHC) pour de l'information générale
ou pour envoyer un courriel à l'adresse suivante : Commission
des normes du travail Achat
d'un terrain : Le cas... Un
couple achète un terrain dans les Laurentides afin d'y construire
une résidence. Il signe une promesse d'achat et verse un dépôt
de Puisque la rue qui longera leur terrain n'est pas encore construite, le couple exige du promoteur que la construction de celle-ci soit conditionnelle à la promesse d'achat. En vertu du contrat, le promoteur a deux ans pour la construire. Deux ans passent et la rue n'est toujours pas construite. Estimant que le contrat n'a pas été respecté, le couple réclame son dépôt. Mais le promoteur refuse tout remboursement. Le couple décide de faire affaire avec un autre promoteur et achète un nouveau terrain. Ce que La Facture a découvert.. · Selon Me Jacques Forgues, «le couple n'a aucune garantie de remboursement car il n'a pas écrit trois mots : «Délai de rigueur» au bout de la clause portant sur le chemin. Il aurait dû inscrire que le délai de deux ans était de rigueur sans quoi la présente promesse devient nulle, de nullité absolue». · Le promoteur prétend qu'il aurait construit le chemin si le couple avait vraiment décidé de faire construire sa résidence. Or, le promoteur ne pouvait pas construire le chemin car il n'avait pas l'autorisation de la ville. · La ville n'a en fait autorisé la construction du chemin que plus d'un an après la fin du délai prévu au contrat : «Personne ne pouvait donc se construire avant cette date. Il faut absolument que le protocole soit signé, pour que le service d'urbanistes émette des permis de construction», indique Robert Bouchard, directeur général, à la Ville de St-Colomban. Donc, même si le couple avait inscrit «délai de rigueur» sur sa promesse d'achat, il n'aurait pas pu construire sa maison avant trois ans. · Pour obtenir son dépôt, le couple doit convaincre un juge qu'il a mis un terme à la vente, dès la fin du délai. · Le couple a exprimé plusieurs fois cette demande auprès du promoteur, mais uniquement de façon verbale. Selon Me Forgues, une discussion verbale a une valeur légale en cour. · Le couple a envoyé une mise en demeure au promoteur, pour le forcer à lui remettre son dépôt. Retenez ceci... Puisque les coûts reliés à une poursuite sont trop élevés pour le couple, il envisage donc de réduire sa réclamation et de porter sa cause à la Cour des petites créances. Devant le juge, ce sera leur parole contre celle du promoteur. Journaliste
: François Dallaire |
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