Lors
de l'émision du 8 février 2000, nous vous racontions comment
une erreur du ministère de l'Environnement du Québec avait
forcé les riverains du lac Forgeron, en Outaouais, à ne
pas toucher à l'eau de leur lac. Une eau, qui est en fait très
polluée. La cause : l'une des plus grosses piscicultures construites
au Québec est située à proximité. Les poissons
qui y sont élevés par dizaines de milliers, rejettent
dans l'eau des centaines de kilos de phosphore (leur nourriture). Il
sagit d'une substance chimique très polluante qui, en grande
quantité, entraîne la prolifération d'algues et
même, la mort d'un lac.
Le
18 novembre 1999, le permis d'exploitation du pisciculteur a été
révoqué. Malgré tout, le pisciculteur nourrit toujours
ses truites. Il affirme qu'il le fera tant et aussi longtemps que le
gouvernement, qui a lui-même autorisé et subventionné
le projet, ne lui offrira pas un montant d'indemnisation pour fermer
sa pisciculture. Le pisciculteur estime qu'il n'a pas à payer
de sa poche l'erreur commise par le gouvernement. Sa pisciculture est
évaluée approximativement à 1 400 000$. Il attend
les offres du gouvernement.
(Mardi 5 septembre 2000)
Du
côté du ministère, c'est le silence. Mais lors de
l'été 2000, le journal Le Devoir a révélé
que le ministère de l'Environnement reconnaît, dans une
note interne, qu'il devra indemniser rapidement tous les riverains pour
ne pas s'exposer à un recours collectif. Or, le recours collectif
entamé par les 80 quelque riverains est de 3 millions de dollars...
Cette erreur pourrait
donc coûter au total entre quatre et cinq millions de dollars
au gouvernement. Au ministère de l'Environnement, on est toujours
en train d'évaluer les indemnisations, mais on espère
pouvoir agir bientôt.
Quant
à l'eau du lac, son apparence est de plus en plus désastreuse...
Des algues y sont apparues et les riverains ne peuvent toujours pas
s'y baigner. En fait, la baignade est interdite depuis trois ans déjà.
(Mardi
19 décembre 2000)
Bonne
nouvelle! La pisciculture est maintenant fermée. Le lac sera dépollué.
En novembre 2000, le ministère de l'Environnement a accepté de dédommager
les résidants des 85 chalets qui se partageront la somme de 800 000
dollars. Ils ont donc annulé leur requête en recours collectif.
Quant
au pisciculteur forcé de fermer son entreprise, il a reçu un peu plus
d'un million de dollars en dédommagement. Une erreur qui coûte au total
environ deux millions de dollars aux contribuables.
Journaliste : François
Sanche
Réalisateur : Luc Leblanc