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Émission 163

Mardi le 5 septembre 2000


Une eau polluée et subventionnée
(Suivi)

Lors de l'émision du 8 février 2000, nous vous racontions comment une erreur du ministère de l'Environnement du Québec avait forcé les riverains du lac Forgeron, en Outaouais, à ne pas toucher à l'eau de leur lac. Une eau, qui est en fait très polluée. La cause : l'une des plus grosses piscicultures construites au Québec est située à proximité. Les poissons qui y sont élevés par dizaines de milliers, rejettent dans l'eau des centaines de kilos de phosphore (leur nourriture). Il sagit d'une substance chimique très polluante qui, en grande quantité, entraîne la prolifération d'algues et même, la mort d'un lac.


Le 18 novembre 1999, le permis d'exploitation du pisciculteur a été révoqué. Malgré tout, le pisciculteur nourrit toujours ses truites. Il affirme qu'il le fera tant et aussi longtemps que le gouvernement, qui a lui-même autorisé et subventionné le projet, ne lui offrira pas un montant d'indemnisation pour fermer sa pisciculture. Le pisciculteur estime qu'il n'a pas à payer de sa poche l'erreur commise par le gouvernement. Sa pisciculture est évaluée approximativement à 1 400 000$. Il attend les offres du gouvernement.



(Mardi 5 septembre 2000)

Du côté du ministère, c'est le silence. Mais lors de l'été 2000, le journal Le Devoir a révélé que le ministère de l'Environnement reconnaît, dans une note interne, qu'il devra indemniser rapidement tous les riverains pour ne pas s'exposer à un recours collectif. Or, le recours collectif entamé par les 80 quelque riverains est de 3 millions de dollars...

Cette erreur pourrait donc coûter au total entre quatre et cinq millions de dollars au gouvernement. Au ministère de l'Environnement, on est toujours en train d'évaluer les indemnisations, mais on espère pouvoir agir bientôt.

Quant à l'eau du lac, son apparence est de plus en plus désastreuse... Des algues y sont apparues et les riverains ne peuvent toujours pas s'y baigner. En fait, la baignade est interdite depuis trois ans déjà.

 


(Mardi 19 décembre 2000)

Bonne nouvelle! La pisciculture est maintenant fermée. Le lac sera dépollué. En novembre 2000, le ministère de l'Environnement a accepté de dédommager les résidants des 85 chalets qui se partageront la somme de 800 000 dollars. Ils ont donc annulé leur requête en recours collectif.

Quant au pisciculteur forcé de fermer son entreprise, il a reçu un peu plus d'un million de dollars en dédommagement. Une erreur qui coûte au total environ deux millions de dollars aux contribuables.

Journaliste : François Sanche
Réalisateur : Luc Leblanc