Un
consultant sans formation
Lorsque
vous êtes victimes d'un accident au travail, vous présentez
une requête à la Commission de la santé et de
la sécurité du travail, la CSST.
Si le dossier bloque
ou si vous en appelez de la décision et que vous n'êtes
pas syndiqué, vous pouvez vous faire représenter par quelqu'un
: un ami, un consultant ou un avocat. Mais, rien ne vous garantit que
vous serez bien défendu si vous faites affaire avec quelqu'un
qui n'a pas de formation en droit.
Le
cas
Deux accidentés
de la Beauce ont fait affaire avec un consultant qui représente
des accidentés du travail.
Le
premier travailleur, un chauffeur de bétonnière,
a été victime d'un grave accident de la route alors qu'il
travaillait. Dans ses démarches auprès de la CSST, il
réclame deux choses :
· Le remplacement de son revenu et;
· La reconnaissance de son arthrose cervicale
à titre de lésion professionnelle.
Il fait affaire
avec un consultant qui exige 2160 $ pour l'ouverture de son dossier.
Peu de temps après,
la CSST accepte la première réclamation du travailleur
en lui accordant une indemnité totale de revenu jusqu'à
l'âge de la retraite. Le consultant laisse croire que cette « victoire »
ne dépend que de lui.
Le travailleur
est ensuite convoqué devant la Commission des lésions
professionnelles (CLP) pour sa deuxième réclamation, soit
celle de la reconnaissance de l'arthrose cervicale à titre de
lésion professionnelle. Mais son consultant lui déconseille
de s'y présenter puisqu'il considère que son client ne
pourra rien gagner de plus.
Le
deuxième travailleur, un technicien en chauffage, est
tombé d'un escalier alors qu'il travaillait. Depuis cet accident,
il souffre d'une entorse lombaire. Après avoir reçu des
indemnités de la CSST pendant deux ans, la commission décide
par la suite de réduire ses prestations. Pour en appeler de cette
décision il retient les services du même consultant. Des
services dispendieux, dont la facture s'élève à
plus de 18 000 $. De plus, le consultant perd la cause du travailleur
devant la Commission des lésions professionnelles
Ce que La Facture a découvert...
Pour
le camionneur...
· La CSST estime que la réclamation
de remplacement de revenu obtenue par le camionneur, n'est pas uniquement
attribuable au consultant: «La CSST avait déjà cette
information médicale et c'est un dossier qui suivait son cours»,
nous indique Hélène St-Pierre, de la CSST.
·
Le consultant est dans l'erreur, lorsqu'il déconseille au camionneur
de ne pas se présenter devant la Commission des lésions
professionnelles (CLP), car le travailleur perd ainsi ses chances de
faire reconnaître son arthrose, la CLP étant la dernière
instance de la CSST.
·
De plus, « La reconnaissance de la blessure de monsieur comme
une lésion professionnelle aurait pu lui permettre d'obtenir
un montant forfaitaire. Il aurait pu aussi obtenir des remboursements
de frais d'assistance médicale », nous informe Guylaine
Bourgeois, de la CSST.
Pour
le technicien...
· Puisque la facture du technicien
s'élève à 18 000 $ et que le consultant exige 35
$ l'heure, on estime donc que le consultant devrait avoir travaillé
plus de 500 heures dans ce dossier. Or, « un tel cas nécessite
environ 20 heures de travail maximum! », estime Me Richard
Morin, qui représente maintenant le technicien.
·
Les tarifs de 18 000 $ «sont excessifs et exorbitants, puisque le temps
qui semble avoir été accordé ne correspond pas aux honoraires versés
par le travailleur», estime Me Morin.
Malgré tout,
le consultant dit ne pas avoir abusé de la confiance de ses clients
Retenez
ceci...
·
Le consultant n'était pas dans l'obligation de justifier les
honoraires, car il n'est pas soumis à une corporation professionnelle
comme les avocats. Les membres d'une corporation professionnelle peuvent
effectivement être poursuivis par des clients qui considèrent
les honoraires trop élevés.
· Notre équipe a communiqué
avec une dizaine d'anciens clients de ce consultant : ils se sont tous
dits insatisfaits de son travail.
· Le consultant ne pratique plus : il a
fait faillite en mars 2000.
· Les deux accidentés de notre histoire
ont tous deux présenté une requête exceptionnelle
à la Commission des lésions professionnelles pour corriger
les erreurs commises par leur représentant.
Le
technicien en chauffage accidenté
a, par la suite, confié son dossier à son avocat de l'aide juridique
qui a convaincu la Commission des Lésions professionnelles des liens
entre son accident de 1996 et sa condition de santé actuelle. La CSST
a donc dû lui payer cent pour cent des indemnités auxquelles il avait
droit depuis septembre 99.
Évidemment,
cela ne rembourse pas les 20 000 dollars donnés au consultant, mais
au moins, l'injustice a été corrigée.
Journaliste: François
Dallaire
Réalisateur:
Alain Abel
Pour
en savoir plus...
La
Commission de la santé et de la sécurité du travail (CSST)
www.csst.qc.ca/
La Commission des lésions professionnelles http://www.clp.gouv.qc.ca/
(514) 873-7188 ou 1-800-361-9593
(418) 644-7777 ou 1-800-463-1591
Transactions
boursières par téléphone: enregistrez votre conversation !
Avec
l'explosion des marchés et des moyens de communication, investir
à la bourse n'a jamais été aussi accessible : on
peut maintenant transiger à partir de chez soi, par téléphone
ou par ordinateur.
Mais attention,
ces nouveaux services, qui ont parfois l'avantage de coûter moins
cher en commission, peuvent aussi vous réserver de bien mauvaises
surprises, comme ce fut le cas pour un certain investisseur de Chicoutimi...
Le
cas...
Celui-ci
a contacté sa banque par téléphone pour acheter
trois titres, d'une valeur totale de 22 582 $, dans la même journée.
Dès le départ, la représentante lui confirme que
la conversation sera enregistrée. Monsieur y tient, car il veut
éviter toute possibilité de litige. L'investisseur achète
donc, comme convenu, ses trois titres. Il se rend ensuite à sa
banque pour verser les 22,582 $ de la transaction.
Une fois la transaction
conclue, monsieur part en voyage pour un mois. Mais toute une surprise
l'attend à son retour... Son état de compte indique qu'il
a acheté, le lendemain de la première transaction, des
titres d'une quatrième compagnie! Or monsieur jure n'avoir acheté
aucun autre titre. Sa banque le somme de payer cette nouvelle transaction.
La facture : 6 802 $!
Mais
monsieur n'est pas trop inquiet : il sait que la commande a été
enregistrée. Il demande donc à la banque d'annuler la
dernière transaction et de retracer le ruban, afin de prouver
qu'il a bien raison. Mais la banque ne réussit pas à retracer
la fameuse cassette...
Pendant ce temps,
la banque continue de réclamer à son client les 6 802$.
Et plus les jours passent, plus les intérêts font monter
la facture... Jusqu'au jour où la banque
menace son client de piger à même ses actions, pour se
rembourser...
Ce que La Facture a découvert...
·
La banque nous a finalement avoué qu'aucun enregistrement n'avait
été fait.
·
L'institution financière nous explique que lorsque son client
a passé sa commande à l'hiver 2000, le système
d'enregistrement des appels n'était pas encore complètement
installé.
·
Toute firme de courtage n'est pas tenue d'enregistrer les transactions
boursières faites par téléphone. « Les
institutions qui effectuent des enregistrements le font volontairement
pour leur sécurité et pour celle de leurs clients. Compte
tenu du nombre important de transactions effectuées, les enregistrements
deviennent une preuve intéressante pour les institutions »
(et pour leurs clients!), nous indique Me Serge Létourneau, spécialiste
en droit des valeurs immobilières.
·
« La preuve déterminante de toute cette histoire,
c'est l'état de compte du client, qui démontre bien que
la valeur du dépôt effectué par monsieur (22 582
$) correspond exactement à la valeur totale des trois premières
transactions commandées par le client », estime Me
Létourneau.
·
La banque a fait finalement volte-face et annulé la transaction.
Retenez ceci...
· Si vous effectuez des transactions téléphoniques,
prenez des notes et vérifiez si la conversation est enregistrée.
S'il le faut, enregistrez vous-même la conversation. Vous en avez
le droit!
Journaliste: Maxime
Poiré
Réalisateur: Luc Leblanc
Pour en savoir plus...
Commissions des
valeurs mobilières du Québec
www.cvmq.com
(514) 940-2150 ou 1 800 361-5072.