Émission 153

Mardi 7 mars 2000


Avoir une dent contre son denturologiste

Le cas...

Une dame porte des dentiers depuis plus de 20 ans. Il y a cinq ans, alors qu'elle devait changer ses prothèses dentaires, elle se rend à une clinique de Longueuil. On lui fabrique alors deux dentiers conventionnels au coût de
2 850 $. Des problèmes majeurs s'ensuivent.



Un an plus tard, les professionnels de la clinique lui conseillent de jeter ses prothèses et de se faire poser des implants. Ce nouveau traitement, qu'on dit plus efficace, lui coûte 5 000 $. Mais madame se retrouve encore plus mal en point après l'intervention du chirurgien-dentiste.
Elle consulte donc un autre dentiste qui conclut que ce sont ses implants qui lui causent de graves infections et qu'il faut les lui retirer tout de suite.



Après cette mésaventure bien douloureuse, madame porte plainte contre le chirurgien-dentiste, à l'Ordre des dentistes ainsi qu'à celui des denturologistes du Québec.

Ce que La Facture a découvert...

· Cette cliente n'est pas la seule à avoir déposé une plainte au sujet de ce chirurgien-dentiste. Il est d'ailleurs bien connu de Me Jean-Pierre Ménard, un avocat spécialisé en responsabilité médicale. Le cabinet de Me Ménard a déjà poursuivi ce médecin à maintes reprises.



· Ce médecin a été reconnu coupable par le Comité de discipline de l'Ordre des dentistes du Québec sous cinq chefs d'accusation relativement à deux cas similaires à celui de madame. Dans ces deux cas, le Comité a jugé que «le médecin a été négligent dans l'exercice de sa profession et que ses agissements ont entraîné de graves conséquences pour ses patients». Une amende de 600 $ et deux mois de radiation lui ont été imposées.

· Me Ménard estime que «les ordres professionnels protègent mieux les intérêts de leurs membres que ceux du public».

· Considérant finalement cette sanction trop peu sévère, le syndic de l'Ordre des dentistes a interjeté appel.

· Parallèlement aux plaintes entendues par le Comité de discipline, on compte huit poursuites en dommages et intérêts contre ce spécialiste.

· Le propriétaire de la clinique explique qu'il n'a jamais eu de raisons majeures de douter des compétences de ce médecin. Il estime qu'il est normal que certaines erreurs se produisent lorsqu'on considère le nombre total d'opérations réalisées par le professionnel.

Retenez ceci...

* En attendant d'être entendue par le Comité de discipline, madame poursuit le médecin en dommages et intérêts. À ce jour, cette mauvaise expérience lui a coûté près de 20 000 $.

* Ce qu'il faut savoir, c'est qu'un jugement d'un ordre professionnel ne vous donne pas d'argent. Si vous voulez obtenir un dédommagement, vous devez faire comme cette dame, soit intenter une poursuite au civil. Pour procéder, vous n'avez pas à attendre le verdict de l'ordre concerné.

Journaliste : Nancy Desjardins
Réalisatrice : Alain Abel

Pour en savoir plus...

Ordre des dentistes du Québec
www.odq.qc.ca
(514) 875-8511 1 800 361-4887

Une voiture neuve qui se transforme en citron

Le cas...

Un individu achète une mini-fourgonnette neuve le 29 août 1997, au montant de 28 000 $. En septembre, il conduit sa voiture au garage pour les premières réparations. À partir de ce moment, les problèmes n'ont jamais cessé.

La garantie de sa voiture tirant à sa fin, il commence à craindre de voir les factures s'accumuler rapidement. Il demande donc à son concessionnaire de reprendre la voiture et de le rembourser ou alors, de lui donner une autre voiture neuve.

Le concessionnaire est prêt à lui accorder seulement 18 000 $ puisqu'il juge que son client doit payer pour le kilométrage parcouru avec sa mini-fourgonnette.

Ce que La Facture a découvert...

· Les trois experts que nous avons consultés sont formels : il est anormal qu'une voiture neuve nécessite autant de réparations. Aucun de ces mécaniciens ne serait prêt à acheter cette automobile. «C'est ce qu'on appelle un citron», nous a affirmé l'un d'entre eux.

· À la Corporation des concessionnaires d'automobiles du Québec, on rappelle que lorsqu'il s'agit d'un problème de construction du véhicule, comme cela semble être le cas ici, c'est au fabricant de s'en occuper.

· Mais le fabricant considère que le service offert au client a été satisfaisant, puisque toutes les réparations ont été bel et bien été effectuées sous le couvert de la garantie. Même son de cloche du côté de l'Office de la protection du consommateur, qui nous mentionne que le contrat a été respecté.

· Pour tenter d'obtenir le remplacement du véhicule, comme il le souhaite, le seul autre recours de monsieur serait d'intenter des poursuites. Mais selon un avocat que nous avons interviewé, Me Jacques Castonguay, il aurait plus de chance d'obtenir un dédommagement qu'une annulation.

 

Retenez ceci...

* Le fabricant s'engage seulement à continuer de réparer le véhicule selon les termes de la garantie actuelle.

* Si vous habitez dans une autre province que le Québec, vous pouvez vous tourner vers le Programme d'arbitrage pour les véhicules automobiles du Canada, le PAVAC. Ce programme permet d'aider les consommateurs à résoudre certains conflits avec les constructeurs et les concessionnaires d'automobiles, sans avoir recours aux tribunaux.

Journaliste : Maxime Poiré
Réalisatrice : Mario Hinse

Pour en savoir plus...

Office de la protection du consommateur
www.opc.gouv.qc.ca
(514) 873-3701 (418) 643-8652 ou 1 888 672-2556

Association pour la protection des automobilistes (APA)
www.apa.ca
(514) 272-5555

Corporation des concessionnaires d'automobiles du Québec
www.ccaq.com
(418) 523-2991

Programme d'arbitrage pour les véhicules automobiles du Canada (PAVAC), pour les résidants hors Québec : 1 800 207-0685

 

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