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AnalyseComme un prélude à quelque chose, et non une conclusion

Lane Hutson, Cole Caufield et Juraj Slafkovsky discutent sur la patinoire après le match.

Cole Caufield, Lane Hutson et Juraj Slafkovsky laissent miroiter des jours meilleurs pour le Canadien.

Photo : usa today sports via reuters con / Eric Bolte

Difficile de ne pas voir dans ce dernier match de la saison, que le Canadien a perdu 5-4 en tirs de barrage face aux Red Wings de Détroit, comme un prélude à quelque chose, et non comme une conclusion.

Pour la troisième année de suite, les partisans du Centre Bell ont célébré leurs préférés au terme du calendrier malgré une autre fiche largement déficitaire. Mais la promesse que le CH laisse miroiter est plus tangible qu’auparavant, et elle s’est manifestée jusque dans les derniers coups de patin de cette équipe encore maladroite, encore très imparfaite, mais qui voit soudainement la lumière au bout du tunnel.

Face à des Red Wings pour qui c’était une question de vie ou de mort – et dont la victoire a été rendue caduque par celle des Capitals de Washington – le Tricolore a offert au défenseur Logan Mailloux son baptême de la LNH et l’a utilisé pendant plus de 21 minutes.

À son deuxième match en deux soirs en guise d’entrée en matière dans la ligue, Lane Hutson a joué 23 min 32 s et la foule a eu le coup de foudre pour ses feintes et son style spectaculaire.

Contre une équipe, devons-nous insister, qui avait sa survie dans la balance.

Qui sait si ces deux jeunes trouveront une place en même temps à Montréal l’automne prochain, mais la reconstruction de l'équipe, qui se définit par tout ce jeune talent qu’il possède à la ligne bleue, passera clairement à un autre niveau au prochain camp d’entraînement.

Ce n’est pas facile de trouver une chaise dans la Ligue nationale, et ce n’est pas parce que tu as une chaise une année que l’année suivante est garantie, a rappelé Martin St-Louis après la rencontre.

C'est toujours ça qui m'a poussé. J’avais toujours peur que quelqu’un en fasse plus que moi. J’avais toujours peur que quelqu'un vienne me voler ma chaise. Il faut que tu comprennes que ta fenêtre comme athlète est petite et que ta vie après ta carrière sera beaucoup plus longue. Alors, il faut que tu mettes tous tes jetons et que tu sois "all in".

Je serais surpris que nos jeunes joueurs ne soient pas "all in" en se préparant pour l’année prochaine, parce que ça va être très compétitif.

Le spectacle en profite

St-Louis estime que son équipe a gagné en cohésion cette année, qu’elle est devenue plus équilibrée dans sa façon d’attaquer, et que ses joueurs n’ont rien perdu de leur enthousiasme et de leur foi dans ce que l’organisation est en train de mettre sur pied.

Et je pense qu’on a une équipe excitante à voir jouer, a-t-il ajouté.

Il y a peut-être des marchés où ce dernier point est moins important, où les deux points de la victoire auront toujours préséance sur le spectacle. Mais à Montréal, là où les plus grands héros ont bâti leur légende en offrant à la fois la victoire et le spectacle, l’aspect divertissement n’est jamais très loin.

Dans un passé pas si lointain, on a pardonné à Alex Kovalev ses largesses en raison de sa virtuosité et des moments fantasques qu’il offrait à la foule.

P.K. Subban était un personnage controversé à travers la ligue, et même à l’intérieur de son propre vestiaire? Qu’à cela ne tienne, il était un favori de la foule à cause de son sens du spectacle.

En entendant la foule exprimer son engouement pour Hutson, mardi soir, on a senti 21 000 personnes s’appuyer sur le bout de leur chaise lorsqu’il s'emparait du disque, avec toujours ce même murmure qui grondait.

Je me nourris de cela, a avoué Hutson. Ce sont des partisans intelligents, ils le voient quand quelque chose de bien est susceptible de se produire. Tu entends ce bruit-là durant tout le match, c’est très spécial.

À mi-chemin en troisième, quelques minutes avant qu’il s’inscrive au pointage, on a vu Hutson virevolter le long de la bande en zone offensive, cherchant à se donner des lignes de passe, puis rebroussant chemin avant de passer en décroisé à David Savard à la pointe. Et voilà Hutson qui se faufile au milieu de l’enclave, où il reçoit la passe de Savard avant de décocher un tir dangereux, tout ça sous les cris d’une foule ravie.

C’est sûr que ses touches offensives sont excellentes. C’est un joueur qui, lorsqu’il prend la rondelle en zone offensive, le building se lève un peu, a constaté St-Louis. Mais ce qui m’a impressionné le plus pour un petit défenseur, c’est qu’il ne joue pas petit. Il couvre beaucoup de glace, il est très intelligent des deux côtés de la glace. Il a une excellente anticipation. Il sait où tout le monde est et il comprend très bien le jeu.

Le jeune homme s’est bien débrouillé face à Patrick Kane, son idole de jeunesse qu’il a eue dans les pattes durant une bonne partie de la soirée. Ses coéquipiers et lui ont peut-être été plus souvent embouteillés face aux rapides Dylan Larkin et Lucas Raymond, mais comme le disait St-Louis la veille, il ne portera pas de jugement sur un joueur qui doit assimiler en toute hâte des concepts défensifs qu’il a enseignés au reste de l’équipe durant toute une année.

Le potentiel est clairement là.

C’est à se demander s’il a un pouls tellement il est calme, a dit Savard.

Je me suis vite rendu compte qu’il avait de la glace dans les veines.

Une citation de Kaiden Guhle au sujet de Lane Hutson

Je suis content qu’on l’ait eu pour deux matchs, a conclu St-Louis à son sujet. Il nous a donné un échantillon de la manière qu’il pouvait se comporter face à la rapidité et la grosseur de la Ligue nationale, et sur la grande scène de la LNH. Et j’ai été impressionné.

Un beau mélange

Mailloux n’a pas été en reste. Il a imité Hutson en allant chercher son premier point dès sa première période de jeu dans la LNH. Il a été à la hauteur de ses assignations en défense, prouvant que le travail effectué à Laval cette année avait porté ses fruits.

Il retournera à Laval aider le Rocket pour ses deux derniers matchs de la saison, à l’instar de Justin Barron et de Jayden Struble, qui avait repris sa place après avoir cédé son poste à Hutson, lundi soir, à Détroit.

Le Canadien présentait encore l’une des formations les plus jeunes de la ligue, mais on voit que les multiples options en défense seront de la poudre à canon pour l’organisation au cours des prochaines années.

On a beaucoup de jeunes qui bougent extrêmement bien la rondelle, a noté Savard. Je pense qu’on est en train de créer quelque chose qui va être le fun. Ils vont bien relancer l’attaque, des choses comme ça. Arber Xhekaj amène un côté extrêmement physique et Logan aussi est un gros bonhomme qui aime donner des mises en échec. On a un beau mélange de jeunes qui vont pouvoir apporter beaucoup d’offensive ou jouer physique dépendant du style de match. C’est un beau mix. Il faut juste continuer de développer ces gars-là et on va être correct.

Un joueur de hockey célèbre son but en levant son bras.

Juraj Slafkovsky

Photo : Getty Images / Minas Panagiotakis

Le but à 250 000 $ de Slafkovsky

Il y a bien des choses que l’on peut excuser au terme d’une défaite qui était un copié-collé de la veille et qui n'en feront peut-être plus partie l’an prochain si l’équipe, comme elle en manifeste l’ambition, se retrouve au cœur d’une bataille pour une place dans les séries.

Ce dernier match ne fait pas seulement rêver grâce aux tout nouveaux joujoux scintillants en défense. Ce qui donne envie d’y croire, c’est aussi Alex Newhook qui, même en ayant joué 16 matchs de moins qu’à sa saison recrue et 27 de moins que l’an dernier, a quand même atteint des sommets personnels avec 15 buts et 34 points.

Et c’est bien sûr Juraj Slafkovsky, qui a fait dévier un tir de Hutson en troisième période pour inscrire son 20e but, et du même coup son 50e point de la saison.

De beaux chiffres ronds, comme le boni de 250 000 $ prévu à son contrat s’il atteignait le plateau des 20 buts.

C’est un but qui coûte cher!, s’est esclaffé le grand Slovaque, qui n’entend toutefois pas remettre de pourboire à Hutson pour le lucratif coup de main.

Il va probablement atteindre tous ses bonis l’an prochain, je ne suis pas inquiet pour lui…

Même avant qu’il marque le but qui redonnait temporairement les devants au Tricolore 4-3, Slafkovsky connaissait une autre soirée inspirée aux côtés de Nick Suzuki et de Cole Caufield. La façon dont il a appris à utiliser son corps, l’ingéniosité de ses passes, et sa vision du jeu qui semble s’être élargie à mesure que les matchs ont ralenti autour de lui, laissent entrevoir de bien belles choses.

J’ai beaucoup appris d’eux, a dit Slafkovsky à propos de Suzuki et de Caufield. C’était bien de voir que plus on jouait ensemble, plus on se trouvait et plus on était équilibrés sur la glace. Je n’aurais peut-être pas imaginé ça dès ma deuxième saison dans la ligue, mais c’est super que j’aie eu cette expérience. Et l’année prochaine ne sera que meilleure.

Nous venons d’assister dans la LNH à une course effrénée pour la dernière place disponible en séries dans l’Association de l'Est. Les Capitals et les Red Wings luttaient avec les Penguins de Pittsburgh et les Flyers de Philadelphie.

Soyons francs, aucune de ces équipes n’arrive à la cheville des six meilleures équipes de l’Est. Même qu’elles ne sont pas outrageusement plus fortes que le Bleu-blanc-rouge.

Vous l’entendrez souvent de la part des joueurs, mercredi : la cible l’an prochain sera de faire partie de la course aux séries. Fort bien. La jeunesse et le potentiel d’amélioration placent le CH en position avantageuse par rapport à ces équipes plus mûres, et ce ne sera pas une lubie que de souhaiter les dépasser.

Si c’est le saut que le Canadien est prêt à faire, tant mieux. Mais l’organisation ne doit pas prendre de raccourcis au nom d’une course aux séries l’an prochain. Un quelconque bond en avant ne devrait pas être suivi d’un recul l’année suivante. Il faudrait qu’il soit suivi d’un autre, puis d’un autre, etc.

C’est un peu ringard, et ça fait très Nordiques circa 1990 de dire que le meilleur est à venir, mais c’est un peu là où nous en sommes. Un échange d’impact et un choix judicieux au premier tour du repêchage pourraient vite changer le visage de cette formation.

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