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À 100 jours des Jeux de Paris, les yeux tournés vers les Canadiens

Une horloge est placée devant la tour Eiffel et compte les jours et les heures avant l'ouverture des Jeux de Paris.

L'horloge du décompte des Jeux de Paris

Photo : afp via getty images / STEFANO RELLANDINI

Voilà, le décompte final est commencé : il ne reste plus que 100 jours avant le lancement des Jeux olympiques de Paris.

Des centaines d’athlètes canadiens voudront briller dans la Ville Lumière, du 26 juillet au 11 août, sous les yeux du monde entier. Alors que mercredi marque précisément le début de la dernière ligne droite avant la cérémonie d'ouverture dans la capitale française, qu’est-ce qui allume l’équipe de descripteurs et d’analystes de Radio-Canada?

À travers la menace terroriste, les problèmes sociaux, les guerres à Gaza et en Ukraine, les tensions du Mouvement olympique avec la Russie et toutes ces questions qui font les manchettes depuis des mois en marge de l’organisation de ces JO, la raison d’être de cet événement demeure le sport et les athlètes eux-mêmes.

Allons-y d'un petit tour d'horizon rapide et non exhaustif.

Benoit Huot, ex-paranageur et analyste des épreuves de natation, ne passe pas par quatre chemins quand il imagine ce qui se passera à la piscine olympique, fin juillet. Il est tout simplement ébloui par le potentiel de la Torontoise Summer McIntosh, qui a notamment montré sa grande forme la semaine dernière à l’Omnium canadien de natation.

L’athlète que l’on veut surveiller à Paris, elle est Canadienne, tranche Huot. C’est Summer McIntosh. Elle est la star. On va avoir la chance de voir l’histoire s’écrire devant nous. C’est ça qui m’allume.

Summer Mcintosh nage lors du 200 m papillon aux mondiaux de Fukuoka.

Summer McIntosh a remporté l'or au 200 m papillon des mondiaux de 2023, épreuve où elle était championne du monde en titre, en abaissant son record du monde junior.

Photo : AFP / FRANCOIS-XAVIER MARIT

McIntosh, qui n’avait que 14 ans à sa première participation à des Jeux olympiques, à Tokyo, est néanmoins parvenue à décrocher la 4e place au 400 m style libre.

Ce sont les vrais premiers grands Jeux de Summer McIntosh, rappelle Benoît Huot. Depuis, elle est devenue championne du monde. À 17 ans, elle est la grande favorite dans de multiples épreuves. Elle peut prendre part à jusqu’à cinq courses individuelles en plus des relais. Si tout fonctionne comme prévu, on pourrait la voir sur six ou sept podiums à Paris.

Un qui sera bien heureux d'être sur place à décrire ces épreuves est le vétéran René Pothier, qui en sera à ses 17es JO. C’est le rêve d’une vie, lance-t-il.

Tammara Thibeault, espoir de médaille

De son côté, Jean-François Chabot sera aux côtés de l’ex-boxeuse Marie-Eve Dicaire, à la retraite depuis à peine un an, pour assurer la description des combats, dont le premier très attendu de Tammara Thibeault. La Québécoise est championne du monde et pourrait fort bien atteindre la finale de la catégorie des 75 kg.

On n’a pas vu l’un des nôtres gagner l’or depuis 1988, rappelle-t-il. Lennox Lewis l’a fait avant d’adopter la nationalité britannique. Nous n’avons que deux boxeurs qualifiés pour le moment. Thibeault est un espoir de médaille. La boxe pourrait attirer l’attention grâce à elle.

J’ai fait la description de l’haltérophilie aux Jeux de Tokyo, poursuit-il. Maude Charron était l’une des rares Canadiennes en lice et elle a gagné la médaille d’or. C’est la preuve que nous n’avons besoin que d’une athlète performante pour mettre un sport en vedette.

Marie-Eve Dicaire rappelle un autre fait concernant la boxe à Paris. Au moment où l’on se parle, la boxe n’est pas au programme des JO de Los Angeles, en 2028. Donc, c’est peut-être la dernière fois. J’espère que la situation va changer, indique-t-elle.

Des frissons au 100 m

Le 100 m, en athlétisme, demeure l’épreuve reine. Au Canada, l’éclosion au cours de la dernière décennie d’un sprinteur de la trempe d’Andre De Grasse, médaillé de bronze aux Jeux de Rio et de Tokyo, a contribué à entretenir cette ferveur populaire pour le couronnement de l’homme le plus rapide du monde.

Même à Tokyo, quand le stade était vide, j’avais des frissons, se souvient le descripteur Michel Chabot. J’en parle aujourd’hui et j’en ai encore…

Le commentateur sait qu’il s’apprête à vivre quelque chose de grandiose à Paris.

J’imagine 80 000 spectateurs dans le Stade de France, ce sera complètement fou. Le 100 m, c’est le 100 m. Ces 10 secondes sont intenses. Je suis hyper privilégié de pouvoir les vivre sur place. Tokyo a été comme une répétition sans public, Paris sera le vrai show.

De Grasse, l’athlète canadien le plus décoré des Jeux d’été avec six médailles à son palmarès, doit d’abord, se qualifier. Il aura l’occasion d’y arriver au cours des prochains mois lors de participations à des événements de la Diamond League ou aux sélections olympiques canadiennes, du 27 au 30 juin, à Montréal.

Il risque aussi de se passer des choses intéressantes pas seulement sur la piste pour les Canadiens, que l'on pense à la lanceuse de poids Sarah Mitton, mais aussi aux décathloniens.

C’est un bon cycle pour le Canada, explique Kéven Breton, qui décrira les épreuves de pelouse en compagnie de l'analyste Nils Oliveto. J’ai eu la chance de décrire les exploits du roi du stade à Tokyo. Le Canadien Damian Warner a gagné la médaille d’or, et il est de retour avec son compatriote Pierce LePage qui est champion du monde.

Le Grand Palais éphémère sur le Champ-de-Mars sera le théâtre du tournoi de judo, que Philippe Crépeau décrira en sachant qu’une grande athlète canadienne sera contrainte de rater ce rendez-vous.

Je ne sais pas si les gens le réalisent, mais les Canadiennes Crista Deguchi et Jessica Klimkait occupent les deux premières places au monde dans la catégorie des 57 kilos et il n’y a qu’une seule place allouée au Canada au tournoi olympique, souligne le journaliste.

Elles marchent sur le tatami lors d'un combat.

Christa Deguchi (en bleu) et Jessica Klimkait

Photo : IJF

C’est le même scénario qu’aux Jeux de Tokyo, ajoute-t-il. Jessica Klimkait avait été l’heureuse élue et avait gagné une médaille de bronze. Crista Deguchi avait très mal digéré de ne pouvoir aller au Japon, son pays d’origine. Les résultats obtenus aux Championnats du monde détermineront l’identité de la représentante canadienne à Paris.

L’équipe olympique de judo est perçue comme la meilleure de l’histoire du pays, ce qui enchante le descripteur, prêt aussi à vivre la quête de la médaille d’or du favori des Français, Teddy Riner.

Il est plus grand que nature. Son palmarès est gigantesque. À 35 ans, Riner arrive encore à gagner même si sa condition physique et psychologique n’est pas à son mieux. On aura beaucoup à se mettre sous la dent.

Les Canadiennes sans Sinclair

Il faut toujours quelqu’un pour sauter à l’eau le premier. Olivier Tremblay sera ce volontaire. Il s’emparera du micro pour la description d’une compétition dès le 24 juillet, deux jours avant la cérémonie d’ouverture. Ce jour-là, les Français n’auront d'yeux que pour la confrontation entre leur équipe nationale et celle des États-Unis au tournoi de soccer masculin.

Le lendemain, les Canadiennes amorceront la défense de leur titre olympique contre les Néo-Zélandaises, un premier duel qui évoquera le souvenir du triomphe qui a tant uni toute une nation, en 2021.

Les Canadiennes arrivent avec une cible dans le dos parce qu’elles sont championnes olympiques, explique Olivier Tremblay, affecté à la description des matchs de soccer. Et c’est la première fois depuis le siècle dernier que le Canada va disputer une Coupe du monde ou un tournoi olympique sans sa grande meneuse Christine Sinclair. On a commencé à voir les balbutiements de ce changement, mais cette fois-ci, l’enjeu sera à son paroxysme. On se demande comment elles vont gérer ça.

Les joueuses s'enlacent.

L'équipe canadienne de soccer féminin remporte la médaille d'or aux Jeux olympiques de Tokyo en tirs de barrage.

Photo : Getty Images / Atsushi Tomura

Un potentiel scénario hollywoodien sur la pelouse française rend aussi le descripteur fébrile.

Est-ce que le souhait du président français Emmanuel Macron se réalisera et Kylian Mbappé sera parmi les trois joueurs de plus de 23 ans à faire partie de l’équipe française? Sera-t-il présent pour mener le pays hôte à la conquête de la médaille d’or? Je suis curieux d’assister à ce dénouement.

En basketball, l’équipe masculine canadienne réapparaît au programme olympique après une absence de 24 ans.

On assiste à la naissance d’une génération de joueurs canadiens sur la scène internationale, précise Olivier Paradis-Lemieux, descripteur des tournois féminin et masculin. Si les Canadiennes sont rentrées par la petite porte, les hommes, eux, se sont qualifiés grâce à leur performance à la Coupe du monde de la Fédération internationale de basketball, en septembre. Ce groupe de joueurs assez jeunes va pouvoir se comparer à nouveau au reste du monde à Paris. Cette fois-ci, tout le monde sera là.

Olivier Paradis-Lemieux rappelle que plusieurs pays n’ont pas présenté leur meilleure formation au Championnat du monde de 2023, comme c’est souvent le cas. En revanche, le Canada est dorénavant le pays le plus représenté dans la NBA après les États-Unis, ce qui sous-tend que la médaille acquise n’est pas un accident de parcours.

Ce tournoi olympique devrait être le chant du cygne de super vedettes américaines. La présence de LeBron James, de Stephen Curry et de Kevin Durant reste à confirmer [NDLR, l'équipe américaine a confirmé leur présence mercredi], mais ils veulent participer aux JO. Ça pourrait être le dernier tour de piste d’une immense génération.

Du côté féminin, la lutte pour la médaille d’or s’annonce inégale.

Les États-Unis auraient assez de talent pour déléguer six équipes capables de gagner le tournoi, explique-t-il. On sait que les Américaines sont dans une classe à part, mais les deux autres marches du podium restent à la portée de toutes les équipes. Les Canadiennes ont un nouvel entraîneur depuis la déception de Tokyo [Victor Lapena a succédé à Lisa Thomaidis, NDLR], mais elles n’ont pas encore élevé leur jeu à un autre niveau. Ce ne sera pas facile, conclut-il.

Au plongeon, l’équipe canadienne n’a plus aussi fière allure que par le passé, mais il ne faut pas exclure nos plongeuses et plongeurs du podium trop vite, selon Guy D’Aoust, qui décrira les épreuves aux côtés de l’ex-plongeuse devenue analyste Émilie Heymans

Il fut une époque où l’on se demandait la couleur de la médaille que les Canadiens gagneraient aux Jeux olympiques. Ce n’est plus le cas, mais ils sont tout de même dans le coup. À la dernière Coupe du monde à Montréal, en mars, des Canadiens ont terminé dans le top 5 de sept épreuves. Ce n’est pas rien. On est à un cheveu d’un potentiel podium, dit-il.

Dans 100 jours, les amateurs canadiens obtiendront les premières réponses à leurs questions.

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