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Un campement en soutien au peuple palestinien apparaît sur le campus de UBC à Vancouver

Des tentes, des chaises et des tables sont installés sur un terrain de gazon artificiel avec des banderoles en support de la Palestine.

Des sympathisants propalestiniens sont photographiés lors de l'installation d'un campement sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique.

Photo : CBC/Ben Nelms

RCI

Suivant le mouvement étudiant né aux États-Unis et qui s'étend au Canada, des militants propalestiniens ont installé un campement sur le campus de l’Université de la Colombie-Britannique (UBC) tôt lundi matin.

Au total, le campement compte une centaine de participants et une trentaine de tentes dispersées sur un terrain de sport du campus. Dans un communiqué, ils affirment être là en soutien à la Palestine et demandent à l'Université de la Colombie-Britannique de se désengager de l’occupation coloniale israélienne, du nettoyage ethnique et du génocide des Palestiniens, et exigent que l'université participe à un boycottage des universités israéliennes.

Des boites et un gazebo sont installés dans un terrain de gazon artificiel. Le mot donations est inscrit sur une banderole.

Le campement a été installé sur le terrain MacInnes, à proximité du terminal de bus de l'Université de la Colombie-Britannique.

Photo : Radio-Canada / Alexandre Lepoutre

Nous, on a le privilège d’aller à l’université chaque jour, mais à Gaza, la réalité est que toutes les universités sont détruites, raconte Kevin Sun, un étudiant de deuxième année à l’Université de la Colombie-Britannique.

Pour moi, c'est très important d’utiliser mes privilèges pour dénoncer et recentrer l’attention sur des enjeux comme celui du peuple de Gaza
Une citation de Kevin Sun, étudiant de l'Université de la Colombie-Britannique

Sur place, des drapeaux palestiniens ainsi que des banderoles appelant à la liberté pour la Palestine et demandant au Canada de cesser d'armer le génocide sont visibles.

Si les participants n'hésitent pas à qualifier l'opération militaire d'Israël à Gaza de génocide, l'État hébreu affirme qu'elle est nécessaire pour éliminer le Hamas, qualifié d'organisation terroriste par les États-Unis, l'Union européenne et Israël, notamment.

Présentement, la Cour internationale de justice, la plus haute juridiction des Nations unies, examine une plainte (nouvelle fenêtre) déposée par l’Afrique du Sud contre Israël pour génocide présumé à Gaza et qui demande de suspendre immédiatement les actions militaires.

L’examen de l’ensemble pourrait prendre des années, mais une décision provisoire exige qu'Israël s'efforce de limiter les morts et les dégâts. Israël rejette l'accusation de génocide et a demandé à la Cour de rejeter les accusations.

Un campement sous haute surveillance

Dans une déclaration écrite, le porte-parole de l’Université de la Colombie-Britannique Matthew Ramsey rapporte que l'UBC a à coeur la liberté d'expression et respecte la manifestation, mais que cela doit être fait dans le respect de l'autre , ainsi que dans le respect des politiques universitaires et de la loi.

L'Université de la Colombie-Britannique indique qu’elle surveillera la situation sur le campus tout en restant en contact avec la Gendarmerie royale du Canada.

La haine et l'intolérance n'ont pas leur place à l'UBC. L'université doit être un lieu de débat raisonné où des opinions contradictoires peuvent coexister pacifiquement
Une citation de Matthew Ramsey, porte-parole, Université de la Colombie-Britannique

Le premier ministre David Eby a quant à lui déclaré que l’université est un lieu de liberté d’expression, mais qu'elle doit aussi demeurer un endroit sécuritaire pour les étudiants de toutes origines, en particulier en ce moment où des étudiants juifs se sentent particulièrement seuls sur les campus et ont besoin d'appui supplémentaire pour se sentir en sécurité.

Il n'y a aucune raison de douter que les dirigeants des deux côtés vont trouver l’équilibre entre la sécurité des étudiants et le maintien d’une atmosphère d'échange libre des idées sur le campus, a-t-il ajouté.

Un mouvement qui se propage

Cela fait une dizaine de jours qu'une vague de protestation s'étend dans les universités américaines (nouvelle fenêtre). Depuis, des centaines de personnes – étudiants, enseignants et militants – ont été brièvement interpellées, parfois arrêtées et poursuivies en justice dans plusieurs universités à travers le pays.

Le mouvement a traversé la frontière la semaine dernière, quand des manifestants ont installé un campement sur le campus de l'Université McGill pour exiger que l'établissement coupe ses liens financiers avec Israël.

Les organisateurs de l’édition vancouvéroise à Université de la Colombie-Britannique comptent rester sur place jusqu’à ce que l'université réponde à leurs demandes.

Plus de 200 jours de guerre

La guerre a été déclenchée le 7 octobre quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, entraînant la mort de 1170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées, 129 restent captives à Gaza et 34 sont mortes, selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas à Gaza, bombardant le territoire sous blocus depuis plus de 200 jours, faisant 34 488 morts, majoritairement des civils, selon le ministère gazaoui de la Santé.

Avec des informations de l'AFP et d'Alexandre Lepoutre.

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