Des étudiants de l’Université d’Ottawa se joignent au mouvement de soutien à Gaza
Près d'une centaine d'étudiants ont participé au sit-in organisé sur la pelouse Tabaret de l'Université d'Ottawa.
Photo : Radio-Canada / Maxim Allain
La vague de mouvement de soutien à Gaza, qui déferle sur les campus américains, a atteint l’Université d’Ottawa où s'est déroulé un sit-in, lundi, sur la pelouse du pavillon Tabaret.
Keffieh autour du cou, pancartes à la main, ces personnes ont emboîté ainsi le pas au mouvement étudiant propalestinien qui a débuté dans certaines universités canadiennes.
Le mouvement de protestation contre la guerre à Gaza s'étend à l'Université d'Ottawa.
Photo : Radio-Canada / Maxim Allain
Organisés par l’Association des étudiants palestiniens de l’Université d’Ottawa ainsi que de l'association Insaf de défense des droits des Palestiniens, ce sit-in de solidarité
a pour but de dénoncer le bombardement de l’armée israélienne dans la bande de Gaza et de réclamer à l’Université d’Ottawa de se désinvestir des entreprises jugées complices de violations de lois internationales dans ce conflit.
On espère que notre université puisse se désinvestir de ses investissements qu’elle a, que ce soit à travers son fonds de pension ou n’importe quel fonds et qu’elle puisse se désinvestir de toutes institutions qui ne respectent pas les lois internationales et qui profitent financièrement du génocide qui est en cours en ce moment à Gaza
, explique Ben Maliketh, étudiant de l’université d’Ottawa et membre de l’Association Insaf.
Ce sit-in est vraiment en solidarité avec les étudiants d’Amériques du Nord, les étudiants de Gaza qui sont sous bombardements et sous siège depuis des mois maintenant et la population de Gaza qui souffre depuis des mois.
Plusieurs étudiants, masques aux visages, ont expliqué à Radio-Canada qu’ils ne voulaient pas s’identifier de peur de subir des représailles. C’est le cas d'Émilie qui souhaite malgré tout exprimer sa solidarité.
Je veux juste montrer mon soutien à la Palestine avec mes amis étudiants. C'est le moins que l'on puisse faire
, confie-t-elle.
Des étudiantes de l'Université d'Ottawa participent au sit-in en soutien à Gaza.
Photo : Radio-Canada / Camille Kasisi-Monet
Citant en exemple le mouvement de protestation étudiant aux États-Unis pour mettre fin à la guerre du Vietnam, Diane croit de son côté qu’il est important que des jeunes puissent exprimer leur indignation face à ce conflit.
On a vu, il y a 50 ans, pour la guerre au Vietnam que les protestations étudiantes ont eu un grand impact sur ce qui se passait au Parlement et les autres structures de gouvernement
, rappelle l'étudiante.
La vague de mouvement de soutien à Gaza, qui déferle sur les campus américains, a atteint l’Université d’Ottawa où s'est déroulé un sit-in, lundi, sur la pelouse du pavillon Tabaret.
Photo : La Presse canadienne / PATRICK DOYLE
Venu apporter son appui aux étudiants, le député provincial d’Ottawa-Centre, Joel Harden, appelle l'université à retirer ses investissements dans des entreprises d'armements notamment.
La voix des étudiants est tellement importante, toujours consciente, toujours là pour faire le travail pour la justice
, explique le député du NPD.
Il y a une chance vraiment maintenant pour l'Université d'Ottawa d'agir comme université pour du non. S'il y a des fonds partagés avec nos pensions, nos retraites, autre chose comme ça, qui est là, qui est investi dans des entreprises militaires dans ce conflit-là, non ça ne fait pas de sens pour nos valeurs.
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L’université ne commente pas
Invitée à réagir au sit-in organisé sur son campus, la direction de l'Université d’Ottawa n’a pas voulu répondre aux demandes de Radio-Canada.
Dans un communiqué diffusé dimanche, le vice-recteur associé aux affaires étudiantes, Éric Bercier, a rappelé que les étudiants devaient respecter les règles en vigueur à l'université.
Nos politiques et règlements définissent explicitement les responsabilités de tous les membres de la communauté, y compris le règlement 130 (Droits et conduite responsable des étudiantes et étudiants) et le règlement 28, qui stipule que l’utilisation temporaire d’un espace universitaire est un privilège et non un droit . Ces règlements précisent que toute inconduite telle que l’utilisation d’une installation de l’Université de manière contraire aux instructions expresses ou sans en avoir l’autorisation peut entraîner de graves conséquences.
Bien que les manifestations pacifiques soient autorisées dans certains espaces publics du campus, conformément à nos politiques et règlements, les campements et les occupations ne sont pas tolérés.
Les participants à l’événement espèrent que ce sit-in permettra de faire avancer les discussions entre la direction de l’université et ses étudiants.
Ben Maliketh est étudiant et membre de l'association étudiante Insaf de l'Université d'Ottawa.
Photo : Radio-Canada / Maxim Allain
À travers ce sit-in, on espère que ça montrera à l'université qu' il y a vraiment une envie des étudiants de discuter de ce problème et d'avoir une discussion franche avec ses étudiants
, a affirmé Ben Maliketh.
Les associations à l'initiative du sit-in comptent poursuivre leur mouvement au cours des prochains jours même si aucun campement n’est pour l’instant prévu à l'université.
Avec les informations d'Amadou Barry et Camille Kasisi-Monet
