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L’interdiction des cellulaires surprend les élèves : « Je ne suis pas d’accord »

Des jeunes consultent leur téléphone cellulaire.

Les téléphones seraient interdits aux élèves, même pendant les pauses.

Photo : iStock

Radio-Canada

Au lendemain de l’annonce du gouvernement provincial de l’interdiction des cellulaires, des élèves et des membres de la communauté éducative sont peu convaincus par l'idée.

Ils se demandent ce qui va vraiment changer et rappellent que le téléphone est aussi devenu un outil d’apprentissage.

Je ne suis pas d’accord, s’exclame Azo Nkem, 17 ans. Il y a des recherches et je ne suis pas à l'aise d'apporter mon ordinateur chaque fois.

Elle reconnaît être parfois distraite par son appareil, mais l’interdiction a selon elle des inconvénients.

Un substitut à l'ordinateur, mais aussi une source de distraction

Dès la prochaine rentrée scolaire, les téléphones seront interdits en tout temps aux élèves de la maternelle à la 6e année. Les élèves de la 7e à la 12e année ne pourront pas utiliser leur téléphone pendant les cours, sauf si l'enseignant le permet explicitement. Ce type d’interdiction existe depuis le 1er janvier au Québec.

Pour Ira Moradi, le téléphone est de toute façon un besoin, car je n’ai pas d’ordinateur. L’appareil peut aussi servir de calculatrice.

D’autres sont plus nuancés. Ça ne serait pas une mauvaise idée, car c'est un peu une distraction que je vois chez les élèves de la classe, remarque pour sa part Connor Jennings.

Une autre élève, Kayle Grant, 16 ans, estime qu’il existe des solutions intermédiaires. J’ai des classes où les enseignants maîtrisent la situation liée au téléphone. S’ils le voient, ils le prennent, et ça s’arrête.

Haïfa Zemni, présidente de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (FESFO), n’est pas non plus convaincue par cette décision. Elle croit que la mesure va plus effrayer les jeunes qu’autre chose, car cela figurera dans leurs évaluations.

Elle remarque que, malgré l’interdiction des téléphones cellulaires dans sa classe, elle a accès à certains réseaux sociaux grâce à son ordinateur personnel.

Je pense que nos téléphones font partie de notre quotidien et que ça va continuer, donc c’est important d’apprendre à les utiliser, et de manière efficace.

Une citation de Haïfa Zemni, présidente de la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne

En revanche, elle se dit d'accord avec le fait qu'au primaire ce soit beaucoup plus restrictif.

Un syndicat demande du soutien pour l'application

Au syndicat des enseignants franco-ontariens, l’accueil est aussi partagé. Ça pourrait bien fonctionner, mais depuis 2019, ce n’est pas vraiment le cas, estime la présidente de l'AEFO, Anne-Vinet Roy.

On se méfie un peu. À la base, ça pourrait être une bonne chose si c’est bien géré et si le gouvernement fait exactement ce qu’il dit qu’il va faire : être très sévère.

Une citation de Anne-Vinet Roy, la présidente de l’AEFO

Mme Vinet-Roy attend surtout de voir quelles seront les modalités de suivi du gouvernement, les conséquences de la mesure et la façon dont le personnel sera appuyé. En effet, le problème aujourd’hui, selon elle, ce sont les situations où l’élève résiste, où les parents, voire la direction, s’en mêlent.

Elle juge néanmoins que le téléphone peut être utile, mais il faut qu'il soit utilisé à bon escient.

Anne Vinet-Roy qui pose pour une photo.

Anne Vinet-Roy de l'AEFO pense que l'interdiction des téléphones peut être une bonne décision, à condition que les enseignants aient les moyens de l'appliquer de manière stricte.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Olivier Bernatchez

Lors d’une conférence de presse, le premier ministre Doug Ford a également appuyé la proposition de son ministre de l’Éducation. Je crois que les enseignants y sont favorables, pense-t-il.

Selon les chiffres que j’ai vus, le soutien des parents est de plus en plus fort. Ils veulent que leurs enfants soient à l’école pour apprendre, pas pour être sur les réseaux sociaux. En dehors de l’école, vous faites ce que vous voulez.

En revanche, concernant les mesures de soutien à apporter, il renvoie la responsabilité aux établissements. Les écoles sont dirigées par le directeur et les enseignants, dit-il. Ils prendront leurs responsabilités.

Avec les informations de Mirna Djukic et de Jérémie Bergeron

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