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Arguments d’ouverture percutants au procès de Dallas Ly pour le meurtre de sa mère

L'homme de 23 ans est accusé d'avoir tué sa mère et démembré son corps avant de le jeter aux poubelles en 2022 dans Leslieville.

Le portrait de Tien Ly.

Tien Ly a été tuée et son corps démembré avant d'être jeté aux poubelles en mars 2022 dans l'est de Toronto. Son fils est accusé du meurtre.

Photo : offerte par la police de Toronto

À Toronto, Dallas Ly a plaidé non coupable à une accusation de meurtre non prémédité à l'ouverture de son procès, lundi, avant que l'audience soit ajournée lorsqu'il s'est senti mal. La Couronne et la défense n'ont eu que le temps de lire au jury leurs arguments initiaux.

Avertissement : des informations contenues dans cet article pourraient choquer certains lecteurs.

Dans son réquisitoire, la Couronne explique que Dallas Ly a déjà reconnu qu'il avait tué sa mère, Thanh Tien Ly, même s'il a plaidé non coupable à l'accusation de meurtre non prémédité.

Absence du travail anormale

Le procureur Jay Spare affirme que la victime et l'accusé travaillaient dans un salon de manucure au centre-ville et qu'ils habitaient dans un appartement de l'est de la ville.

Selon Me Scare, Tien Ly a fait entrer son fils au travail le dimanche 27 mars 2022, ce qui ne lui aurait pas plu à en croire des messages textes que l'accusé a envoyés à des amis.

Dallas Ly écrit notamment : Je ne pouvais plus rester le bon fils que j'ai toujours été.

Le jeune homme a quitté le salon quelques heures après l'arrivée d'un employé que la propriétaire avait appelé le matin. Tien Dung Nguyen a certifié aux enquêteurs que sa patronne était toujours dans le commerce lorsqu'il a fini sa journée de travail.

Gros plan de l'accusé.

Selon la défense, la mère de Dallas Ly lui a fait croire que son père était mort et il n'a appris l'existence de ce dernier qu'après son arrestation en avril 2022.

Photo : AVEC L'AUTORISATION DU SERVICE DE POLICE DE TORONTO

Le lendemain, l'employé, de retour au salon, réalise que sa patronne n'y est pas, qu'elle y a laissé son cellulaire et que la grosse valise qui sert à empaqueter les serviettes pour être lavées a disparu.

Inquiet, il appelle Dallas Ly et la sœur de la propriétaire, Huyen Ly, mais sans succès. Il se permet de répondre au cellulaire de sa patronne. C'est l'ami de la disparue qui l'appelle pour voir où elle est.

Le surlendemain, toujours aucune nouvelle. Il appelle Huyen Ly pour qu'elle l'aide au salon. Mme Ly décide alors d'appeler le 911.

D'importants indices suspects

En arrivant à l'appartement, la police découvre que la porte n'est pas verrouillée. En entrant, elle remarque que des taches de sang ont été mal nettoyées dans l'entrée, le corridor et la chambre principale.

Les agents trouvent un marteau dans la salle de bain, un couteau de chasse dans un sac à dos, des gants avec du sang à l'intérieur, une valise, ainsi qu'un manteau aux manches lacérées dans un sac à déchets.

Une voiture de police près d'un ruban jaune.

Le corps démembré de Tien Ly a été découvert dans des sacs de poubelle dans le quartier Leslieville, au sud-est de la résidence de l'accusé.

Photo : Radio-Canada / Grant Jennings

La Couronne soutient que Tien Ly a été poignardée à 27 reprises, qu'elle a été décapitée et que les deux parties du cadavre ont été mises dans des sacs jetés aux vidanges dans le quartier Leslieville.

Me Spare précise que des examens d'ADN montrent que le sang relevé sur le plancher et le manteau appartient probablement à la victime et que celui retrouvé dans l'un des gants est sans doute celui de l'accusé.

Une vidéo de l'immeuble de la victime a capté un individu en train de pousser des sacs dans un chariot jusqu'à l'angle des avenues Eastern et Carlaw. Il est passé minuit le 28 mars 2022.

Un ruban jaune de scène de crime et une autopatrouille au loin.

C'est une passante qui a fait la macabre découverte en se rendant à l'épicerie, lorsqu'elle a aperçu une jambe sortant de l'un des sacs.

Photo : La Presse canadienne / Graeme Roy

Me Spare soutient que Dallas Ly est ensuite revenu chez lui pour se changer et qu'il s'est enfui à Hamilton avant de se rendre à la police six jours plus tard, le 2 avril 2022.

À Hamilton, Dallas Ly a rencontré, selon la Couronne, un travailleur social de l'Armée du salut, en prétendant être un réfugié chinois du nom de Yune Yi.

Il lui a dit qu'il était arrivé au pays cinq jours plus tôt, mais que les douaniers avaient saisi son passeport à l'aéroport.

Selon la Couronne, Dallas Ly avait une relation difficile avec sa mère. Huyen Ly pourra le confirmer au procès, puisqu'elle a vécu avec eux en arrivant au Canada en 2009.

Des chaises de pédicure.

La victime, Tien Ly, 46 ans, possédait un salon de manucure dans le chic quartier Rosedale au centre-ville. Dallas Ly y occupait un poste de réceptionniste.

Photo : getty images/istockphoto / InkkStudios

La tante de l'accusé a confié aux enquêteurs que Tien Ly rabaissait souvent son fils et pensait qu'il était stupide et paresseux.

Le procureur assure enfin que l'accusé s'est compromis dans les messages textes qu'il a envoyés à des amis le 30 mars 2022.

Dallas Ly a écrit à l'un d'entre eux pour lui demander s'il oserait le regarder en face s'il lui avouait qu'il avait fait quelque chose de grave.

Une jeunesse traumatisante

La défense de Dallas Ly a obtenu la permission de la cour de lire ses arguments d'ouverture tout de suite après la Couronne.

L'avocat Marco Sciarra souligne que ce procès ne cherchera pas à savoir qui est le coupable, mais bien plutôt les raisons pour lesquelles il a agi de la sorte. Il demande au jury de faire preuve d'objectivité.

Me Sciarra soutient que son client a été tyrannisé par sa mère, qui l'obligeait à travailler dans son salon en tout temps.

L'entrée d'un palais de justice de Toronto.

En général, la défense d'un accusé présente son plaidoyer après que la Couronne a étalé toutes ses preuves et appelé tous ses témoins, mais pas dans ce procès.

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Nadeau

La défense compte d'ailleurs appeler à la barre des témoins un psychiatre spécialisé dans la violence parentale et le stress post-traumatique chez l'enfant.

Dallas a été battu et discipliné avec un gratte-dos en bambou et sa mère ne cessait de le traiter comme un bon à rien, poursuit-il en laissant entendre que son client compte lui aussi témoigner.

Elle le comparait à un sans-abri qui jette le déshonneur sur sa famille, dit-il en précisant que la victime prenait soin de ne jamais montrer sa déception et sa honte en public.

La façade du Centre de détention du sud de Toronto.

Dallas Ly est en détention préventive depuis deux ans à la prison provinciale du sud de Toronto.

Photo : Twitter

Me Sciarra souligne que Dallas Ly a averti sa mère qu'il allait la quitter et qu'elle est devenue furieuse.

Tien Ly l'aurait même menacé de le tuer. Si tu meurs, je n'irai pas à tes funérailles, aurait-elle précisé.

L'avocat admet que le meurtre de Tien Ly était épouvantable, que la façon d'éliminer le corps était pitoyable et que la fuite de son client était stupide.

Il ajoute néanmoins que son client était dans le déni et qu'il a ensuite paniqué en constatant ce qu'il avait fait. Il a eu la force morale de faire face aux conséquences de son acte, conclut-il.

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