•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Sortir de la pauvreté coûte plus cher à Sept-Îles qu’ailleurs au Québec

Des résidents de Sept-Îles qui font le plein d'essence.

La dépendance à l'automobile est la raison principale du coût élevé de la vie à Sept-Îles, selon l'étude de l'IRIS. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin

Radio-Canada

Sortir de la pauvreté est plus difficile à Sept-Îles que dans d’autres grandes villes québécoises, encore cette année. Selon une étude de l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), le revenu viable en 2024 pour une personne vivant seule y est de 43 609 $, contre 38 479 $ à Montréal et 30 738 $ à Trois-Rivières, par exemple.

Les déplacements, et surtout l’absence de transport en commun, expliquent en grande partie cet écart entre Sept-Îles et les autres municipalités incluses dans le rapport de l’IRIS. L’obligation pour les Septiliens d’avoir un véhicule ajoute 10 311 $ d’un coup aux dépenses d’une personne seule, selon ses auteurs.

Dans les autres villes, il y a un réseau structurant, affirme Guillaume Tremblay-Boily, un des coauteurs de l’étude. Le taxibus de Sept-Îles, selon lui, n'est pas suffisamment accessible. Même si c’est loin d’être parfait ailleurs au Québec, on peut quand même se servir du transport collectif pour faire ses déplacements en vue de sortir de la pauvreté, dit-il.

Une enseigne de taxibus sur une voiture.

La Ville de Sept-Îles offre un service de taxibus comme moyen de transport collectif.

Photo : Radio-Canada / Daniel Fontaine

Un résident de Sept-Îles, Marc-André Monger, abonde en ce sens. Ça prend un véhicule, et ça prend un véhicule qui est capable d'aller dans les grands centres, aller-retour, sans problème , dit-il.

C’est la dépendance à l’automobile qui fait grimper le coût de la vie à Sept-Îles.

Une citation de Guillaume Tremblay-Boily, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques

Pour la première fois cette année, les auteurs de l’étude ont évalué le poids financier des déplacements hors région liés à des obligations, comme des rendez-vous médicaux ou chez le dentiste. Alors que ces voyages coûtent 1692 $ aux personnes vivant seules à Sept-Îles, ces dépenses sont inexistantes dans les autres villes du rapport.

L’étude de l’IRIS se penche sur sept grandes villes du Québec, soit Montréal, Québec, Gatineau, Sherbrooke, Saguenay, Trois-Rivières et Sept-Îles. Ses résultats agissent à titre d'indicateurs du coût de la vie dans chacune des municipalités, selon M. Tremblay-Boily.

À Sept-Îles, un salaire de 30 $ l'heure est ainsi nécessaire pour s'extirper de la pauvreté, précise le rapport, qui se fait l'écho des préoccupations de certains citoyens. C'est le cas de Bernard Fortin, un retraité qui s'estime privilégié. Pour les nouveaux qui commencent... c'est beaucoup plus tough! dit-il. Moi, j'ai des enfants. Si tu gagnes 18 $ l'heure, essaie de te trouver un logement!

 Pour tenir face à l’augmentation du coût de la vie, près d'un employé canadien sur quatre (23 %) est susceptible de changer d'employeur au cours de la prochaine année, selon PWC Canada.

Voyez le compte-rendu de Paul Fontaine

Photo : iStock / Wavebreakmedia

Après le transport, un retour dans la moyenne

Surprise dans le panier d’épicerie : les dépenses en alimentation des Septiliens ont été réévaluées pour les ramener plus près de la moyenne. Un changement méthodologique est à l’origine de cet ajustement.

Selon l'étude, se nourrir à Sept-Îles coûte annuellement 6491 $, soit 18 $ de moins qu'à Montréal. En 2023, les auteurs estimaient au contraire que les Septiliens déboursaient 769 $ de plus que les Montréalais pour la nourriture.

Composantes détaillées d’un revenu viable pour un ménage composé d’une personne seule, 2024

DépenseMontréalSaguenaySept-Îles
Alimentation6507 $6618 $6491 $
Logement15 648 $9885 $10 578 $
Transport1739 $1535 $12 291 $
Total*38 479 $32 077 $43 609 $

*Le total comprend d’autres dépenses, comme les soins de santé non remboursés, les frais de garde ou les fonds d'urgence, par exemple.

Source : Institut de recherche et d’informations socio-économiques

Dans d’autres domaines, Sept-Îles est en bonne posture, selon le rapport de l’IRIS. C’est en particulier le cas du logement, qui coûte à peu près 5000 $ de moins à Sept-Îles qu’à Montréal, mais plus cher qu’à Saguenay et à Trois-Rivières.

Sept-Îles n’est pas pour autant à l’abri de la pénurie de logements et de ses contrecoups sur le loyer. Une pénalité au déménagement y existe aussi : une personne changeant d’adresse verra son loyer grimper de 25 %, selon M. Tremblay-Boily.

Le rapport de l’IRIS sur le revenu viable est un exercice annuel qui permet de suivre l’évolution du coût de la vie. Celui-ci a monté en flèche au cours des dernières années. Comparativement à 43 609 $ cette année, une personne vivant seule à Sept-Îles devait gagner 37 822 $ pour sortir de la pauvreté en 2023. Ce montant était de 34 814 $ en 2022.

D’après les informations de Paul Fontaine.

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Côte-Nord

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Côte-Nord.