Combien d’argent faut-il pour vivre dignement à Gatineau?

Une étude de l’Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) révèle qu’il faudrait entre 38 146 $ et 78 154 $ par année pour vivre loin de la pauvreté à Gatineau.

À la différence de la mesure du panier de consommation, le calcul du revenu viable indique ce que représente un niveau de vie digne, au-delà de la seule couverture des besoins de base. Cela signifie notamment d’être en mesure de faire des choix et de pouvoir faire face aux imprévus, souligne la chercheuse à l’IRIS et autrice de l’étude, Ève-Lyne Couturier, dans un communiqué de presse.

À Gatineau, le revenu viable d'une personne seule a augmenté de 5000 $ au cours de la dernière année. C'est la troisième plus forte hausse, derrière Montréal et Saguenay.

Il y a deux aspects à prendre en considération. En 2024, on a fait une révision méthodologique périodique, comme on fait chaque cinq ans. On regarde aussi si la notion de pauvreté est toujours la même, a expliqué Mme Couturier au micro de l'émission Les matins d'ici.

Maintenant, pour calculer le coût du logement, on a ajouté une pénalité au déménagement [soit la différence entre l'ancien et le nouveau loyer]. On a regardé combien les familles payaient si elles restaient dans le même logement pendant plusieurs années, et combien elles paient, par mois, lorsqu'elles déménagent, a-t-elle ajouté.

Gatineau est l'endroit où il coûte le plus cher de [changer de logement] pour une personne seule, où notre loyer augmente de 24 % lorsqu'on déménage.

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Quel taux horaire pour mieux vivre au Québec?

L'IRIS pense qu'il faudrait avoir un salaire de 20 $ à 30 $ de l’heure pour vivre dignement dans la province. Une personne travaillant à temps plein et payée au salaire minimum ne sera pas en mesure de mieux vivre au Québec, et ce, même avec la hausse de 0,50 $ prévue à partir du 1^er mai, selon l'étude.

On a tendance à croire qu’il suffit de travailler pour sortir de la pauvreté, mais notre économie crée une catégorie de travailleuses et de travailleurs pauvres qui, même s’ils travaillent 50 heures par semaine, peinent à répondre à leurs besoins, fait remarquer la chercheuse.

L'IRIS dit avoir inclus dans son calcul une prime au déménagement permettant de mieux refléter les prix du marché pour un logement locatif dans un contexte de hausse fulgurante des loyers. Cette méthode a été employée afin que le revenu viable soit le plus conforme aux standards actuels.